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Exécutions, arrestations arbitraires, torture…
Les exécutions ont encore augmenté en 2015, portant le total à plus de 1 000 par an, toujours selon le rapport du Rapporteur spécial, Ahmed Shaheed. Les cas d’arrestations sans mandat se comptent par centaines. Quant aux droits au rassemblement ou aux associations, quand bien même ces droits existeraient qu’ils ne sont jamais appliqués. En effet, les gardiens de la révolution islamique s’empressent de faire du zèle et s’arrogent le droit à la flagellation, qui pour une fête étudiante, qui pour une protestation, qui pour un soupçon de rébellion.
Mais il y a encore pire. (Et oui, c’est possible…) En Iran, les jeunes hommes sont passibles de la peine de mort dès l’âge de 15 ans. Et les jeunes femmes peuvent subir le même sort dès qu’elles ont atteint l’âge de 9 ans. C’est écrit dans le code pénal et la constitution Iranienne. Dans le même ordre d’idées, il est possible de prendre épouse en Iran dès lors que la jeune fille a atteint ses 13 ans. Impensable ! Et, s’il venait à l’idée de l’épouse de commettre l’adultère, elle serait tout simplement lapidée en place publique. C’est, encore une fois, ce que dit le rapport du docteur Shaheed.
Le droit de jouir de son corps n’existe pas en république islamique. Un exemple ? L’opération « Araignée II », menée en mai 2016. Le corps des gardiens de la révolution islamique a déterminé que 58 mannequins, 51 propriétaires de maisons de couture et créateurs de mode, 59 photographes et maquilleurs, ainsi que les responsables de deux instituts de la mode étaient passibles de poursuites en raison de leurs activités professionnelles. Pour quels motifs ? Ces personnes ont été accusées de « promouvoir la corruption et l’asservissement culturel » et de « produire et diffuser des représentations vulgaires et immorales de familles et de citoyens dans le cyberespace ».
L’assassinat des opposants politiques, une tradition de l’état islamique Iranien.
Outre ces faits déjà terribles, le gouvernement théocratique Iranien multiplie les contraventions à la liberté d’expression. Journalistes et artistes sont régulièrement arrêtés, voire torturés, sans même qu’un mandat ne vienne justifier leurs arrestations. C’est que le guide suprême, l’ayatollah Khamenei suit l’exemple de son illustre prédécesseur, l’ayatollah Khomeiny. Celui-là même qui avait lancé une fatwa au printemps 1988, causant la mort de plus de 30 000 citoyens embastillé du pays durant l’été.
Les récentes révélations ressurgies au mois d’août dernier sur cette élimination massive des opposants au régime démontre bien quelle est la philosophie réelle du gouvernement Iranien. Les enregistrements audio de l’ayatollah Montazeri, alors N° 2 de l’état Iranien, et promis à la succession du fondateur de la république islamique ont été diffusées sur le net par son fils. Elles ont eu pour conséquences de délier les langues en Iran... Et de révéler à la face du monde quelle dictature fasciste était en fait l’Iran. Montazeri fut écarté et assigné à résidence avant de mourir en 2009.
En Iran, la moindre idée qui contreviendrait aux principes théocratiques de la révolution islamique, érigés en état de droit, entraîne l’arrestation certaine, la torture plus que probable et la mort possible. Le rapport du docteur Shaheed démontre donc une énième fois combien le régime Iranien est inhumain. Et le simple fait que des personnalités politiques et des médias occidentaux osent encore qualifier ce gouvernement de modéré, alors même qu’il affiche fièrement en son sein, à des postes clés, certains responsables des massacres de l’été 1988, apporte la preuve définitive de leur incompétence notoire dans ce dossier. A moins qu’il ne s’agisse de leur soumission totale aux puissances des multinationales, trop heureuses de voir enfin le sous-sol Iranien s’ouvrir à leurs capitaux. Il est vrai que pour ces entreprises, la valeur d’une vie humaine ne représente que très peu de chose. L’homme n’étant à leurs yeux qu’un outil permettant la transformation de la matière première en profit.
Quoiqu’il en soit et quelle que soit la raison de ce traitement médiatique biaisé, il n’en reste pas moins que chaque jour en Iran, des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à un climat permanent de terreur. Une terreur entretenue par une caste qui, au final, ne craint qu’une seule chose. Et il ne s’agit pas de la colère de Dieu, non ! En Iran, les tenants du régime ont simplement peur que le peuple d’Iran s’éveille et renverse le régime, les privant ainsi de leur seul atout : le pouvoir.