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Billet de blog 4 février 2017

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Conférence à l'assemblée nationale sur les développements au Moyen-Orient - Iran

Mardi 17 janvier 2017, le CPID (Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique) a tenu une conférence sur les enjeux politiques au Moyen-Orient.

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 La conférence s’est tenue dans le salon Victor Hugo de l’assemblée nationale et regroupait, outre les membres du CFID, des invités de marque, tels La présidente-élue de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi, plusieurs députés Français, dont Dominique Lefebvre, Michel Terrot, Brigitte Allain, Martine Carrillon-vouvreur, Pascal Deguilhem, Philippe Gosselin, ainsi que l'ambassadeur Lincoln Bloomfield, ancien Secrétaire d'Etat adjoint américain, et le Dr Alejo Vidal Quadras, ancien Vice-président du Parlement Européen.

 L’objet de cette rencontre, qui intervient en fin de mandature, était de discuter des approches géopolitiques Françaises et Européennes au regard de la situation au Moyen-Orient. Bien entendu, plus que le Moyen-Orient en lui-même, c’est l’Iran qui est visé par les différentes interventions. Car effectivement, la France n’est pas le seul pays qui sera scruté par les observateurs internationaux pour ses élections présidentielles en 2017. En Iran également, les électeurs seront appelés aux urnes. Mais personne n’est dupe et Dominique Lefebvre, président actuel du comité parlementaire, n’a pas omis de rappeler le déroulement de ses élections qui n’ont rien de démocratiques lors de son allocution : « On ne peut évidemment en Iran parler d’élection démocratique dans un pays qui ne reconnaît pas les fondamentaux de la démocratie, c'est-à-dire la liberté de pensée, la liberté d'expression, la liberté d'organisation, la liberté de se présenter aux élections, on peut d'ailleurs à peine parler d'élections. »

 Les élections Iraniennes et la démocratie…

 C’est que le processus électoral en Iran est assez particulier. En effet, chaque candidat doit être adoubé par le guide spirituel lui-même afin d’obtenir le droit de se présenter. On imagine très bien dans cette république théocratique (qui n’a de république que le nom…), que les opposants réels n’ont pas droit de citer. Et d’ailleurs comment pourrait-il en être autrement au sein d’un régime dans lequel la moindre opposition « aux paroles  divines du guide suprême » entraine de facto l’emprisonnement ? Et encore, dans le meilleur des cas.

 Cette élection sera scrutée avec d’autant plus d’intérêt que le principal pilier du régime, présent depuis 38 ans dans les arcanes du pouvoir et ancien président lui-même, Rafsandjani, est décédé récemment. Il y a fort à parier, dans le délire paranoïaque des pasdarans, que le régime se replie sur lui-même et devienne de plus en plus autoritaire, craignant aussi bien les attaques extérieures que les manifestations de plus en plus nombreuses en interne. Plusieurs faits poussent effectivement à penser qu’une implosion est proche :

-          La mort de Rafsandjani, qui était la figure historique reliant les différentes factions ;

-          L’économie Iranienne aux abois, plombée par les efforts de guerre en Syrie, au Yémen et en Irak, et qui espérait beaucoup de l’accord sur le nucléaire ;

-          Les manifestations fréquentes des universitaires, des ouvriers, des personnels hospitaliers, des jeunes, des femmes (qui n’hésitent plus à poser tête nue), des minorités ethniques et religieuses ;

-          Les émotions suscitées au sein du peuple par l’enregistrement de l’ayatollah Montazeri au sujet des massacres de l’été 1988, qui ont fait plus de 30 000 victimes sur ordre du guide suprême ;

-          Les déchirements internes au sujet de la succession d’un Ali Khameneï vieux et malade ;

-          Les pressions de la communauté internationale au sujet des droits humains…

Le respect des droits humains…

 Si cette liste n’est pas exhaustive, c’est bien le dernier point sur lequel ont fermement appuyé les parlementaires français lors de la conférence du 17 janvier. Le CPID a réitéré ses demandes de sanction de l’état Iranien tant que les droits humains ne seraient pas respectés intégralement ; abandon de la peine de mort, surtout en ce qui concerne les mineurs, abandon des emprisonnements politiques, respect du droit à l’information, au regroupement, à la liberté de parole, à la liberté de culte et à tous les droits civiques et humains, abandon de la charia…

 Et puis, il est un dernier point sur lequel il semble important de revenir. La volonté toujours très vivace d’exporter le modèle Iranien au Moyen-Orient et au monde. Certes, le modèle Wahhabite n’est pas plus exempt de reproches que le modèle Chiite Iranien. Mais la propension du régime Iranien à vouloir imposer sa charia aux peuples arabes représente un danger bien plus grand pour le reste du monde. Il est donc plus que temps que l’humain reprenne le pouvoir sur l’économie et la finance, et que les destinées des peuples se façonnent à la lumière de l’être et non plus de l’avoir et de la diplomatie d’une économie orthodoxe martelée avec violence par les tenants d’un capitalisme sauvage, prêts à sacrifier des millions de vie pour satisfaire leurs egos et leurs envies démesurées de fortune et de pouvoir.

 Pour toute ces raisons, et bien d’autres encore, il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités et condamne vertement les agissements impunis d’un régime fasciste qui fait peser une menace réelle sur le Moyen-Orient, et, par extension, sur le monde. Tel est le message lancé par les parlementaires français de tous bords présents ce 17 janvier à l’assemblée nationale. 

Maryam Radjavi à l'Assemblée nationale française - Bouleversements au Moyen‐ © Maryam Rajavi

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