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Billet de blog 6 juillet 2016

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A propos des prisons et des droits humains en Iran

Dans ce que l’on a pris l'habitude de nommer le concert des nations, il en est certaines dans lesquelles la vie semble revêtir une importance moindre que dans d'autres. Ainsi, un attentat en Irak, bien qu’il fasse plus de 200 morts, n’émouvra guère alors que la même tuerie en Occident provoquera l'horreur de la presse et des peuples.

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Illustration 1
Le 9 juillet prochain, au Bourget, plus de 70 délégations internationales se succéderont à la tribune pour renouveler leur engagement en faveur de la démocratie, de la libre expression, du libre droit de culte et du simple respect des droits de l’homme en Iran. © Kyan

Comme si l’émotion se devait de respecter une hiérarchie avant de s’exprimer.  Il en va ainsi de l’intérêt que portent nos belles démocraties aux êtres humains du reste du monde. De ce constat, le peuple Iranien souffre tous les jours. Lui qui doit subir les foudres des lois fascistes d’un régime qui n’a de républicain que le nom. Alors que pendant ce temps, nos contrées, soi-disant à l'avant garde en matière de droits de l’homme, s’empressent de parapher de juteux contrats avec ses bourreaux. L’argent avant l’humain…

 Afin de rappeler à nos édiles que la vie doit rester prioritaire et alors que les milliards s’entassent dans les caisses des multinationales après qu’une partie des sanctions internationales sur l’Iran aient été levées, Il est temps de mettre la lumière sur ces femmes, ces adolescents et ces hommes qui, jour après jour, combat après combat, luttent pour avoir simplement le droit de vivre.

 Sara Akhlaghi

 Sara Akhlaghi est une jeune femme de Chiraz, dans le Sud de l’Iran. Elle dessine des robes de mariée et les propose à la vente sur Internet. Une activité qui ne plaît pas au régime des mollahs. Après avoir vu son compte Internet bloqué et sa maison scellée par les agents de sécurité, elle s’est vue contrainte de se rendre au tribunal le 16 juin dernier au motif que les photographies qu’elle diffusait étaient indécentes et incitaient les autres à enfreindre les codes de la décence publique. Elle fut arrêtée le jour de son audience. Plus aucune nouvelle ne filtre à son sujet depuis.

 Maryam Naghash Zargaran

 Maryam Naghash Zargaran est une prisonnière dite « de conscience », devant suivre un traitement médical régulier depuis une opération du cœur subie il y a 9 ans. Souffrant également de trouble du spectre autistique (TSA), Maryam Naghash Zargaran a déclenché une grève de la faim le 26 mai dernier afin de protester contre le traitement qu’elle subit dans les geôles du régime. Elle n’a même pas eu le droit de boire une goutte d’eau durant les 4 premiers jours de sa grève. Après un évanouissement, elle fut tout de même conduite au dispensaire de la prison. Mais aucune de ses demandes de soin n’a été entendue pendant 11 jours. Et les pressions internationales ont fini par payer… Momentanément. Elle a eu droit à un congé maladie. Mais, malgré tous les soins dont elle a besoin, le bureau du procureur de Téhéran a refusé de prolonger cet arrêt.

 Farzad Bizhani et Farhad Souri

 Farzad Bizhani et Farhad Souri sont deux prisonniers Iranien aujourd’hui dans le couloir de la mort. Alors même que le mois de Ramadan est, par tradition, considéré comme le mois de la tolérance, de la bienveillance et de la générosité, le gouvernement que d’aucuns osent encore appeler modéré, ne fléchit pas de sa ligne de conduite inhumaine. L’ironie de cette histoire veut que l’isolement de ces deux hommes soit intervenue le jour même de la visite de Javad Zarif, ministre des affaires étrangères, en France et aux Pays-Bas, le 22 juin dernier. Dans le même temps, trois personnes ont été condamnées à Machhad, dans le nord de l’Iran, à une amputation de la main. Ils ont simplement commis l’erreur de voler.

 Hassan Sadeqi

 Hassan Sadeqi est un prisonnier politique comme il en existe tant d’autres en Iran. Dans une lettre qui a pu parvenir aux Nations Unies, il dénonce ses conditions de détention. Lui et sa femme sont incarcérés dans deux prisons différentes (lui à Gohardasht, elle à Evin) pour une durée de 15 ans. Leur forfait ? Ils sont juste accusés de soutenir l’opposition Iranienne, l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran. Il n’est pas autorisé à visiter son épouse, ni même à passer le moindre appel téléphonique. Son fils a été lui-même arrêté pour avoir simplement chercher à le contacter, pour prendre des nouvelles de sa santé. Les tortures et la violation des droits fondamentaux sont des pratiques plus que courantes dans les prisons Iraniennes. C’est simplement la norme, et cela concerne plusieurs milliers de personnes.

 Hossein Rajabian, Mehdi Rajabian et Yousef Emadi

 Mehdi Rajabian et Yousef Emadi sont musiciens. Hossein Rajabian est cinéaste. Tous trois ont été condamnés à 6 ans de prison pour « insulte aux lieux saints de l’Islam », « propagande contre l'État » et pour avoir « mené des activités illégales dans le secteur audiovisuel y compris pour le fait d’avoir produit du support audiovisuel interdit et pour avoir réalisé un site musical illégal et underground. » Même si la peine a été par la suite réduite à 3 ans en appel, il es

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