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Billet de blog 10 octobre 2017

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Iran : La Journée mondiale contre la peine de mort

La Journée mondiale contre la peine de mort est une journée internationale organisée chaque 10 octobre depuis 2003, pour lutter contre la peine de mort. Elle a été instituée par la Coalition mondiale contre la peine de mort et bénéficie chaque année de soutien de millions de personnes ont pétitionné pour un moratoire international contre la peine de mort.

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Iran : Un crime contre l’humanité resté impuni © Siavosh Hosseini

L’Iran est un pays détient le palmarès mondial du plus grand nombre d'exécution par tête d'habitant et son régime est condamné chaque année par les ONG pour son extrémisme dans l’application de la peine capitale.

La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’homme en Iran, Asma Jahangir, s'est récemment inquiétée de la poursuite de l'exécution publique aux pays des mollahs. « Il est rapporté que certaines exécutions ont eu lieu dans des lieux publics en présence d'enfants, mais cela a été réfuté par l'État partie », a-t-elle écrit dans son rapport.

Un crime contre l’humanité resté impuni

Cela fait désormais 29 ans passés que le peuple Iranien réclame justice auprès de la communauté internationale. Pourquoi ? Tout simplement pour savoir ce qu’il est advenu de leurs proches lors du trop célèbre été 1988. L’été au cours duquel plus de 30 000 personnes ont été exécutées par le régime pour la simple raison qu’elles gênaient Rouhollah Khomeyni  aux entournures. Le guide suprême et fondateur de la république islamique avait alors résolu le problème de la contradiction politique de manière simple et horriblement efficace. Sa fatwa ne pouvait être plus claire ; tuez tous les opposants au régime !

Qu’un chef d’état puisse traiter son peuple de cette façon paraît aberrant. Tellement aberrant que très nombreux sont celles et ceux qui ont longtemps taxé cette vérité de complot facile et sans fondement visant à simplement déstabiliser un régime Iranien avec lequel certains occidentaux aiment à faire des affaires. Et pourtant, Le fameux Ayatollah Khomeyni, celui-là même que la France a hébergé des mois durant juste avant qu’il ne confisque le pouvoir en Iran, a bien délivré cet ordre à ces affidés, qui se sont empressés de l’exécuter.

Illustration 2

Des preuves et des aveux

 Les preuves existent et sont nombreuses. Les documents écrits de la main du guide suprême, les aveux des différents protagonistes de l’histoire, fiers du travail accompli et prêts à recommencer pour le bien de Dieu, et, surtout, l’enregistrement d’une discussion entre Ali Montazeri et les fameux membres de la commission de la mort. A ce niveau, il ne s’agit plus de rumeurs, ni même de faisceaux de présomptions, mais bien de preuves et d’aveux. De fait, qu’attend donc la communauté internationale pour diligenter une enquête sur ce qui apparaît comme l’un des plus grands crimes contre l’humanité depuis la seconde guerre mondiale ?

 Cette question, tout le monde se la pose. Et à plus fortes raisons depuis que différents rapports d’ONG et de l’ONU pointent justement ce massacre de l’été 1988. Tout s’est accéléré en août 2016, quand la fameuse conversation entre Ali Montazeri et les 4 membres de la commission de la mort fut dévoilée au grand public en Iran. Depuis, la question s’est invitée durant la campagne présidentielle, chacune des factions accusant l’autre d’être responsable du massacre. Pour clarifier les choses et repousser définitivement les arguties visant à laisser l’Iran procéder lui-même à une enquête interne, sachez que les deux factions principales à l’œuvre en Iran sont sur la même ligne concernant les exactions de l’été 1988.

 Le candidat favori du guide suprême était Ebrahim Raïssi et il fut l’un des quatre membres de la commission de la mort. Le ministre de la justice du président Rohani lors de sa première mandature était Mostafa Pourmohammadi, également membre de la commission de la mort. Autrement dit, conservateurs et réformistes sont à la fois responsables et coupables de ces massacres. Il est donc impératif de traduire en justice tous les responsables de ces crimes abjects, quel que soit leur camp, et quels que soient nos intérêts économiques à travailler avec eux. 

 Et c‘est justement le sens du message apporté par les Eurodéputés à l’ONU. Alors que les arrestations de défenseurs pacifiques des droits de l’homme ne cessent de croître, les élus Européens, associés à de nombreuses ONG exhortent l’ONU à avancer rapidement sur la question. Le 14 septembre dernier, à Genève, lors d’une conférence qui s’est tenue au siège Européen des Nations Unies, ils étaient très nombreux à demander que justice soit faite. Avocats internationaux, élus et ONG ont milité, ensemble pour que toute la lumière soit faite sur ce crime scandaleusement resté impuni pendant 29 ans.

Pubs #3 Peine de mort © AmnestyFrance

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