L’importance des élections pour le régime iranien
Les prochaines élections revêtent une importante particulière pour le régime des mollahs, car le pays se trouve dans une situation critique. Le gouvernement redoute un nouveau soulèvement de la population. En effet, le régime est affaibli et ne parvient pas à résoudre ses problèmes fondamentaux. En renonçant temporairement à la fabrication de l’arme nucléaire, la crise interne s’est intensifiée. Aucune amélioration n’a été constatée au niveau économique ou social, et l’échec de Rohani est visible à tous les niveaux.
Étant donné que le Guide Suprême contrôle environ 60% de l’économie du pays, les recettes ne sont pas mises au service du développement du pays mais à la survie et à la politique expansionniste du régime. En effet, l’économie iranienne est au service de la guerre et de la répression. Selon Mohammad Amin, chercheur associé à la Fondation d’études pour le Moyen-Orient, 70% des 37 milliards d’euros de recettes pétrolières ont été employés en dépenses militaires en 2017, notamment pour la guerre en Irak, en Syrie et au Yémen.
Par ailleurs, avec le départ d’Obama, l’Iran a perdu un soutien considérable et craint la nouvelle politique des États-Unis.
En outre, le transfert de milliers de membres de l’OMPI, les farouches opposants au régime, depuis le camp Liberty en Irak, vers l’Europe, a profondément affecté le régime qui n’a pas réussi à les faire capituler ou à les éradiquer malgré les lourds investissements mis en place.
Le fonctionnement des élections
Ces élections ne sont pas tenues en vertu des normes reconnues à l’international par les pays démocratiques. En effet, le Conseil des gardiens (GC) est chargé de la supervision des élections. Or, ce conseil se compose de six juristes nommés par le chef du pouvoir judiciaire (lui-même nommé par le Guide Suprême) et six religieux également nommés par le Guide suprême. On est donc en droit de mettre en doute l’objectivité et la neutralité du processus.
Les candidats autorisés à se présenter doivent « croire et adhérer à l'Islam et au système sacré de la République islamique dans la pratique (…) et exprimer leur loyauté à la Constitution et le principe progressiste de velayat-e Faqhih » (la tutelle absolue du chef religieux). Par conséquence, le conseil est en droit de refuser des candidats, et les opposants ne sont pas autorisés à se présenter.
En résumé, seuls les fidèles au régime peuvent se présenter à ces élections. Quel que soit le résultat, le vainqueur de ces élections qui ne sont ni libres, ni équitables, sera toujours un mollah. Et les différentes factions du régime des mollahs ont un point commun : elles ont toutes été impliquées dans des assassinats à l’intérieur du pays et dans le terrorisme à l’étranger.
Selon Mohammad Amin, quatre des six hommes retenus par le Conseil des gardiens comme candidats aux élections sont des « figurants ». Il reste donc deux principaux candidats qui font froid dans le dos.
D’une part, Ibrahim Raïssi, l’un des responsables de la « commission de la mort » chargée de la mise en œuvre de la fatwa de Khomeiny lors du massacre de plus de 30 000 membres de l’OMPI en 1988. Certains rapports affirment que Raïssi était le membre le plus impitoyable et le plus brutal de cette commission. Khomeiny lui accordait les missions les plus inhumaines, y compris des amputations.
D’autre part, Hassan Rohani, directement impliqué dans tous les crimes du régime y compris la guerre, la répression et l’envoi d’enfants et d’adolescents sur les champs de mine. Il a également reconnu son implication dans la répression du soulèvement populaire en 1999, et ne s’est pas prononcé sur le massacre de 1988, l’approuvant de manière implicite. Environ 3 000 personnes ont été exécutées sous sa présidence, des exécutions qu’il a justifiées comme étant « l’application de la loi divine ». Il a explicitement soutenu Bachar Assad à plusieurs reprises, ainsi que le programme d’essais de missiles du régime et le massacre du peuple syrien. L’ONU estime que la situation des droits de l’homme s’est fortement dégradée sous sa présidence.
Le peuple iranien veut être libre, avoir des élections libres, avoir la séparation de la religion et de l'État. Le peuple iranien et son opposition organisée, symbolisée par le Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI), considèrent ces élections sous le régime des Mollahs comme sans fondement et exigent des élections libres et équitables organisées sous les auspices des Nations Unies. De tels scrutins ne sont possibles que grâce à un changement de régime en Iran et à la mise en place d'un système démocratique.