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Billet de blog 20 novembre 2018

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Dix-neuf militants syndicaux emprisonnés en Iran

L'arrestation d'un militant syndical Ismael Bakhshi, dont le discours dénonçant le régime pour avoir pointé des armes sur des manifestants non armés, fait le tour des réseaux sociaux.

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L'intervention du militant syndical Ismael Bakhshi dénonçant l'incurie du régime islamiste © Vahid وحيد

Des ouvriers en colère de la sucrerie de Haft Tappeh se sont rassemblés aujourd'hui pour un sit-in au tribunal central de Shush afin d'exiger la libération de leurs collègues emprisonnés.

Au moins 19 militants syndicaux ont été arrêtés le dimanche 18 novembre, à la suite d'une grève de deux semaines pour protester contre le non-paiement des salaires et la privatisation de l'entreprise.

Le syndicat des ouvriers des sucreries de Haft Tappeh a publié dimanche une déclaration révélant que 19 travailleurs ont été arrêtés en raison de leurs protestations pacifiques et les ont identifiés par leur nom. Il a également déclaré que les familles des détenus étaient très préoccupées par le sort de leurs proches et demandaient leur libération immédiate.

L'un des plus éminents de ceux qui ont été arrêtés est le , dont le discours dénonçant le gouvernement pour avoir pointé des armes sur des manifestants non armés fait le tour des réseaux sociaux.

Il a déclaré : « Nous sommes en colère, mais au lieu de prendre des mesures spécifiques, ils font venir la police anti-émeute, filment les affrontements et disent qu'ils (les travailleurs) sont des séditieux. Ils mentent seulement au lieu de résoudre le problème. Le gouverneur et le ministre disent que cette société (Haft Tappeh) était en faillite alors qu'ils l'avaient détourné eux-mêmes. Même s'ils paient nos salaires, la grève continuera pendant la privatisation de l'entreprise. »

La privatisation de l'usine en 2015 a largement aggravé les conditions de travail des ouvriers, tout en augmentant les profits du directeur déjà riche, qui a fui le pays depuis le début des manifestations.

Les autres personnes arrêtées sont Mosslim Armand, Pouya Bashmeh, Saeid Mansouri, Jalil Ahmadi, Asim Sorkheh, Mehdi Davoudi, Saeid Alkasir, Alizadeh, Omid Azadi, Samir Ahmadi, Salamat Nia, Emad Kasir, Mahmoud Sa’di et Mohammad Khanifar.

Au cours de la grève d'hier, jusqu'à trois cargaisons de bus des forces de sécurité ont tenté d'empêcher le rassemblement de milliers d’ouvriers et de leurs familles en fermant les portes de l'usine et en enfermant les grévistes à l'intérieur, mais ils n'ont pu réprimer la manifestation.

Dans les vidéos sur les réseaux sociaux, on entend la foule scander : « À bas les tyrans, vive les ouvriers », « Nos problèmes seraient résolus s'il y avait moins de corruption », et « À bas les oppresseurs, saluez les travailleurs. À bas Rohani. »

La veille, les forces de sécurité de l'État étaient devenues violentes, un ouvrier ayant signalé que 12 agents l'avaient attaqué et lui avaient cassé la main.

Les ouvriers de la raffinerie de sucre de Haft Tappeh sont également en grève et soutiennent les ouvriers de la société Iran National Steel Industry Group (INSIG) à Ahvaz et les commerçants et propriétaires de magasins dans le bazar de Shush.

Maryam Radjavi, présidente de la Résistance iranienne, a déclaré : "Le bazar [de Shush] s'est levé avec les cris des ouvriers, la solidarité et la grève des jeunes, des enseignants et des marchands du bazar. L'ennemi tente en vain de faire taire les ouvriers de Haft Tappeh en les réprimant et en les arrêtant, mais le cri de « nous avons faim, nous avons faim » des enfants de Shush, appelle la conscience de tout être humain à s'élever contre les mollahs oppresseurs. »

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