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Je vous invite à la lecture de cet intéressant billet économique paru dans Iran Manif:
En effet Ali Khamenei, le guide suprême, a réussi le changement le plus important dans l’histoire économique de l’Iran : Il a étendu sa mainmise sur la plupart des secteurs de l’économie en prenant la propriété ou le contrôle de nombreux holdings dans les domaines de l’industrie, du commerce, des finances, des BTP, de l’alimentation ainsi que des marchés financiers du pays.
L’année 2005 a marqué un tournant majeur en Iran. C’est l’année où Khamenei a réorganisé l’économie. Depuis cette date, l’extension du domaine de la Maison Khamenei et du Corps des gardiens de la révolution (pasdaran) sur les ressources économiques du pays mises au service notamment du contrôle de la société, du programme d’armement nucléaire, de l’extension de l’ingérence dans les pays arabes et musulmans, bref la consolidation du projet de survie du régime constitue la quintessence des activités économiques du pouvoir en Iran et à l’extérieur.
Les prises de contrôle d’entreprises et des biens mobiliers et immobiliers ont été opérées à une très grande échelle donnant naissance à des monopoles gigantesques et des conglomérats sans pareil dans l’histoire du pays. Les trois méthodes principales auxquelles Khamenei a eu recours pour ce nouveau dispositif, peuvent se résumées ainsi : la prise de contrôle des entreprises publiques, la mainmise sur le marché financier intérieur et la suppression des subventions.
En 2005 donc, Khamenei a exigé du gouvernement de transférer 80% de ses activités économiques aux « secteurs coopératifs, privés et publics non-étatiques ». Parmi ces secteurs : les grandes mines, les grandes industries (y compris les sous-secteurs de l’industrie pétrolière et gazière), le commerce extérieur, le système bancaire, l’assurance, l’électricité, la poste, les transports routiers et chemins de fer, l’aviation civile et la navigation maritime. Des pans entiers de l’économie sont désormais sous le contrôle du Guide suprême. L'Etat comme principal « patron » de l’économie du pays a été remplacé par la « Maison » du Guide suprême.
La Maison du guide suprême et ses leviers principaux (les instances exécutives dites « Setad » (« QG »), les forces armées, les fondations - conglomérats) contrôlent près de 36% des entreprises du pays. Mais en raison de son contrôle quasi-absolu sur tous les processus de prises de décision et de législation, ainsi que sur les services de renseignements, et alors même que cette « Maison » s’approprie une part importante du budget annuel officiel de l’exécutif, elle est dans les faits, qualitativement et quantitativement la force hégémonique de l’économie iranienne.
Cependant malgré le nombre vertigineux d’entreprises, sociétés, holdings, terrains, biens immobiliers et autres possessions de la Maison Khamenei et des pasdarans, la source principale des revenus faramineux reste leur mainmise sur les marchés financiers. La spéculation financière défie dans le cas du système du guide suprême, vu sa nature de prédateur, est particulièrement débridée. C’est ainsi que dans le domaine de l’accumulation des capitaux non-productifs (crédits bancaires, institutions financières, marchés boursiers et spéculations boursières, le commerce extérieur et intérieur, le marché des biens d’investissement, spéculation immobilière…), ce système s’approprie la part du lion.
En 2014, selon un rapport officiel, le nombre de ces entités était de 31 banques étatiques et privées, près de 1000 coopératives de crédit autorisées et 7000 entités financières et de crédit non-autorisées.
Avis aux patrons européens et français impatients de signer des contrats ou qui en rêvent le matin en se rasant : tout commerce, tout financement, toute transaction participe à aiguiser la lame qui leur caresse la gorge. En d’autres termes, cela alimente et entretient un régime qui a inscrit dans sa constitution le non-respect des frontières géographiques et l’exportation de l’intégrisme sous le label d’ « d’exportation de la révolution ».