
Agrandissement : Illustration 1

L’organisation et constitution du CNRI
Mais revenons-en à l’objet de ce papier et parlons de l’opposition Iranienne. Il s’agit bien d’un conseil national de la résistance, exactement comme l’était notre CNR Français pendant la seconde guerre mondiale. Le 21 juillet 1981, marquant l'anniversaire du soulèvement du peuple iranien en 1952 contre le shah et en soutien au dirigeant nationaliste Mohammad Mossadegh, et un mois après le début des exécutions de masse des opposants au régime, Massoud Radjavi, alors leader de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), annonce à Téhéran la formation d'une coalition de forces démocratiques de l'opposition cherchant à renverser le régime du Guide suprême des mollahs et à instaurer une démocratie pluraliste en Iran. Le CNRI est donc une coalition des mouvements démocratiques qui osent résister à la dictature et dont la composante principale est l’OMPI.
A l’automne 1981, depuis le siège fixé en France, en banlieue parisienne, le Conseil National de la Résistance Iranienne entreprend une longue série de réunions. Le but :
- Elaborer et adopter la constitution du conseil ;
- Elaborer et adopter un programme de gouvernement provisoire ;
- Concevoir le modus operandi interne au CNRI.
A peine quelques jours plus tard, tous les documents émanant de ces réflexions sont publiés. La transparence est de mise. Le CNRI est composé de 540 membres et toutes les minorités, ethniques et religieuses y sont représentées (Perses, Arabes, Turcs, Turkmènes, Baloutches, Kurdes, Arméniens, Zoroastriens, Juifs, Chrétiens, Musulmans, Athées…). De fait, le CNRI regroupe toutes les oppositions démocratiques au régime. On y retrouve donc autant de libéraux que de marxistes ainsi que des représentants des différents cultes qui ont cours en Iran. Les femmes sont également très représentées puisqu’elles sont majoritaires au sein du conseil (52%). Chaque membre représente une seule voix et toutes les décisions se prennent à la simple majorité.
Pour une démocratie souveraine
En interne, le conseil est subdivisé en 25 commissions, qui formeront la base du gouvernement provisoire une fois le régime des mollahs tombé. Et il est déjà écrit que ce gouvernement provisoire n’a qu’une seule tâche ; organiser des élections libres et équitables, dans un délai de 6 mois maximum, pour une assemblée nationale législative et constituante afin de transférer le pouvoir aux représentants du peuple d'Iran. En novembre 2002, le CNRI a adopté un plan pour former le « Front de solidarité national pour le renversement de la dictature religieuse en Iran ». Selon les propres termes de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, ce Front doit refléter « les désirs démocratiques les plus profonds du peuple iranien, au-delà des idéologies, convictions, religions et ethnies qui transcendent tous les intérêts politiques et partisans ».
Dans sa réalité, le CNRI est une force organisée depuis de longues années, prête à en découdre avec les tenants du régime, dans le but de recouvrer une liberté absente en Iran depuis le règne du Shah, si ce n’est le court passage de Mohammad Mossadegh au pouvoir au début des années 50. Force crédible, fiable, unie et sérieuse, le CNRI a maintes fois prouver à la communauté internationale sa volonté inflexible de démocratie. Très implanté au pays, le CNRI bénéficie du travail de réseaux internes capables de fournir des renseignements très précieux, également au sujet du développement du programme nucléaire militaire Iranien. Rappelons-nous que c’est bien par la voix du CNRI que la communauté internationale a pu connaître l’avancée de ce fameux programme, alors développé dans le plus grand secret. Tous les services de renseignement à travers le monde ont pu confirmer la véracité et l’exactitude des informations dévoilées par le CNRI depuis son existence.
De plus, la synergie existante entre les peuples d’Iran et le CNRI exilé n’est plus à démontrer. Les images parlent d’elles-mêmes. On ne compte plus les témoignages d’espoir et de soutien au CNRI fleurissant partout en Iran. Le peuple n’attend plus qu’une chose ; l’installation (Enfin !) d’une démocratie souveraine en Iran. Et il consent aux efforts et fait face au danger quotidien de la répression des mollahs pour obtenir ce pour quoi il se bat depuis des décennies ; la chute du guide suprême et des pasdarans.