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Billet de blog 25 mai 2016

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Iran : la terrible réalité des prisonniers

La Résistance iranienne a lancé un appel aux organismes internationaux de défense de droits de l’Homme pour qu’ils prennent des mesures immédiates afin de garantir la libération des prisonniers politiques en grève de la faim.

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Des records d’exécutions

Rien que les 17 et 18 mais derniers, 23 prisonniers ont été exécutés dans plusieurs prisons iraniennes, et 10 autres prisonniers entre 21 et 25 ans attendent une exécution imminente. Ces chiffres record sont effrayants et ont pour objectif de renforcer le climat de terreur dans la société iranienne afin de décourager la rébellion sociale qui ne fait qu’augmenter et qui effraye le régime de Rohani. Le procureur de la République des mollahs, Mehrdad Karimi, a confirmé que ces exécutions « donneront une leçon aux autres dans la société, et le système judiciaire prendra les mesures avec la plus grande sévérité et entière juridiction ».

Le chef de police de la province d’Isfahan, Abdulreza Agha-Khani,  a apuyé ces propos : « Il n’y a plus de place pour la discussion, ce sera un mois noir pour les voyous et les gangsters ; il y a un nouvel élan dans le système judiciaire… dans les prochains jours plusieurs voyous et gangsters seront exécutés ».

Des motifs d’emprisonnement douteux

Ceux que le régime qualifie de « voyous et gangsters » comprennent de nombreuses personnes emprisonnées uniquement pour leurs idées et tendances politiques. Sympathisants de l’OMPI, intellectuels, enseignants et autres travailleurs, les prisons iraniennes regorgent de prisonniers détenus pour avoir protesté ou soutenu une cause comme l’interdiction des célébrations de la journée internationale de travailleurs ou de constituer des syndicats indépendants.

Le régime des mollahs déguise cette réalité avec des motifs d’accusation comme « agissement contre la sécurité ».

Des traitements inhumains

Le prisonnier politique iranien Afshin Baymani, actuellement détenu dans la prison de Gohardacht (Radjai-Chahr), a révélé que les agents du VEVAK (ministère des renseignements du régime des mollahs) se sont rendus au camp Liberty en prétendant être des proches des membres de l’OMPI résidant dans ce camp et ont exprimé leur souhait de les libérer, tandis que de nombreux membres et sympathisants de l’OMPI sont détenus depuis des années dans la prison de Gohardacht.

Mais l’ironie ne s’arrête pas là. Les agents du VEVAK invitent les résidents du camp Liberty à rentrer en Iran pour bénéficier de la « bienveillance et compassion du régime ». Or, M. Baymani affirme que les traitements qu’inflige le régime des mollahs aux prisonniers politiques sont tellement insoutenables qu’il préfèrerait être exécuté. Atteint d’une grave maladie cardiaque, Il a par exemple été victime d’une récente crise cardiaque à la suite de laquelle les autorités carcérales ont empêché son hospitalisation.

« Je demande d’être exécuté rapidement pour que mes souffrances cessent et pour que ma famille et mes deux chers enfants ne soient plus dans l’attente interminable de me voir un jour sortir de la prison. Je demande à ceux qui se présentent comme les familles et les « sauveteurs » des membres de l’OMPI de transmettre au régime ma demande d’être exécuté. S’ils veulent aider les personnes détenues, ce n’est pas la peine qu’ils aillent si loin en dehors de l’Iran. », a-t-il expliqué.

La réaction des prisonniers

Face à ces traitements inhumains et à ces accusations troubles, de nombreux prisonniers ont décidé d’entreprendre une grève de la faim, comme l’a fait M. Jafar Azimzadeh pour défendre les droits fondamentaux des enseignants et travailleurs et protester contre les emprisonnements sur de fausses accusations. Après 25 jours de grève de la faim, il se trouve dans un état déplorable et a été hospitalisé à deux reprises.

C’est également le cas de M. Mohammad Sediq Kaboudvand, un journaliste kurde et prisonnier politique, qui souhaite protester contre la « fabrication » de délits, l’intensification des pressions et les intimidations au sein de la prison.  Il est atteint de plusieurs maladies y compris des maladies cardiaques et rénales, et encourt un grave danger.

D’autres noms comme M. Abbas Lessani, M. Sohail Babadi ou encore M. Shir-Mohammad Shirani, viennent grossir la liste des prisonniers en grève de la faim.

La Résistance iranienne a lancé un appel aux organismes internationaux de défense de droits de l’Homme pour qu’ils prennent des mesures immédiates afin de garantir la libération des prisonniers politiques en grève de la faim.

اعدام ایران exécution en Iran © Ali Goli

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