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Voici quelques faits:
1- En coïncidant les élections de l'Assemblée des experts avec celui du Parlement, le régime cherchait à créer une fréquentation trompeuse dans les bureaux de vote. Selon les témoignages reçus des réseaux de la Résistance et des journalistes sur place, le temps nécessaire pour voter pour les deux assemblées est estimé entre 30 à 45 minutes. Par conséquent, la venue de quelques centaines de personnes durant la journée à un bureau de vote peut créer un semblant de grande fréquentation. Or, les nombreux rapports en provenance d'Iran ont attesté d’une fréquentation minime dans la plupart des bureaux de vote à Téhéran et en province, observant de rares files d'attente.
2- Le nombre des bureaux de vote pour les législatives de 2012, qui ne coïncidaient pas avec le scrutin pour l'Assemblée des experts, était à peu près égal au double scrutin d’aujourd’hui. Or, selon les propres statistiques du régime, au cours des quatre dernières années quelques 4 millions de nouveaux électeurs se sont ajoutés à ceux déjà inscrits. Mais malgré cette évolution, le régime a été incapable d’arriver à ses fins.
3- En réduisant le nombre de bureaux de vote dans les quartiers centraux de Téhéran et certaines grandes villes, et en envoyant ses agents à ces bureaux de vote, le régime a instrumentalisé ces urnes pour les offrir en spectacle aux journalistes étrangers et à ses propres médias. Notamment les bureaux de vote de Hosseinieh Erchad, de la mosquée d'imam Hossein et la mosquée Al-Nabi à Téhéran.
4- La diffusion depuis ce matin sur les chaînes du régime, d’images répétitives d’une foule encadrée dans quelques bureaux de vote, à l’instar de Hosseinieh Erchad, met en lumière un absentéisme patent.
5- La parodie électorale a été largement boycottée par les jeunes iraniens. Sur la foi de témoignages d’observateurs de la Résistance dans des milliers de bureaux de vote à travers le pays, ainsi que des images diffusées par les chaînes du régime et des affirmations de journalistes étrangers, la présence des moins de 30 ans était rarement observée dans les bureaux de vote. Ceci alors que le régime avait tenté, par une propagande massive, d’inciter les nouveaux inscrit à se présenter aux urnes.
6- Dans certains secteurs de Téhéran, notamment les quartiers Sud, Est et Ouest, qui contiennent la grande part de la population de la capitale, l’absence des votants était particulièrement visible et la fréquentation dans certains bureaux de vote n’a pas dépassé les quelques dizaines de votants dans la journée.
7- Le journaliste de New York Times a écrit que beaucoup d'Iraniens des quartiers pauvres de Téhéran ont montré leur mécontentement en restant chez eux. « Dans une école près de la place Chouche, dans sud de Téhéran, seule une poignée de votants avait rempli leur bulletin de vote pour les deux élections ». Citant un journaliste iranien, le quotidien a ajouté : « La population démunie du Sud a perdu tout espoir dans le changement ». Citant un vendeur de vêtements pour enfants, il continue : « Ici les gens ne votent pas car ils ont le sentiment d'avoir été laissés pour compte ».
8- L’agences de presse officielle Fars a annoncé qu'à 16h00, heure locale, c'est-à-dire huit heures après le début du vote, seulement 1.5 millions d’inscrits avaient voté, c'est-à-dire 17 %. Même si l’annonce de ce chiffre n'est pas sans excès, il illustre bien le niveau d'abstention. Hier, le ministre de l'intérieur des mollahs avait assuré que 62 % des Téhéranais participeront au scrutin.