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En effet, ils ont signé une déclaration conjointe pour soutenir les droits de l’homme dans le pays. Les 265 députés comprennent 4 vice-présidents du parlement, 23 présidents de commissions parlementaires et de délégations, et de nombreux autres membres issus de tous les groupes politiques.
Tous unis pour les droits de l’homme
Gérard Deprez, eurodéputé et président des Amies d’un Iran Libre au Parlement Européen, affirme dans un communiqué que lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi grave que les violations des droits de l’homme, tous les membres du parlement sont unis, quelle que soit leur appartenance politique ou culturelle. Selon M. Deprez, les récentes élections présidentielles en Iran n’étaient qu’un « simulacre », car aucun candidat de l’opposition n’était autorisé à participer. Par conséquent, les électeurs avaient uniquement le « choix » entre plusieurs mollahs. Il insiste également sur le fait que Rohani, qui entame maintenant son deuxième mandat, n’est ni réformiste ni modéré. Il rappelle qu’au cours de ses 4 premières années de mandat, l’Iran détenait le sordide record du plus grand nombre d’exécutions par habitant.
La déclaration commune exhorte le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et le Conseil des droits de l’homme à instaurer une commission d’enquête concernant le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Iran. En outre, la déclaration demande aussi aux gouvernements européens de conditionner leurs relations avec l’Iran à l’accomplissement de progrès précis concernant les droits de l’Homme et les droits des femmes, et à l’arrêt des exécutions.
Appelant également à la mise sur la liste noire des gardiens de la révolution iraniens (Pasdaran ou CGRI), qu’il qualifie d’« organisation terroriste », M. Deprez affirme être préoccupé par le rôle néfaste du régime iranien dans la région, notamment en Syrie et en Irak. Par ailleurs, étant donné que les pasdaran gèrent une grande partie de l’économie iranienne, les entreprises européennes souhaitant signer des accords économiques avec l’Iran ont de fortes chances de traiter avec le CGRI de manière directe ou indirecte.
Deprez assistera au rassemblement de l’opposition iranienne « pour un Iran libre » en représentation du soutien des 265 membres du Parlement ayant signé la déclaration conjointe. Il invite également les gouvernements européens et l’UE à les suivre dans leur déclaration.
Le Parlement italien, également engagé dans la lutte pour les droits de l’homme
La majorité du Parlement italien a également publié un communiqué pour demander la poursuite en justice des responsables du massacre de 1988 en Iran. Il porte la signature du vice-président du parlement, de cinq ministres adjointes, de quatre anciens ministres, de deux secrétaires généraux de partis et de plusieurs dizaines de présidents et vice-présidents de diverses commissions du Parlement italien.
Le communiqué revient sur les détails du massacre de 1988, à la lumière de la récente diffusion d’un fichier audio où l’on entend les membres de la « Commission de la mort » reconnaître les exécutions. Les membres de cette commission comprenaient Mostafa Pour-Mohammadi, actuel ministre de la Justice de Rohani, et Ebrahim Raïssi, récemment nommé aux élections présidentielles par le Guide Suprême iranien. À noter que de nombreuses personnes exécutées avaient déjà purgé leurs peines. Ce crime atroce a été qualifié par de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme, y compris Amnesty International, de « crime contre l’humanité ».
Le communiqué affirme que l’impunité dont jouissent les auteurs du massacre et le manque de répression les encouragent à continuer leurs crimes. Par conséquent, les signataires du communiqué appellent le gouvernement italien à condamner le massacre de 1988, et à conditionner les relations avec l’Iran à un arrêt total des exécutions. En outre, les signataires exhortent le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, le Conseil des droits de l'homme, l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU à lancer une enquête internationale concernant ce crime, et à « traîner ses auteurs devant la justice. »