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Billet de blog 9 avril 2013

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Les Arabes ont-ils oublié Bahreïn ?

La sélection de lien de l'iReMMO (9). Que se passe-t-il donc à Bahreïn ? Le 14 février 2013 a été l’occasion de fêter les deux ans du début de la révolution à Bahreïn. Révolution dont beaucoup disent qu’elle est une révolution initiée par le monde du web, facebook et twitter en tête.

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La sélection de lien de l'iReMMO (9). Que se passe-t-il donc à Bahreïn ? Le 14 février 2013 a été l’occasion de fêter les deux ans du début de la révolution à Bahreïn. Révolution dont beaucoup disent qu’elle est une révolution initiée par le monde du web, facebook et twitter en tête.

Si cette affirmation peut prêter à discussion, il est indéniable que le web joue un rôle majeur dans la lutte entre pouvoir et opposition, que ce soit comme outil de répression dans les mains du régime ou plus généralement comme champ de confrontation (Facebook, prolongement de la rue !).

Si, en France, le Vinvinteur, parmi d’autres s’est penché sur la révolution oubliée de Bahreïn, présentant notamment AngryArabia, figure emblématique de la révolte bahreïnie, il est malheureux de constater que la production du web arabe est plus pauvre et ne se fait pas beaucoup plus entendre que l’assourdissant silence des officiels des Etats membres de la Ligue Arabe.

Cela est probablement du au fait que ce printemps de Bahreïn s’est trop rapidement retrouvé pris en otage dans le conflit régional entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, le Royaume  envoyant même ses chars mettre fin, temporairement, aux espoirs des opposants bahreïnis dans un silence médiatique expliqué justement par des considérations géopolitiques.

La perception simpliste d’un conflit entre chi’ite et sunnite touchant une monarchie pétrolière du Golfe peut être l’une des causes expliquant l’apparent mutisme ambiant. Les arabes, majoritairement sunnites, ne seraient-ils pas solidaires des manifestants chi’ites (et donc nécessairement pro-iraniens) de l’île ?

Non, car si on peut avoir l’impression que les soutiens à l’opposition bahreini sont plus à chercher du côté de Téhéran que chez les arabes, il ne fait pas de doute, que de nombreux égyptiens, tunisiens, lybiens et syriens soutiennent les revendications de l’opposition bahreïnie, comme le montre par exemple la société civile tunisienne solidaire des opposants bahreinis.

Non, car la révolution de Bahreïn trouve ses origines dans des causes plus lointaines comme analysé par Shahira Salloum. Non, car il y a beaucoup à dire, comme par exemple sur le rôle politique mais aussi artistique de la Place de la Perle dans les manifestations - Amal Khalaf, découverte grâce à la version masculine d’AngryArabia qui lui non plus n’a pas oublié Bahreïn (voir l’ensemble de ses posts sur le sujet).

La source principale d’information sur la répression à Bahreïn reste sans doute le Bahreïn Center for Human Rights (fondé par l’opposant emprisonné Nabeel Rajab) qui communique également par le bien de son blog, bien qu’il soit formellement interdit sur place depuis 2004. Enfin bouclons ce tour d’horizon en citant parmi les principales figures du web bahreïni, @ahlamoun, patronyme tweeter d’un autre opposant reconnu.

Pour aller plus loin :

 - Il est sûr, en tout cas, que le fabricant français Alsetex, leader mondial de la « gestion démocratique des foules » n’oublie pas lui les manifestants bahreïnis ;

- Dans la ligné des mauvaises consciences, celle de la Formule 1 se porte bien, merci pour elle ;

- On peut être expatrié à Bahreïn et fermer les yeux aussi comme la blonde qui y réside ;

- L'excellent  Bahrein, plongée dans un pays interdit de Stéphanie Lamorré, accompagné d'un dossier complet ;

- Un autre documentaire, Bahreïn shouting in the dark

- Le site http://revolutiondubahrein.fr.gd/Page-d-h-accueil.htm ;

- Ce blog d’un thésard américain, qui notamment dans son dernier post détaille le processus de médiation/discussions/dialogue/négociations en cours, même au niveau sémantique, entre l’opposition et le régime ;

- Un portfolio d’images de Bahreïn ici ;

- Le blog de Mona Kareem également très présente sur tweeter @monakareem;

- L’édifiante histoire du reportage de CNN et des pressions qui l’ont accompagné.

Mounir Corm et Tarek Daher

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