Le débat est lancé dans le New York Times. Sur la tolérance des femmes par rapport à l'infidélité et au harcèlement sexuel, il s'entend. J'en déduis qu'il est urgent que des voix féminines françaises se fassent entendre, que des voix émergent de la cacophonie ambiante et imposent le silence à cette génération politique de mâles machistes et à sa bêtise. Non, il n'est pas question que les Françaises soient « plus » tolérantes. Dites-le. Haut et fort.
Le débat sur la tolérance des femmes françaises est donc lancé ici (cliquer pour lire), avec cette introduction :
Are women in France more forgiving of male misbehavior, whether it is brazen infidelity or sexual harassment of co-workers? Or is this an unfair stereotype?
(Les femmes françaises pardonnent-elles plus facilement les mauvais comportements masculins, que ce soit l'infidélité ou le harcèlement sexuel de collègues ? Ou est-ce un préjugé injuste ?)
Dans les différents textes proposés par des intellectuelles et éditorialistes pour la plupart américaines (un texte de la française Laurence Masurel, un autre de Corinne Maier), on trouve des références à l'histoire de France, à Sade, à Marie-Antoinette... Le débat s'éloigne (à des milliers de miles) de l'affaire en cours et des accusations de crime sexuel contre DSK pour lesquelles il sera jugé. Il y va de la culture française, notamment la culture politique et médiatique.
On lit : "Strauss-Kahn's own wife, when asked in 2006 about his skirt-chasing image, declared : 'I am quite proud! For a political man, it is important to seduce.'"
On lit : "The French have always exalted the idea of male libertinage" puis plus loin "Along with liberty, equality and fraternity, privacy is an enshrined French value, even when it injures the liberty and equality of unwilling women".
On lit : « The best way for Americans to understand this Gallic editorial "discretion" is to rewind to the days of J.F.K. In the ‘50s and ‘60s, Washington reporters knew that young women paraded in and out of Kennedy's quarters at night; they just didn't write about it. The same is still true of French journalists, who consider the sexual escapades of prominent men off-limits to their audience - even when "seduction" shades into violence. »
On lit enfin, sous la plume de Corinne Maier : "France is not a paradise for rapers. But it is an old-fashioned country ruled by an old-fashioned white male elite."
STOP. Que nos élites se renouvellent. Que nos femmes politiques soient plus nombreuses. Je ne crois en aucun cas à une soi-disant valeur française du « respect de la vie privée » ; il s'agit seulement du respect d'une tradition pour le moment immuable, l'arrogance du pouvoir masculin. Assez. "La barbe", disait Sylviane Agacinski il y a déjà quelques années. Dites le plus fort.