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Billet de blog 29 mars 2011

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Doutes américains sur l'intervention en Libye

Le président Obama s'est exprimé et il était temps, à en croire les études révélant un niveau de scepticisme très élevé face à l'intervention en Libye. «Même si sa décision est la bonne, il a été bien trop lent à expliquer sa stratégie», juge l'éditorial du New York Times, mardi 29 mars, au lendemain du discours présidentiel.

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Le président Obama s'est exprimé et il était temps, à en croire les études révélant un niveau de scepticisme très élevé face à l'intervention en Libye. «Même si sa décision est la bonne, il a été bien trop lent à expliquer sa stratégie», juge l'éditorial du New York Times, mardi 29 mars, au lendemain du discours présidentiel.

Rappelant que le but final était bien le départ du colonel Kadhafi, Barack Obama a justifié la participation américaine mais précisé qu'aucun soldat américain ne serait envoyé sur le terrain. Le « changement de régime » en Irak a pris huit ans, coûtant la vie à des milliers d'Américains et d'Irakiens. « C'est quelque chose que nous ne pouvons pas nous permettre de répéter en Libye. »

L'éditorial du New York Times note encore que cette guerre est une « guerre par choix et non par obligation ». Une telle guerre ne devrait jamais avoir lieu « sans consulter le Congrès et expliquer les raisons au peuple américain ».

Si l'impact de ce discours n'a pas encore été mesuré, les doutes américains quant à cette nouvelle guerre l'ont déjà été.

« Mon principal problème, c'est que je ne comprends pas toute la situation en fait », résume un marin de 50 ans, dans le Michigan, interrogé par le quotidien new-yorkais le dimanche 27 mars, dans le cadre d'une enquête réalisée dans quatre Etats sur la perception de l'intervention libyenne. « Qui défend-on ? Qui va finalement prendre le contrôle de ce pays ? Est-ce qu'on sait qui on aide exactement ? Je ne suis pas sûr. »

Via cette enquête, on comprend que le sentiment général est celui d'un trop plein. Trop d'événements et d'informations. Les frappes aériennes en Libye seraient la crise de trop. Une crise située trop loin, là où le citoyen lambda n'a pas d'attache, dans un pays peu connu voire inconnu.

Le stock de compassion s'épuiserait. « Le tsunami a absorbé trop d'émotions et d'attention », juge une jeune femme de Los Angeles, qui dit avoir du retard à rattraper sur la Libye. Une étude réalisée par le Pew Research Center indique ainsi que 5 % des sondés suivent « de très près » ces événements.

Un sondage Gallup réalisé le 21 mars indique lui que 47 % de sondés approuvent les frappes contre le gouvernement militaire du colonel Kadhafi. Le niveau de soutien le plus faible enregistré aux premiers jours d'un conflit par Gallup, parmi les dix dernières interventions américaines.