L'agri-manager voit la liberté d'entreprendre comme la liberté de tout prendre.
La confédération paysanne. Mars 2022.
https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=12374&PHPSESSID=fj9cfelph19h3a9eijrg441hn7
13/ L'agriculture durable est refusée par les droites et valorisée par les gauches.
Dingo et Snoupy flairent les messages le long de la clôture puis lèvent la patte et s'échangent des pee-mails, qu'ils n'ont pas chiffrés car leurs gardiens ne savent pas les lire.
Dingo exprime son impatience d'aller à la chasse aux truffes. Snoupy partage un de ses rêves de voir une start-up développer des cours d'éducation humaine pour les hommes et femmes politiques qui ne savent pas gérer un pays sans maltraiter leurs congénères. Sa copine Daisy se retrouve avec une gardienne qui n'arrive pas à gérer les douleurs causées par la réception d'une munition de LBD dans la face, lors d'une manifestation il y a plusieurs années. Dingo répond que récompenser les bons comportements et ignorer les mauvais n'est pas adapté à l'oligarchie qui n'en a pas la même définition que les gardiens. Snoupy répond que, si, justement il suffit d'inverser les bons et les mauvais. Dingo répond que pour accepter d'aller en cours d'éducation humaine, il faudrait que l'oligarchie ait perdu le pouvoir.
- Les chiens ont l'air heureux.
- Oui, tant mieux. Réussir à ne pas leur transmettre notre anxiété et nos angoisses est un défi quotidien.
- Revenons à l'agriculture.
- La stratégie européenne "De la ferme à la fourchette" (farm to fork) devait rendre l’agriculture un petit peu plus durable mais Macron et l'agro-industrie ont décidé de l'opposer à la souveraineté alimentaire pour refuser cette avancée.
- Ah oui, ils mentent en utilisant les pertes de récoltes liées à la guerre en Ukraine. L'amnésie ou le déni semble les toucher sur les récoltes perdues à cause du climat et de la baisse de la biodiversité depuis des années.
- Donc, le président de la république refuse une souveraineté alimentaire durable. Il s'en fout de l'avenir des enfants.
- Oui. Des zones humides, des mares, des haies, des prairies permanentes qui sont utiles à la vie, à la biodiversité, aux migrations des oiseaux vont pouvoir continuer à être détruites.
- Des personnes ont le fantasme de vivre dans du béton en ne sachant pas qu'elles respirent grâce à l'oxygène et que leur corps a besoin d'eau potable pour survivre. Et elles veulent nous l'imposer.
- Pour être clair, Médiapart rappelle que les surfaces dites d’« intérêt écologique » sont les haies, mares, jachères, prairies permanentes… Avoir 3 % de ces surfaces non cultivées sur son exploitation agricole était une condition pour décrocher les subventions publiques de la nouvelle PAC (politique agricole commune). Cette modeste mesure contribuant à la préservation des sols et de la biodiversité correspond à environ 4 % des terres agricoles européennes.
- La guerre en Ukraine empêche la production, entre autres, de blé, de maïs et de tournesol. La réaction attendue est d'aider d'autres pays à prendre la relève. Hélas non, la réaction est d'assurer l'hyper-production d'animaux d'élevage en Europe.
- Le mensonge est de faire croire que nous manquons de terre pour nourrir des humains alors que les 3/4 des céréales produites en Europe servent à nourrir des animaux d'élevage.
- Pour sa santé, le français doit manger moins de 500g de consommation de viande par semaine et moins de 150g de charcuterie par semaine. L'objectif est de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour, frais, surgelés ou en conserves.
[ PROGRAMME NATIONAL NUTRITION SANTÉ 2019-2023
https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/le-programme-national-nutrition-sante/article/programme-national-nutrition-sante-pnns-professionnels ]
- Et il faut arrêter le gaspillage.
- Donc, il suffit de supprimer des élevages industriels pour ne plus avoir besoin d'importer de l'alimentation animale et d'avoir des terres disponibles pour la production de céréales, de légumineuses, de fruits et de légumes.
- « Nous dépendons beaucoup des importations pour le fourrage, les engrais, l’énergie…, a ainsi dénoncé l’eurodéputé Left irlandais Luke Ming Flanagan. Et maintenant, vous allez détruire les espaces réservés à la biodiversité pour produire davantage. Mais ce n’est pas pour alimenter les pays en difficulté du fait de la guerre en Ukraine, c’est pour nourrir le bétail européen ! »
L’ensemble des gauches radicales européennes où siège La France insoumise (LFI) : « La nature est essentielle pour nos existences, indispensable, et la Commission européenne, en donnant des millions à l’industrie agroalimentaire, est en train de faire de la nature une victime de la guerre, a plaidé la députée néerlandaise Anja Hazekamp. On est en train de faire une erreur considérable, on se laisse mener par l’industrie de l’élevage alors que c’est l’inverse qu’il faudrait faire.
« On a besoin de plus d’écologisation pour être indépendant des importations de céréales et de soja, et non pas de revenir en arrière vers la politique des années 1970 et 1980 », a souligné de son côté l’Allemand Martin Häusling, pour le groupe des Verts.
extraits de https://www.mediapart.fr/journal/international/240322/le-parlement-europeen-vote-contre-les-ambitions-vertes-de-la-politique-agricole? (abonnés).
- La guerre en Ukraine montre que des populations pauvres ont comme nourriture principale du blé importé. Elles sont loin des cinq fruits et légumes par jour et de pouvoir varier leur alimentation.
- Xavier Poux explique au MédiaTV que dans les pays du Maghreb, la surface agricole est faible alors le besoin d'importer des céréales concerne tous les niveaux de vie, pas que les moins fortunés.
https://www.lemediatv.fr/emissions/2022/guerre-en-ukraine-lue-en-profite-pour-saccager-lagriculture-X00YrezTR1OZ3f-i9RmVlg
- La dépendance alimentaire est devenue la norme parce que nous avons accepté d'importer des produits en sachant que leur production est source de déforestation, s'exerce aux dépens de la population locale, sous-paie et maltraite la main d'oeuvre. Le néolibéralisme a poussé les échanges internationaux au maximum avec le mensonge qu'ils obligent à la paix et que le but dans la vie est de toujours chercher à payer encore moins cher, sauf le luxe. La planète a toujours été truffée de guerres, d'autoritarismes, de dictatures ce qui a continuellement contredit l'idée que la paix serait liée au commerce.
- S'il y avait une vraie justice sur cette planète, nous devrions être condamnés pour la perte de biodiversité, les pollutions causées par des bateaux de transport de marchandises, la maltraitance humaine, le vol de terres à des populations.
- Qui peut me définir l'autonomie alimentaire?
- "Capacité d’une nation à décider souverainement de ses politiques alimentaires et à satisfaire globalement les besoins alimentaires de la population, en qualité et en quantité."
- La souveraineté alimentaire a été théorisée par des altermondialistes, comme la Via Campesina.
La souveraineté alimentaire désigne le DROIT des populations, de leurs Etats ou Unions à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping vis à vis des pays tiers.
Les politiques néo-libérales détruisent la souveraineté alimentaire. Les politiques néo-libérales donnent la priorité au commerce international et non à l’alimentation des populations. Elles n’ont en rien contribué à éradiquer la faim dans le monde, Au contraire, elles ont accru la dépendance des populations envers les importations agricoles. Et elles ont renforcé l’industrialisation de l’agriculture, en mettant en danger le patrimoine génétique, culturel et environnemental de la planète , ainsi que notre santé).
Elles ont contraint des centaines de millions de paysan(ne)s à l’abandon de leurs pratiques agricoles traditionnelles, à l’exode rural, ou à l’émigration.
https://viacampesina.org/fr/la-souverainetliementaire/
- Un rapport parlementaire a traité ce sujet. L'influence de l'agro-industrie est facile à trouver, par exemple quand le label haute valeur environnementale, HVE, est mis au même plan que l'agriculture biologique, page 14, proposition 16. Sinon, il parle d'adapter l’offre à la demande des consommateurs français.
- Ne serait-il pas plus judicieux de répondre aux besoins en tenant compte des préconisations du programme national nutrition santé?
- Oui, et en tenant compte de la saisonnalité des produits, le rapport en parle. Le régime alimentaire doit évoluer pour la santé du vivant. En prime la maltraitance animale concernera moins d'animaux.
- Justement des personnes ont très peur de la nouveauté et ne savent pas quoi faire de mes légumes inconnus à leurs yeux. Je ressens un besoin d'éducation à l'alimentation parmi les consommateurs. Remplacer la viande par des légumineuses, des oeufs est facile dans les familles qui ont toujours gardé un lien avec la terre mais pas chez celle ayant toujours vécu dans le béton ou n'ayant jamais consommé que de l'alimentation transformée.
- Page 29, il est écrit: Au total, plus de la moitié des fruits et légumes consommés en France est importée, contre environ un tiers il y a 20 ans. Moins d’un fruit sur trois consommés en France est d’origine française.
- Et le bio?
- Je ne sais pas. Il est question de protéine végétale à destination animale. La dépendance protéinique est également à l’origine d’une déforestation importée. Notons que cette dépendance protéinique concerne également les légumineuses à graines pour la consommation humaine (lentilles, pois chiches), dont 70 % de la consommation est importée (300 000 tonnes), page 29/100. La promotion des protéines végétales apporte une réponse à certaines préoccupations agroécologiques puisque les protéines végétales permettent notamment de diminuer les besoins en fertilisation azotée. Les protéines végétales sont en effet des plantes qui fixent naturellement l’azote de l’air et enrichissent ainsi progressivement les sols en azote, ce qui fertilise les sols et bénéficie aux cultures à court et moyen terme (page 44/100). (Plus besoin d'engrais artificiel et donc baisse des besoins en gaz nécessaire à sa fabrication, une énergie fossile).
- Et le bio?
- Ah voilà! Environ 33 % des produits bio (viande, fruit, légume, alcool, lait) consommés en France sont importés. Le solde commercial affiche un déficit de l’ordre de 1,7 milliard d’euros. (page 33).
- Et concernant l'autonomie?
- Nous avons une dépendance aux engrais artificiels, de la terre de moins en moins disponible, un manque de main d'oeuvre, même étrangère, car le salaire et les conditions de travail sont mauvais.
- Des parents rêvent que leurs enfants mangent bio à la cantine car ils n'ont pas les moyens d'acheter ces céréales, légumineuses, fruits et légumes. Il faut que les gauches gagnent la présidentielle pour y arriver. Les droites votent contre le développement du bio au niveau européen. L'agriculture biologique a besoin d'être entourée de biodiversité, pas de champs de pesticides.
- J'ai retenu du rapport que les français seraient sensibles au prix et ne veulent pas nous rémunérer, nous, les agriculteurs. Il est question du poulet ingrédient se retrouvant en sandwicherie rapide ou dans des nuggets.
- L'animal mort devrait coûter une fortune. Le sandwich pas cher devrait être végétarien.
- Les mentalités doivent changer. L'alimentation doit rémunérer l'agriculteur. Et les moins fortunés doivent pouvoir choisir de se nourrir avec au moins cinq fruits et légumes par jour en étant aidés.
- Les droites vont parler d'assistanat des pauvres alors que cette consommation rémunèrera du travail agricole respectant le vivant. Le retour sur investissement serait que l'agriculteur paierait des cotisations et des impôts, préserverait l'environnement et que le consommateur se retrouverait avec une espérance de vie en mauvaise santé qui diminue.
- Macron, Pécresse, LePen, Zemmour veulent que l'agriculture française "produise plus" sans s'intéresser au gaspillage et à l'excès de viande produit.
https://www.euractiv.fr/section/election-presidentielle-2022/news/pac-farm-to-fork-le-projet-agricole-europeen-des-candidats-a-la-presidentielle/?
- Brr! Cela rappelle de mauvais souvenirs agricoles. L'époque où il fallait tirer de plus en plus de lait du pis des vaches, ce qui a justifié d'utiliser des médicaments, de sélectionner les races pour finir par de la surproduction et jeter du lait à la poubelle. Des suicides s'en sont suivis.
- Brr! Les politiques obsédés par le "produire plus" dans le passé n'ont amené que des catastrophes...
- Les candidats Jadot et Mélenchon veulent produire mieux et garantir une rémunération à l'agriculteur qui respecte le vivant. Les gauches et les droites ont vraiment des programmes très différents.
- Page 74: dérèglement climatique. L’augmentation de la température se traduit par une baisse des rendements.
- Le dérèglement climatique accroît les besoins en eau, alors même que les ressources se tarissent, et affecte les cycles et les conditions de production.
- Voilà pourquoi les projets des méga-bassines qui sont censées récolter l'eau de pluie mais oh surprise disposent d'un tuyau menant à une nappe phréatique, sont nuisibles pour l'avenir.
- Et il ne faut pas cultiver du maïs dans une région manquant d'eau à certaines saisons.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion-eco/l15b4786_rapport-information#
- Et si nous parlions de l'insécurité alimentaire?
- Tenez, j'ai une capsule du MédiaTv à ce sujet.
- Une interview de Nadiya Lazzouni?
- Non, celle-ci est menée par Rémi Kenzo-Pagès.
29 mars 2022 - 18H11
Guerre en Ukraine : l'UE en profite pour saccager l'agriculture
La guerre en Ukraine fait des ravages et l'agriculture de ce pays très productif en est également victime. De nombreux spécialistes s'inquiètent et craignent une pénurie alimentaire et une flambée des prix des denrées. Cette crise alimentaire pourrait entraîner de graves crises dans de nombreux pays, notamment hors d'Europe. Dans ce contexte, la Commission européenne, réunie mercredi 23 mars, a pris de nouvelles mesures, remettant en cause la politique du Pacte vert européen.
Et si la Commission européenne profitait de la guerre en Ukraine pour remettre en cause le Pacte vert européen ? Et si les tenants de l'agriculture productiviste profitaient des événements dramatiques en Europe de l'Est pour imposer leur modèle économique et contraindre l'Union Européenne à revenir sur les précédentes décisions pour une agriculture plus durable ?
C'est la direction que semble prendre l'Europe, après que les commissaires européens aient actés, mercredi 23 mars, de nouvelles mesures pour augmenter la production agricole du continent. Ces décisions menacent l'avenir écologique de l'agriculture et de nombreux scientifiques dénoncent une politique destructrice et contraire au verdissement des cultures européennes.
Dans un appel signé par près de 500 scientifiques, ils demandent une nouvelle stratégie globale pour produire un système résilient et durable, alors que frappe, en plus de la guerre, le réchauffement climatique, le déclin des écosystèmes et de la biodiversité. Ils réclament pour cela moins de produits d'origine animales et moins de gaspillages.
Pour en discuter, Le Média reçoit l'un des signataires de cet appel. L'agronome au bureau d'étude et de recherche ASCA (Application des sciences de l'action), Xavier Poux, prône notamment une Europe intégralement agro-écologique d'ici 2050.
https://www.lemediatv.fr/emissions/2022/guerre-en-ukraine-lue-en-profite-pour-saccager-lagriculture-X00YrezTR1OZ3f-i9RmVlg
Entrée dans la rediffusion.
- Les droites disent qu'il faut relancer la production agricole suite à la perte de culture en Ukraine. Qu'en pensez-vous?
- Pfff! Comme si à un moment elle s'était arrêtée sous des contraintes écologiques...Ce discours est porté par la FNSEA et repris par des institutions. Selon eux, le bon sens serait de produire plus car moins de production sera disponible à court terme. Or, les rendements sont décroissants depuis des années, sans que la volonté de moins produire soit présente.
- Quel est le véritable enjeu alors?
- L'enjeu est de se demander que pouvons-nous faire de cette production agricole sans la Russie et sans l'Ukraine.
- Le but est de répondre à l'insécurité alimentaire mondiale, non?
- Bien sûr! Et l’insécurité alimentaire est liée à une inégalité de la distribution et à la production de biocarburants.
https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=12336&PHPSESSID=s4o3hq0t23nr039bu4hd59sk35
- Ah?
- La pauvreté alimentaire nécessite d'accéder à la ressource alimentaire. Il faut des ressources financières, une organisation entre zones rurale et urbaine. La quantité d'aliments n'est pas un problème. Dans des zones de guerre, en Europe ou en Amérique du nord, des céréales sont utilisées pour nourrir des pigeons, des volailles qui sont vendus tellement peu chers en supermarchés que le consommateur en achète 3 fois trop et qu'il en jette 30%.
- Réduire la production animale intensive est donc un impératif?
- Oui. Des pays du Maghreb ont des enjeux d'approvisionnement physiques très forts car ce sont des zones très peuplées avec une faible surface agricole. Là bas ce n'est pas qu'une question de niveau de vie. Une pénurie d'aliments nécessite d'importer des céréales.
- Justement, comment aider les pays privés des exportations ukrainiennes à couvrir des besoins?
- La solution n'est pas de produire plus car il existe des limites physiques. L'enjeu est d'abaisser les demandes en alimentation animale pour libérer des volumes de céréales qui pourront contribuer à nourrir des pays en Afrique du nord, des pays en déficit.
- L'alimentation appelle aussi à la sobriété.
- Oui, autour de l'alimentation animale, environ 2/3 de la production européenne vont être complétées par des importations de soja. Environ 20% de la surface européenne est importée pour nourrir les usines à cochon etc. Or, la culture de soja est responsable de déforestation et de mauvaises conditions de vie pour la population locale.
- Selon vos écrits, des calculs montrent que l'Europe est déficitaire en calorie. Elle en importe plus qu'elle n'en produit.
- Oui, l'Europe ne nourrit pas le monde; le monde nourrit l'Europe.
- Donc, dire "il faut produire plus pour la sécurité mondiale" est un non sens quand vous posez les chiffres et les enjeux et compréhension des mécanismes.
- Oui. L’Europe veut remettre en cause les jachères avec des arguments faux. La stratégie de la ferme à la fourchette devait amener à réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 2030, baisser l'utilisation d'engrais azotés, obtenir 25% de bio, garder ou restaurer des haies, des jachères etc. parce que l'érosion de la biodiversité est constatée. Ce courant prend en compte les enjeux agricoles: nous avons un volet agricole et un volet alimentaire.
- Les contraintes étaient faibles alors pourquoi s'y opposer?
- Les productivistes sont vent debout car leur pensée est différente: ils veulent le droit de faire n'importe quoi avec la nature.
- Utiliser la guerre en Ukraine, pour réclamer en urgence de renoncer à de faibles contraintes et de produire plus, montre un refus de changer de modèle. Ils savent pourtant que la production n'augmentera pas.
- Ils savent aussi que les jachères, qui sont souvent des zones enherbées près des rivières, ne seront pas cultivées. Ils se taisent sur la nécessité d'utiliser du gaz naturel pour produire les engrais de synthèse. Or, produire plus pour les productivistes impliquent d'augmenter le volume d'engrais de synthèse et donc de gaz. Une raréfaction du gaz est incompatible avec l'objectif de produire plus.
- oui.
- Le prix de l'essence augmente, il est demandé aux automobilistes de rouler moins vite, de faire appel au covoiturage, au télétravail. Mais il est demandé aux agriculteurs productivistes d'augmenter la consommation. Ce discours est irresponsable.
- Ce n'est pas sérieux, en effet.
- #solution. Nous portons un projet d'agroécologie qui nécessite de changer ses comportements alimentaires. Il allie sobriété côté consommation et autonomie du fonctionnement des agrosystèmes. Il faut mettre fin à la viande industrielle mais nous aurons toujours besoin d'animaux d'élevage.
- Pour les fabacées?
- Oui. Les animaux mangent les légumineuses (trèfles, pois, luzernes...) qui sont les alternatives aux engrais de synthèse, en fixant l'azote de l'air. Et j'ajoute que comme les éleveurs ne gagnent pas leur vie, c'est le moment de les aider à changer de système.
- Votre projet agroécologique propose de produire moins pour rendre l'agriculture durable, si j'ai bien compris.
- Oui vous avez bien compris. Il faut prendre en compte les risques à continuer avec le système actuel: des rendements en yo-yo, une dépendance aux engrais de synthèse, à l'irrigation.
- Les manifestations dans le marais poitevin, au sujet des bassines, servent à réfléchir à l'avenir souhaitable.
- Notre projet d'agroécologie européen dispose de marges de manœuvre tellement importantes qu'il sera possible de garder l'exportation vers les pays d’Afrique du nord, avec une surface agricole inchangée ou réduite un peu. Il suffit de récupérer les terres destinées à la production de l'alimentation animale.
- Et vouloir augmenter le prix des cadavres vous semble-t-il une bonne idée?
- Oui, il faut manger moins et mieux d'animaux.
- Et votre projet nécessite d'employer plus de main d’œuvre, n'est-ce pas?
- Oui. L'innovation principale est de rendre durable l'agriculture, c'est à dire de stopper la destruction de la biodiversité, des sols, d'arrêter d'injecter des milliards pour un système agricole sans avenir. Si les sols sont plus fertiles et les agriculteurs moins malades, le défi sera gagné.
Pesticides: un enjeu de santé absent des débats présidentiels. Les candidats de gauche réclament la suppression de ces produits à plus ou moins long terme, ceux de droite insistent sur la nécessité de "produire plus". Le Monde 1er avril 2022.]
- Les #solutions sont connues.
- Oui. Il faut une polyculture, des réformes de marché , de formation, des changements de recherches.
[ La flambée actuelle du prix des engrais de synthèse, indexé sur celui du gaz, et le bouleversement de l’approvisionnement en céréales lié à la guerre en Ukraine, rendent plus pertinente encore cette orientation stratégique de long terme ‒ rompant avec l’intégration toujours plus grande dans des marchés mondiaux dont apparaît la très grande vulnérabilité.
https://revue-sesame-inrae.fr/peut-on-se-passer-des-engrais-azotes-de-synthese/ ]
Sortie de la rediffusion.
- Toujours très intéressantes les interview du MédiaTV.
- Trop géniales!
- Quels candidats ont conscience qu'il faut diminuer le nombre de terres agricoles destinées à nourrir les animaux d'élevage pour les attribuer à l'alimentation humaine?
- J'ai un article de Médiapart pour te renseigner.
Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise (LFI) et Yannick Jadot pour Europe Écologie-Les Verts (EELV) vont jusqu’à faire du renoncement à l’élevage industriel un pilier de leur programme écologique. Ils sont les seuls, dans leur programme, à y consacrer explicitement des moyens et à fixer quelques objectifs chiffrés – le premier de façon plus directive, le second en actionnant des leviers plutôt incitatifs. (...)
Pour réussir cette vaste transformation, LFI propose d’attribuer, au sein de la politique agricole commune (la PAC, plus grosse enveloppe d’aides publiques européennes), un budget fléché vers « les systèmes d’élevage respectueux du bien-être animal ». Mais pas seulement. « La PAC ne suffira pas, nous précise-t-on du côté de LFI. Nous voterons, dans une loi de finances, une caisse de “défaisance”, pour annuler la dette des agricultrices et agriculteurs qui s’engageraient, à travers un contrat de transition, à passer au 100 % bio. Cette production sera également soutenue par la commande publique : les cantines ne seront plus fournies qu’en bio. »
Pour Yannick Jadot et son équipe, le levier de la PAC est également un élément clef du financement de la sortie de l’élevage industriel. « L’ensemble des subventions attribuées à l’élevage devront être conditionnées au plafond qui ne vaut actuellement que pour les mesures environnementales et climatiques de la PAC, c’est-à-dire une toute petite part du budget européen », explique l’eurodéputé Benoît Biteau, lui-même exploitant agricole, qui conseille le candidat EELV. Ce plafond, c’est une moyenne par hectare de 1,7 vache, 3,4 truies, 11,3 brebis, ou encore 243 poulets – sachant que 80 % des aides européennes, pour l’heure, subventionnent en fonction de la superficie de l’exploitation agricole.
C’est par cette mesure incitative en faveur des pratiques extensives, et non par l’interdiction de la production intensive, qu’EELV entend avancer. « Aller vers des solutions de plein air pour les porcs et les volailles, revenir à des systèmes herbagers pour les bovins : l’idée est de sortir du binôme maïs/soja importés, ce qui permettra par ailleurs d’obtenir une viande de bien meilleure qualité », précise Benoît Biteau.
- Merci! Je le lirai. Et sur l'Afrique vous avez quoi comme informations?
- Djamel Belaïd explique à Ouest France que l'Algérie n'est pas concernée par la pénurie alimentaire.
[ livre 2021- L'Agriculture En Algérie, Ou Comment Nourrir 45 Millions D'Habitants En Temps De Crise
https://www.librairiesindependantes.com/product/9782343231020/ ]
- Ah?
- L'Algérie va augmenter ses achats de blé français. Elle vient d'interdire l'exportation de produits alimentaires. Elle continue d'exporter des hydrocarbures. Elle produit aussi mais pas de façon durable. En cinquante ans, la consommation de viande a été multipliée par trois. Le surpâturage appauvrit les sols. Les forages profonds jusqu'à 1 000 m se sont multipliés. Les pastèques sont irriguées tout le temps. Les prix sont encadrés. La baguette coûte 10 dinars. Le blé est détourné pour nourrir le bétail car ça rapporte deux fois plus au moment de l'Aïd. La mise en valeur des steppes permettrait de tripler la production nationale de céréales. Il milite pour une coopération entre la France et l'Algérie concernant la chaîne de savoirs. Dans son livre, il rappelle que 70% de la ration alimentaire des Algériens est importée grâce à la vente de pétrole.
[ Comment nourrir 45 millions d'algériens? Ouest France - 30 mars 2022.]
- Rendre l'agriculture durable partout devrait être un objectif commun.
- Mon syndicat, la Confédération paysanne demande d'arrêter d'instrumentaliser la guerre pour réduire la souveraineté alimentaire à produire plus sans contrainte. Nos #solutions sont le contrôle du prix des céréales, l'interdiction de cultures énergétiques alimentaires pour la méthanisation et la fabrication d'agrocarburants et un moratoire sur tous les projets d'artificialisation de terres agricoles.
- Macron demande à produire plus.
[ Ces objectifs doivent être revus, car en aucun cas l'Europe ne peut se permettre de produire moins, a affirmé M. Macron.
Le gouvernement français défend le "produire plus" agricole à Bruxelles. Le Monde. 23 mars 2022.]
- Vu son bilan...
https://reporterre.net/Agriculture-le-bilan-desastreux-du-quinquennat-de-M-Macron?
- Sa conseillère alcoolière qui a torpillé la santé publique a fondé avec Xavier Niel, une business school agricole, Hectar. J'ai bien connu l'arrivée de la mécanisation, les fausses promesses et les suicides. Là, rebelote. Des exploitants agricoles vont se retrouver dépendant de matériel et de données numériques.
[ Hectar, le plus grand campus agricole du monde, accueille ses premières start-up. La mégaferme-école créée par Audrey Bourolleau et Xavier Niel à Lévis-Saint-Nom ouvre ses portes aux start-up pour favoriser l'agriculture régénératrice et l'alimentation durable. Les Echos initiatives locales, 2 mars 2022.
https://www.addictaide.fr/actualite/alcool-une-lobbyiste-du-vin-a-lelysee-les-acteurs-de-sante-expriment-leur-vive-inquietude/
https://www.allodocteurs.fr/maladies-drogues-et-addictions-alcool-alcoolisme-alcool-la-participation-des-lobbies-a-la-prevention-contre-lalcoolisme-inquiete-les-medecins-25058.html]
- J'ai vu leur promesse d'un collier intelligent pour les vaches.
Rires.
- Personnellement je ne trouve pas ça drôle. Cette business school va aller dépouiller des pays de leurs minerais pour fabriquer un produit dont nous n'avons pas besoin puis ajouter de l'informatique, qu'elle appellera intelligence artificielle pour faire payer le produit cher et enrichir encore des inutiles.
- Leur but est de réaliser du profit sur le dos de la nature et de notre avenir. Un collier intelligent par vache nécessiterait d'augmenter fortement le prix du morceau de cadavre dans l'assiette. Comme d'habitude, l'exploitant va s'endetter, la start-up va être subventionnée et devenir riche, et au final l'exploitant va rester pauvre et avoir des pensées suicidaires. Et les médias dominants vont valoriser la start-up qui détruit l'environnement et les médias indépendants vont relayer nos difficultés.
- Qui peut croire qu'une ex-conseillère de Macron, qui a lutté à l'Elysée contre les recommandations de l'INCA, l'institut national contre le cancer, puisse subitement changer de comportement et vouloir produire une alimentation saine et durable? Elle a travaillé contre la prévention de cancers (publicité pour l'alcool) et elle a gagné. Appelons un cancer, un cancer.
- Personne.
- Et pourtant des innovations nous en avons besoin mais nous sommes obligés de les créer nous-mêmes car nous les voulons durables.
- Et cette business school vole le vocabulaire de l'agro-écologie et l'utilise pour parler de son techno-solutionnisme.
- As-tu un exemple d'acteur de la financiarisation de l'agriculture?
- Oui. Monsieur PosséderPluss possède 17 sociétés articulées autour d'une holding financière. Une caricature de tous les maux de l'agri-manager qui voit la liberté d'entreprendre comme la liberté de tout prendre : 8 sociétés civiles d'exploitation agricole (SCEA), une entreprise de travaux agricoles, un groupement d'intérêt économique (GIE) pour la main d'œuvre, un GIE pour le commerce de gros, une société de matériel agricole, une SARL pour un méthaniseur collectif Aunis Biogaz (coût de 8,5 millions d'euros, avec au moins 2 millions d'euros de subventions), une SARL pour sa centrale photovoltaïque ainsi qu'un groupement foncier agricole (GFA) et deux sociétés dédiées à la construction et location immobilière. La holding étant aussi un « formidable » outil d'optimisation fiscale et sociale.
- Nous sommes loin du paysan qui travaille sa terre.
- Des personnes vont trouver que l'agri-manager est quelqu'un de bien parce que, dans un sens, il leur ressemble à avoir comme but dans la vie d'être le plus riche possible. Elles n'ont pas conscience qu'à sa place, nous pourrions créer plusieurs fermes qui respectent le vivant.
- Exact.
- Ce modèle empêche l'installation de paysan.nes et la transition agro-écologique. Se mobiliser contre le projet des méga bassines revient à lutter contre des réserves d'eau qui prélèvent dans la nappe phréatique pour satisfaire ce modèle bien éloigné de la notion de partage équitable, de bien commun et de nourrir l'humain.
https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=12374&PHPSESSID=fj9cfelph19h3a9eijrg441hn7
- La FSNEA, syndicat représentant l'agro-industrie, a reçu les six candidats productivistes. "Les six candidats ont également été invités à condamner les dégradations contre les bassines d’irrigation dans les Deux-Sèvres. Tous l’ont fait sans se faire prier. L’occasion pour Marine Le Pen de s’emporter contre « les talibans de la verdure » ; pour Valérie Pécresse de demander une « impunité zéro pour les activistes » ; et pour Éric Zemmour de défendre un ministère de l’Écologie placé sous la coupe de celui de l’Agriculture, pour « que l’écologie cesse de tyranniser nos activités traditionnelles ».(...) Emmanuel Macron, lui, avait été enregistré la veille à son QG de campagne, ne pouvant venir sur place en raison d’un conseil des ministres et d’un conseil de défense. Il a défendu son bilan (loi Egalim, cellule Déméter)."
- Il est très facile de différencier les gauches des droites. Les premiers défendent une agriculture durable et rémunératrice. Les seconds défendent une agriculture qui détruit l'environnement, la santé et rémunère toute la filière sauf l'agriculteur.
- Il suffit de suivre les syndicats agricoles et quels intérêts ils défendent. Le gouvernement met plus de 2 milliards d'euros pour transformer les fermes en « start-up de la tech ». Numérique, robotique, génétique seraient les piliers de cette « troisième révolution agricole » évoquée par le président de la République.
- Quand Macron parle d'irrigation, il s'agit d'irriguer l'écosystème des start-up du monde agricole.
Rires.
- Le journal les Echos, possédé par le milliardaire B. Arnault, écrit que pour mieux irriguer cet écosystème, cinq fonds dotés d'une capacité d'investissement de 200 millions d'euros seront mobilisés. L'objectif est de parvenir à susciter la création de 100 nouvelles start-up par an.
[ La France lance le label Agritech20 et vise une dizaine de licornes en 2030. Les Echos. 5/6 mars 2022]
- L’idée que robotiser les champs va sauver la planète et les abeilles est une arnaque qu’il faut démonter, a dit Hugo Persillet, animateur formateur à l’Atelier Paysan, une coopérative qui promeut la réappropriation des outils et machines agricoles. Ces nouvelles technologies ne feront que renforcer les défauts de l’agriculture conventionnelle : monoculture, investissements coûteux, dépendance financière.
- Sans oublier que les données numériques pourraient appartenir aux vendeurs de ces solutions toxiques, qui en tireraient du profit alors que le travailleur est l'agriculteur. La solution low-tech est préférable concernant les données numériques.
« Nous avons besoin de bras et d’imagination collective, pas de drones ni d’algorithmes.
Car on ne pourra pas convertir tout le travail humain en travail numérique qui repose sur l’extraction de métaux polluants générant beaucoup de pollution et de gaz à effet de serre.
Hugo Persillet
https://reporterre.net/Mobilisation-a-Lyon-contre-l-agriculture-numerique-et-Bayer-Monsanto
- #PourRéfléchir. Pour deviner si une solution technologique est viable il suffit de se demander si tous les pays de la planète peuvent la cloner sans mettre en danger la survie planétaire.
- Pas mal.
- L'accélération du changement climatique, à cause des activités humaines, entraîne des sécheresses et des déplacements de personnes en Somalie. La nourriture, l'eau manquent.
https://news.un.org/fr/story/2022/03/1116102?
- L'insécurité alimentaire ne sera pas résolue par du matériel informatique, dont la fabrication participe à accélérer le changement climatique, mais par des transferts de savoir de paysannes à paysannes.
- En Ethiopie, Mohamed Dhakane constate, face à la pire sécheresse depuis 40 ans: C'est la première fois que l'on voit des animaux se manger entre eux. Dès qu'une chèvre meurt, les autres dévorent ses restes. C'est inédit. Une femme, Istahil Mohamed, raconte qu'elle a sauvé du bétail en attachant les animaux, pour les forcer à rester à l'ombre. Le docteur Abdullahi Mohamed relate que des enfants souffrent de diarrhées aigues, après avoir bu l'eau souillée du fond des puits.
[ Ethiopie: après la sécheresse, la famine menace. Dans l'est du pays, trois saisons des pluies consécutives sans précipitations ont décimé les troupeaux. Le Monde 6/7 mars 2022.]
- L'urgence est d'amener de l'aide alimentaire, malgré la guerre dans le nord du pays.
- La malnutrition précède la famine.
- Là les ingénieurs low-tech ont toute leur place. Il faut aider ces éleveurs nomades à construire des endroits abrités du soleil et permettant de conserver de l'eau. Une coopération entre des ingénieurs éthiopiens et d'autres pays pourraient déboucher sur des solutions durables et couteraient moins chers que les migrations engendrées par les problèmes.
- Pas besoin d'être ingénieur pour trouver des solutions.
- Tu as raison. C'est un abus de langage.
- Les pré-requis sont de ne pas avoir besoin d'électricité, de ne pas dépendre d'entreprises étrangères et de ne pas avoir à s'endetter. Tout le contraire des solutions vendues par les blancs occidentaux dans le passé.
- Tu m'amènes à penser que le problème des droites dans le pays est de persister dans les erreurs du passé.
- Réseau action climat a noté les candidats à la présidentielle. Yannick Jadot et Jean Luc Mélenchon sont les meilleurs selon leurs critères.
https://reseauactionclimat.org/presidentielle-que-vaut-emmanuel-macron-pour-le-climat/
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- Michel Abhervé a noté que l'ESS, l'économie sociale et solidaire, est présente, dans son volet coopératif, dans le cahier thématique consacré à l'agriculture et à l'alimentation du programme de Jean-Luc Mélenchon. L'ESS est aussi dans le cahier thématique Outre-mer. #solutions.
Créer un réseau de coopératives de consommateur·ices en circuits courts (Amap, supermarchés coopératifs, etc) et soutenir un plan de développement des coopératives de producteur·ices. Dans le cadre de l’expérimentation d’une garantie universelle d’accès à des aliments choisis, premier jalon vers une sécurité sociale de l’alimentation, aller vers le conventionnement de ces structures.
Réserver le statut coopératif – dont découle un régime fiscal très favorable – aux seules coopératives de taille humaine et réellement gouvernées par leurs adhérent·es.
Fixer par décret le taux d’intérêt maximal des prêts consentis par les coopératives aux paysan·nes.
On peut relever une certaine convergence avec le programme de Jean Lassalle (voir Dans le programme de Jean Lassalle "Replacer les coopératives agricoles sous la responsabilité directe des exploitants")
- Essayons de résumer l'ineptie du "produire plus" des candidats Macron, Pécresse, Le Pen, Zemmour avec cet article du Monde.
[ La sécurité alimentaire mondiale en péril. La guerre en Ukraine fait peser une lourde menace sur les productions agricoles et aggrave la flambée des prix. Le Monde . 2 avril 2022.]
- "A l'échelle mondiale, l'enjeu le plus urgent porte sur l'aide financière et la lutte contre la spéculation, les pénuries physiques de denrées n'étant pas encore manifestes."
- PM Aubert, chercheur à l'IDDRI: Quand les dirigeants parlent de souveraineté, ils désignent en fait l'autosuffisance. (...) L'UE importe 10% des calories qu'elle consomme. Quand on dit que l'Europe doit nourrir le monde, c'est plutôt elle qui pèse sur le système alimentaire mondial.
- La hausse du prix du gaz augmente le coût des engrais de synthèse qui augmente le coût de la production agricole. Elle augmente le coût de l'énergie utilisée par les cultures sous serre et par les pêcheurs et par les tracteurs et objets connectés d'exploitants agricoles. La hausse du prix des céréales et oléoprotéagineux augmente la facture de l'alimentation animale.
- Le constat, avant la guerre en Ukraine et avant la hausse de l'énergie débutée cet automne, est que des rendements baissent. Par exemple, des oléagineux sont affectés par le manque de pollinisateurs.
- Pourtant Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et du COPA-Cogeca au niveau européen a dit: Ne laissons pas la place au lobby vert, au lobby de la faim dans le monde.
- Comme si son modèle agricole n'avait pas déjà détruit assez de biodiversité sans nourrir l'Europe...
- Des scientifiques appellent à réduire les cheptels d'animaux, notamment avicoles ou porcins et à prévoir des mécanismes de solidarité entre filières, tout en sensibilisant le consommateur à diminuer les portions carnées. Les animaux d'élevage consomment plus de la moitié des céréales européennes.
- Et des céréales partent dans la filière des agrocarburants.
- Depuis l'explosion du port de Beyrouth en août 2020, le Liban ne dispose plus d'endroit de stockage. Les stocks sont en mer sur des bateaux avec peu de volumes.
- #solution. Instaurer de la solidarité envers les pays ne pouvant payer le prix du marché.
- #solution. Les pays vulnérables doivent investir pour produire chez eux.
- AU G7, E. Macron avec l'Union africaine a proposé une solution, FARM. L'économiste togolais, Kako Nubukpo, est réservé sur le volet commercial. Augmenter la production européenne pour répondre au déficit agricole structurel africain ne lui paraît pas être une bonne idée.
[L'enjeu est d'augmenter la production en Afrique. L'économiste redoute que la crise ne renforce la dépendance agricole du continent. Le Monde 2 avril 2022.]
- Il rappelle que dans le passé, les accords de partenariat économiques, les APE, ont eu pour conséquence de peu inciter à développer une offre locale.
- Il dit: C'est ma hantise: qu'on utilise cette crise pour justifier une politique vieille de 45 ans, qui n'a pas permis à l'Afrique d'obtenir sa souveraineté agricole ni alimentaire, en raison de sa dépendance aux surplus du reste du monde.
- L'enjeu est d'augmenter la production en Afrique, de sorte que le continent puisse nourrir sa population qui va doubler d'ici à 2050. (..) Il ne faudrait pas reproduire les erreurs de la "révolution verte", qui a misé sur les engrais chimiques et a conduit à l'appauvrissement des sols. Je défends une voie fondée sur l'intensification agroécologique.
- Une offre alimentaire suffisante peut cohabiter avec la famine du fait de l'inégale répartition des richesses. Les plus pauvres n'ont pas les moyens d'acheter. Parmi les solutions se trouvent rendre les cantines scolaires gratuites.
- Les règles de l'Organisation mondiale du commerce concernant l'organisation des marchés sont à revoir. L'idéologie qui affirmait qu'il suffisait que l'Afrique exporte ses matières premières et importe de quoi nourrir la population avec les devises est un échec.
- J'ai un autre article du Monde. M. Chalmin rappelle qu'il pouvait se coucher, à la fin des années 1960, en sachant que le lendemain les prix du dollar, du pétrole, du cuivre, du blé n'auraient pas bouger. L'inconvénient était que produire plus cher incitait à importer moins cher.
- Puis la libéralisation des matières premières a créé le métier de négoce. Dans l'agriculture, sept sociétés contrôlent la moitié du commerce mondial. Le sujet n'est pas la financiarisation des matières premières mais le pouvoir de ces sociétés dit M. Blas (livre). Glencore s'est enrichie en 2010 en pariant sur la hausse du blé. Or c'est sa communication qui a fait s'envoler le cours du blé.
[ Les matières premières, "dernier bastion du capitalisme sauvage". L'envolée des prix s'explique par la guerre en Ukraine, mais reflète aussi une financiarisation croissante et une complète dérégulation commencée il y a 40 ans. Le Monde 2 avril 2022.]
- Voilà, nous en savons assez pour comprendre que seules les gauches veulent sortir d'un modèle agricole qui valorise la destruction de la biodiversité et la mise sous pression d'une majorité d'agriculteurs.
- Bon, allez, viens voir ma pancarte "tout le monde déteste les méga-bassines" pour la manifestation. Elle est dans la cuisine.
- D'accord.
- A pluche souhaitent mamie et sa petite fille.
- A pluche.
- Sais-tu que le candidat Mélenchon veut sortir d'une partie importante de la Technopolice et que le candidat Jadot un peu aussi?
https://melenchon2022.fr/livrets-thematiques/securite/
- Vraiment?
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