Mise à jour le : 26 oct 2024 un lien
La fée savonnière arrive en sifflotant, échange rapidement avec la fée boulangère qui s'éclipse. Elle déplie les pieds d'un carré de dimension 30 cm sur 30 cm, en fibres de jute tissées serrées, dépose quelques huiles cosmétiques et des savons solides à côté du stand des produits de boulangerie puis va saluer le sous-traitant qui porte le poids de la publicité de LatuvueAndCo.
Elle s'avance ensuite vers la Princesse : Bonjour. J'ai appris que vous étiez une invitée du château. Je vous propose de tester ce shampoing solide appelé "nous le savons". Mes clientes disent qu'il rend sec les cheveux crépus ou naturellement frisés. Comme je le vends pour l'entretien des cheveux secs forcément ces critiques m'interrogent.
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Elles se rapprochent du stand.
La Princesse : Merci. J'accepte. Je vois des poubelles partout mais vu que la ville pue avec ses odeurs de tuyaux d'échappement et ses avions sur nos têtes, je me doute que nous circulons avec des déchets non naturels sur la peau et sur les vêtements.
La fée savonnière : Il suffit de regarder l'état des carrosseries ou le dessus des boîtes aux lettres pour le comprendre. Je vends des savons solides avec et sans huiles essentielles dont, d'ailleurs, un savon surgras pour nettoyer, sans dessécher, les pollutions sur la peau. Il est fabriqué avec de l'huile de tournesol et de l'huile de colza produites localement et il est certifié Nature et progrès et Agriculture biologique.
La Princesse : Ah vous militez aussi pour une autre agriculture que celle qui utilise l'engrais chimique. Ma grand-mère utilisait l'explosion de votre usine AZF en 2001 pour expliquer sur le continent africain pourquoi utiliser de l'engrais avec du gaz était stupide et couteux alors que nous sommes entourés d'engrais naturel.
- Bonjour mesdames, j'ai perdu le livre "Internet et Libertés, 15 ans de combat de la quadrature du net". Je l'ai lu sur le banc public, sous la caméra de surveillance là, et je l'y ai oublié et
La Princesse la coupe, songeuse : Je me souviens d'un livre abandonné et d'un homme qui l'a pris.
- Ah ? Il n'a rien dit ?
La Princesse : Je ne me souviens plus. Je lisais moi-même.
- D'accord. Merci. Je vais continuer à chercher.
La princesse : Oh du cannabis en huile !
La fée savonnière saisit un flacon : Le chanvre recommence à être cultivé. Cette plante est incroyable. Elle a de multiples fonctions. Par exemple elle permet d'obtenir de l'huile alimentaire et là cosmétique. Son huile hydrate la peau irritée.
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La princesse : Oui nous le savons dans ma famille. Ma grand-mère l'utilisait pour hydrater sa peau devenue sèche, selon elle suite à la ménopause mais selon moi suite à la perte de diversité dans notre alimentation, consécutive aux sécheresses. Enfant, j'avais vidé un flacon sur mes cheveux en croyant que cela les rendrait lisses. J'avais lu ça dans un magazine. Je n'avais pas encore bien compris qu'il ne faut pas croire tout ce que racontent les adultes.
La fée savonnière éclate de rire : La naïveté est ressentie comme une honte adulte alors qu'elle reste utile comme point de départ pour démarrer une pensée critique. Et sans elle nous n'aurions jamais accepté d'achalander les magasins du territoire avec une livraison à vélo proposée par une coopérative.
La Princesse parle avec feu : Certes mais l'excès devient nocif. Un excès de naïveté ne laisse plus de place à la pensée critique. Votre syndicat de patrons de l'agro-industrie, la FNSEA, joue sur la crédulité d'une partie de la population pour empêcher l'agriculture bio de survivre et de se développer, sauf de manière industrielle. Il suffit pourtant de s'intéresser à la vraie histoire de l'Afrique et de l'Asie pour savoir qu'en devenant esclaves des colons, nous avons perdu notre agriculture nourricière. Il a fallu produire de la mono-culture sans puis avec des produits toxiques pour exporter vers les pays riches.
La fée savonnière soupire : Oui il est le porte-voix des trop riches qui s'enrichissent sur la croissance d'un secteur toxique et il instrumentalise la détresse de certains agriculteurs. Il répand le mensonge que, sans l'agriculture qui tue à petit feu les sols en surface, tue le vivant trop proche des pulvérisations chimiques et pollue les eaux souterraines, la planète ne serait pas sortie de la pauvreté.
Le front de la Princesse se plisse : Il faut remplacer leur discours par "avec les incompétents au pouvoir soyez déjà heureux d'avoir vu le nombre de très pauvres diminuer". Si l'agriculture industrielle n'avait pas écrasé une partie de la paysannerie et si les esclavagistes avaient été mis en prison, nous serions plus heureux parce que notre paysannerie et nos techniques ancestrales n'auraient pas disparu. Les solutions agricoles seraient beaucoup beaucoup plus nombreuses. Les migrations pour insécurité alimentaire auraient disparu.
La fée savonnière soupire : Je ne connais pas le nombre d'agriculteurs sur la planète qui s'est suicidé en avalant des pesticides parce qu'ils ne pouvaient plus rembourser l'endettement important nécessaire à toute agriculture toxique. Ce sujet est invisibilisé.
La Princesse : Arrivez-vous à vivre de votre production artisanale ?
La fée savonnière mi-figue, mi-raisin : Les gouvernements successifs ont exonéré de cotisations les bas salaires ce qui oblige l’État à compenser la perte de recettes et incite des employeurs à ne pas augmenter les personnes dans cette tranche. Les inégalités très fortes avant l'application de cette idée, se sont accru concernant l'écart avec les salaires des cadres travaillant à la Défense par exemple, un quartier des affaires.
La Princesse : Je ne connais pas.
La fée savonnière : Pour les victimes de la trappe à bas salaires nos produits restent trop chers et les trop riches n'aiment pas la simplicité. Nos savons ne sont pas vendus dans une boîte jetable tape à l’œil mais dans un emballage compostable chez soi. Nos savons solides semblent plus chers que d'autres mais leur productivité est grande. Le nombre de shampoings qu'ils permettent
Elle est interrompu par un mégaphone : Les pompiers arrivent ! Venez les écouter.
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Des sapeurs-pompiers arrivent en courant pour rejoindre le groupe de tête puis une longue file silencieuse se dirige vers le saule pleureur séculaire et l'entoure. Le porte-enseigne arbore fièrement le drapeau belgo-soupolé signe de coopération entre les deux royaumes.
La Princesse se rapproche. Une odeur forte de parfum commun au prix luxueux lui agresse les narines et elle éternue plusieurs fois. Elle se retourne et voit une femme en tailleur-jupe grenat, à l'air fort sympathique, taper la bise à un homme vêtu d'un classique jean et tee-shirt blanc et portant une sacoche beige, végétale.
- Oh dis donc Mathieu, tu as grossi.
- Oui tu vois j'ai des poignées d'amour maintenant. C'est joli, non ?
- Tu sais que je suis très loin d'être une esthète. Je suis les conventions de mon corps de métier et
- Chut !
- Taisez-vous !
- Mille milliards de drones de malheur mais taisez-vous donc !
Les spectateurs et spectatrices s'évertuent au silence. La Princesse se rapproche.
Les sapeurs-pompiers retirent leur casque. La voix à gauche du porte étendard prend la parole.
- Bonjour Tout Le Monde ! Nous sommes réunis ici autour du valeureux Arsin pour témoigner et alerter. Arsin a connu des guerres, des suicides d'agriculteurs, des coupes abusives en période d'inflation énergétique, des sécheresses mais aussi la période faste où la nourriture des oisillons et des oiseaux n'était pas exterminée par les pesticides agricoles et horticoles. Il a suffoqué lors de terribles incendies dans lesquels nos confrères ont trouvé la mort. Il a ressenti la détresse de tous ces êtres ayant perdu un être aimé.
Le silence reste partiel à cause des bruits de klaxons et du rugissement des moteurs des rues adjacentes. Un caméraman du MédiaTv ajuste les réglages du son. La Princesse constate, à la vue de la piètre qualité de son matériel, que le média est indépendant des milliardaires et des subventions publiques.
- Nous allons parler successivement pour que notre discours soit moins monotone.
- Nous venons de Belgique pour vous conseiller de ne pas déserter les manifestations et les grèves contre la réforme des retraites sinon vous allez subir le même sort que nous.
- Un jour les puissants écrivent 64 ans puis un autre jour écrivent 67 ans.
- Et nos problèmes ne sont pas réglés pour autant.
- Les sous-effectifs concernent aussi la Belgique.
- Nous vivons les mêmes réalités.
- La charge de travail se reporte sur de moins en moins d'agents.
- Nous subissons une usure prématurée des corps.
- Nous finissons avec des troubles musculosquelettiques, les TMS, avant d'arriver à l'âge de départ à la retraite.
- Si nous ne mourrons pas avant l'âge de 60 ans et nous retrouvons en invalidité, notre pension se retrouve inférieure à celle prévue pour une carrière complète, celle sans décote.
- Nous sommes comme punis de subir les conséquences de nos conditions de travail alors que nous devrions pouvoir soit nous épanouir dans un autre travail, soit ralentir la cadence pour le même salaire, soit profiter d'une retraite anticipée.
- Les TMS sont des maladies professionnelles qui ne risquent pas de concerner ceux et celles qui promeuvent cette réforme des retraites. Et même si iels étaient concernés, iels ont assez d'épargne pour se payer la douche à l'italienne et d'autres avantages qu'iels nous refusent comme standard de vie.
- Honte à eux et honte à elles d'utiliser les êtres sentients puis de les rejeter quand le corps et l'esprit sont abimés.
- Nous ne sommes pas des robots.
- Un robot ne peut entrer en sympathie avec une personne ou un autre animal à secourir.
- Un robot ne peut ni ressentir la souffrance ni éprouver d'empathie mais il peut mimer et induire en erreur les cerveaux vulnérables et les cerveaux lessivés de la pensée critique.
Des cris de joie détournent l'attention : Voilà Antonio Casilli !
Plusieurs personnes se précipitent à sa rencontre, ouvrent leur sac, en sortent un livre et lui tendent.
Un pompier belge perplexe : Sommes-nous sur le tournage d'un film ?
Un pompier soupolé rigole : Non, les Fées ont lancé une nouvelle habitude. Plutôt que de chercher à se prendre en photo avec une célébrité qui se retrouve objectifiée, l'idée est de lui offrir un écrit de remerciement, un livre, un recueil de peintures ou de poèmes et de glisser dedans un mot relatant ce qui nous plaît dans la voix, la chanson, le jeu d'actrice, la musique, la peinture, le travail de cette personne etc.
La fée savonnière s'approche : Oui nous cherchons à lutter contre le culte de la personnalité. Chacun doit accepter que l'imperfection soit intrinsèque à l'humanité et que seule l'intelligence collective amène du progrès. Les génies n'existent pas et sont souvent fabriqués pour nous nuire. Si les puissants avaient renoncé au charbon, au gaz, au pétrole et au nucléaire nous vivrions peut être tous et toutes dans des habitats bioclimatiques adaptés au grand froid et aux fortes chaleurs. Le pied !
Un écureuil roux descend le long du tronc, regarde autour de lui et file s'installer dans un pin.
Un pompier belge : Qui est cette célébrité ?
La fée savonnière : Un enseignant chercheur qui montre que l'intelligence artificielle n'existe pas sans les travailleurs du clic. Avec Ulrich et Paola il coordonne le DiPLab, Digital Platform Labor, un centre de recherche.
Les fans du travail du DiPLab reviennent en faisant la roue et lancent d'une seule voix : Vous voulez savoir ? Pouvoir dire "maintenant nous le savons" ?
"Vi vi" répond le public. Les pompiers les invitent à se placer au pied d'Arsin.
Une femme s'avance, tenant un exemplaire du journal l'Humanité montrant une interview du célèbre Antonio Casilli.
- Bonjour! Je suis responsable marketing d'un grand groupe soupolé. Regardez, je suis dans un bureau et je tape sur un clavier en regardant un écran. Nous avons signé un accord avec une société d'I.A. génératrice d'images alors je peux commander 10 000 clics pour une campagne de communication annonçant la sortie d'une galette végétale et devant faire oublier son emballage plastique. Acheter du service c'est simple comme acheter du matériel de bureau.
- Oh mais Jeanine je suis la directrice des ressources humaines et je ne suis pas au courant.
- Tu as raison. Le mot clic a l'apanage de faire apparaître du matériel informatique comme image mentale et d'occulter le travail de ces êtres humains sur les plateformes. L'avantage est que je n'éprouve aucun remords de les rémunérer quelques centimes par heure ou par jour en dehors de l'Europe ou des centaines d'euros en territoire soupolé si elles ont le statut d'autoentrepreneuse.
- L'Ubérisation de l'économie est une source d'ultra-enrichissement pour nous les trop riches : pas de relation salariale exigeant des congés payés, pas de protection sociale.
- Oh la la des états européens pourraient valider une directive le 11 mars 2024 améliorant les conditions de travail. Un chauffeur ou un livreur qui se retrouverait désactivé par la plateforme aurait enfin le droit à une voie de recours.
- Oh mille drones de bonheur remercions le grand vizir d'avoir milité contre l'Europe en vidant au maximum l'accord de sa substance.
- Oh la la oui. Souvenons-nous de 2019 et de son propos au sujet de la loi LOM : je veux protéger les plateformes contre les risques de requalification en salariat par la justice et je ne veux surtout pas protéger les travailleurs.
- Oh la la comme il a bien lutté contre l'insécurité des trop riches patrons des plateformes et pour l'insécurité des pas assez riches.
- Il a saboté le projet de directive européenne en proposant un tiers statut qui cumulait les désavantages du statut d'indépendant, pas de protection du droit du travail, et les désavantages du statut de salarié avec la notion d'obéissance et de contrôle du patron.
Un homme passe une cravate, prend un droit du travail et déchire des pages : Le tiers statut aurait pu être être utilisé au delà des plateformes pour que les employeurs arrêtent d'assumer leurs obligations.
- Oh mille drones de bonheur nous aurions pu revenir sur des décennies de conquis sociaux et revenir à une relation proche de l'esclavage. Le travail de sape du grand vizir a permis de dire oh la la notre royaume ne peut pas voter pour une directive devenue toute cabossée mais il n'a pas réussi à neutraliser les forces de l'eurodéputée La France Insoumise Leïla Chaibi, membre du plus petit groupe du Parlement européen.
- Oh mille drones de malheur encore une fois ce ne sont pas le Rassemblement national ou les droites, trop occupées à pourrir nos vies, qui travaillent sérieusement à amener du progrès en Europe.
- Tout travail mérite salaire alors quel langage utilises-tu Stive, en tant que cofondateur d'une start-up développant un modèle d'I.A., pour justifier de déshumaniser au lieu d'éprouver une solidarité avec tous les métiers de la même chaîne de valeur ?
- J'ai pris l'habitude de ne jamais parler des travailleurs du clic lors d'interview pour ne pas éduquer les journalistes, les clients et les politiques sur le fonctionnement du produit et ainsi éviter des demandes de transparence.
"Hou" "Hou" "c'est malhonnête" lancent quelques fans du DipLab en plaçant leurs mains en porte-voix.
- Ma société est devenue un actif financier sur lequel spéculer parce que nous sommes peu nombreux à comprendre comment fonctionnent les derniers modèles. Nos investisseurs sont convaincus que la rareté des talents prime sur la qualité et l'utilité du produit pour le retour sur investissement, c'est à dire l'enrichissement attendu.
"Hou" "Hou" "tant d'argent serait plus utile pour améliorer nos vies" lancent quelques fans en plaçant leurs mains en porte-voix.
- J'ai pris l'habitude de ne jamais parler des travailleurs du clic lors d'interview, aussi pour ne pas générer d'inquiétude chez les clients face à une absence de droit ou de médecine du travail. Dans le secteur du bâtiment, la sous-traitance permet de ne pas se sentir responsable des accidents du travail et du non paiement des heures supplémentaires des travailleurs étrangers. Copier ce qui plaît relève du bonheur.
"Hou" "Hou" "c'est malhonnête" lancent quelques fans en plaçant leurs mains en porte-voix.
- Les Big Tech milliardaires grâce au commerce des données personnelles récupérées directement ou en arrière plan des smartphones, tablettes, télévisions connectées, ordinateurs et cetera, n'utilisent pas l'argent gagnée grâce aux utilisateur rices pour rémunérer correctement, par rapport à la pénibilité, les travailleurs de données.
"Hou" "Hou" "marre que l'argent gagné grâce à mes données servent à accentuer les inégalités de patrimoine" pestent quelques fans en plaçant leurs mains en porte-voix.
- Le travail dans les anciennes colonies coûte peu ce qui permet de mieux rémunérer le travailleur des pays du nord tout en obtenant une marge élevée. Et évidemment je suis trop payé parce que je peux menacer de me délocaliser. Nous savons tous que si je pars aux États-Unis, le pays perdra une ressource rare.
"Hou" "Hou", "un comportement malhonnête", "vite un paramètre de comportement à surveiller à ajouter à la TechnoPolice" lancent quelques fans en plaçant leurs mains en porte-voix.
- Arrêtez donc de lui dire la vérité, elle importe peu face à la révolution technologique qui arrive. Ses modèles d'I.A. sont nos futures boules de cristal auxquelles il suffira au peuple d'obéir pour ne pas contrarier La Grande Fatalité.
Le public se met à rire.
- Un humour d'ingénieur ou un humour d'investisseur pour se moquer des économistes et des politiques les plus crédules ?
- Arrêtez de railler parce que si si c'est vrai. Au lieu de rémunérer très chers des humains créatifs, nous avons demandé à des employés, coûtant beaucoup moins chers, sans compétences autres que de savoir utiliser un générateur d'images, de fabriquer une affiche publicitaire pour le parfum d'une de nos filiales. Le thème était "il est interdit d'interdire". Hé bien la belle I.A. a prévu les émeutes ayant suivi la mort du jeune Nahel.
- Jeanine, arrête de faire de l'anthropomorphisme avec les machines, tu t'idiotises et tu idiotise tes congénères.
- En outre, c'est n'importe quoi. L'avenir n'est pas prévisible, même pas en prison. La révolte, le changement d'opinion, une guerre, le réveil d'une pensée critique peuvent être prédits dans un futur lointain sans se tromper parce qu'ils sont évidents mais il est impossible de dire que tel jour à telle heure telle révolte éclatera. Qui aurait pu prédire que le jeune Nahel serait tué tel jour à telle heure à tel endroit ?
- Ah mais pourtant il est possible de prédire un cancer de la peau.
- Est-ce une prédiction ou une forte probabilité qui ne peut pas arriver si vous faîtes retirer le grain de beauté à temps ?
- Et pour votre publicité avez-vous de nouveau choisi d'associer le parfum à une femme qui entrouvre sa bouche ? J'en peux plus de votre vulgarité qui renvoie la femme à un objet sexuel.
- Non justement l'image est dépourvu de femmes.
- Ah mais voilà une bonne nouvelle ! Le R.A.P. , résistance à l'agression publicitaire va être content. Montrez-la nous.
- Attendez, je sors ma tablette. Voilà. Je cherche l'image. Regardez.
L'appareil circule de main en main dans le public.
- Je ne vois rien.
- Il faut que tu glisses un doigt sur l'écran pour mettre fin à l'écran de veille.
- Oui c'est agaçant. Je l'éteins. Tant pis pour l'économie d'énergie. Acceptons des centrales nucléaires partout près de nos écoles pour recharger tout et n'importe quoi. Il y a bien des écoles près des champs d'épandage de pesticides et les politiques sont réélus quand même.
- Entièrement d'accord. Et en cas de guerre les enfants mourront sous les bombes avant d'être irradiés ce qui coûtera moins cher en soins de santé. Moi j'ai fait construire un abri anti-atomique et au pire j'ai une résidence secondaire en Polynésie pour attendre tranquillement la fin de la guerre.
- Oh mon dieu qu'est-ce que vous êtes ignobles. Donnez-moi ça.
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- Un feu, un parfum dedans.
- Oh mais Jeanine, ce n'est pas une campagne créée avec un nouveau modèle d'I.A. Il s'agit d'une réactualisation d'une ancienne campagne.
- Je suis étonnée parce qu'elle ornait mon arrêt de bus deux semaines avant les émeutes. Cette révolution technologique me déstabilise.
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- Si nous ne savons pas faire la différence, entre une ancienne campagne de pub et une récente, c'est peut-être parce qu'elles sont inutiles, non ?
Huit minutes plus tard, la tablette revient dans le sac de sa propriétaire. Les fans continuent.
- Zut Orongette m'a donné un message à lire, destiné à un type des Renseignements territoriaux. Elle m'a dit, Juju, une manifestation près des vendeurs de la Technopolice attirera les Grandes oreilles alors si tu peux clamer ça. Je ne le trouve plus. Il était question de Sam le pompier.
- Hein ? C'est un dessin animé.
- Oui c'est bien ce dont elle parlait. Et elle a siffloté l'air du générique.
- Un message de révolte ou un message d'amour ?
- Hum. Il disait un truc comme "Une menace, pas de brise-glaces, un peu finasse". Qu'est-ce que j'en ai fait ? Il ne me reste que...Mille drones de malheur, j'ai offert à monsieur Casilli le format poche du livre de Félix Treguer, contre-histoire d'internet, et je l'avais mis dedans. Quelle cruche ! Ils sont potes. Je voulais lui offrir un recueil d’œuvres d'art naïf contemporain peint à Sainte-Soline, le jour où le grand vizir a empêché une grande fête anti bassines industrielles. Décidément je fatigue. Il faut que j'aille pédaler pour vider l'esprit de ses encombrants.
- Hum. Revenons au métier de travailleur du clic. En 2021, l'université d'Oxford évoquait le chiffre de 160 millions de travailleurs sur des plateformes à distance et nous ne le savons pas.
L'assemblée se fige stupéfaite.
- Ce métier évolue en même temps que l'informatique. Pour que les programmes soient capables de repérer un chat, un chien sur une photo ou dans une vidéo il a fallu les entraîner avec des milliards de photos de chats et de chiens. En comparaison, nous savons que les enfants n'ont besoin que de quelques photos pour apprendre.
- Regardez cette photo de mon chien Sniper. Comme elle servait de photo d'identité à un blog sur lequel il aimait écrire, la "machine" croyait que c'était un humain. Alors, si les travailleurs entraîneurs de données ne l'avaient pas étiquetée avant la mise sur le marché de la "machine", il est possible que des travailleurs correcteurs de données aient eu pour mission de rectifier l'erreur.
La fée savonnière qui s'est approchée : L'intelligence artificielle n'a rien de magique.
- Oui. C'est juste une évolution logique de l'informatique.
- Aucun diplôme n'est requis ?
- Reconnaître un chat ou une bicyclette et annoter chat et bicyclette ne nécessite pas d'avoir suivi une formation mais pour bien étiqueter des données moins évidentes, comme reconnaître des propos racistes, de la botanique, de l'astrophysique certains travailleurs prennent des cours de soupolés et sont très diplômés.
- Ah bah oui il serait dommage de ne pas comprendre de l'ironie et d'étiqueter un écrit, une vidéo, une image selon une compréhension au premier degré.
- Oui la machine produit alors des résultats faux, beaucoup plus que n'en contenait une encyclopédie papier.
- Bonjour, je suis ingénieure sur un projet basé sur de l'I.A. générative. Je rassure tout de suite les investisseurs, nos clients sont peu regardants sur la qualité. Il suffit que je m'extasie en utilisant les mots clés que sont innovation, modernité, retour en arrière impossible, incroyable, jamais vu, intelligence artificielle différente de celle des années 1960 ou 1990, expertise réservée aux rares personnes très intelligentes sur la planète, donc ne cherchez pas à comprendre les modèles vous n'y arriverez pas, révolution technologique incontournable, qualité de travail améliorée, réduction des inégalités, gains d'efficacité et de productivité très importants, vos concurrents l'utilisent déjà, technologie synonyme de prospérité, génie, pour que le client soit subjugué par mes mots mais finisse par se croire conquis par le produit qu'il ne connaît pas.
- Bonjour je suis ingénieur sur un produit fabriqué avec de l'intelligence artificielle récente. Je rassure aussi les investisseurs, nos clients sont peu regardants sur la qualité, le prix ou l'utilité. Après avoir épuisé le registre précédent, je surjoue la plainte et le pessimisme pour leur donner l'impression d'entrer dans un cénacle de premiers entrants #sachant et insuffler de l'anxiété en arrière-plan de leur cerveau pour diminuer les forces vitales de leur pensée critique.
Cinq personnes s'avancent en se lamentant et en faisant mine de se tordre les mains et de se tirer les cheveux :
- Oh la la l'Europe va encore être en retard sur la production de biens et de services certes surtout déshumanisants et idiotisants mais que voulez-vous nous sommes obligés de copier les chinois et les américains car les consommateurs sont très cons et vont de manière inéluctable réclamer ces produits.
- Ah la Grande fatalité !
- Bonjour. Je suis une internaute lambda et il me semble que les consommateurs ne font qu'obéir au monde politique. Les sites de l’État affichent des icônes Facebook, LinkedIn, X, ex Twitter . Des sociétés américaines avalent les données personnelles en recevant le soutien de l’État donc les cons sont plutôt au sein de l’État et des cabinets les conseillant, non ?
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- Oh la la tout le monde ne sait pas que la souveraineté numérique signifie que l’État décide. Et il a décidé de laisser les États-Unis gouverner à sa place et de changer la définition du mot protéger pour avoir deux verbes qui désignent surveiller.
- Exact. Vidéoprotection signifie vidéosurveillance.
- Oh la la l'Europe risque le déclassement économique si la gauche non néolibérale et l'extrême gauche deviennent majoritaires au parlement européen et décident de réserver les aides publiques aux modèles d'intelligence artificielle utiles au pays au lieu de les destiner prioritairement aux milieux des affaires et donc à la consommation nuisible.
Un pompier belge en se grattant le menton : Au lieu de parler du futur, il faudrait peut-être s'intéresser au présent vraiment pas folichon. Les solutions sans I.A. me semblent les plus efficaces, les plus agréables et les plus faciles à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Généraliser la douche à l'italienne dans toute l'Europe serait un énorme progrès.
- Oh la la ne pas investir suffisamment dans les modèles d'I.A. va nous priver de gains économiques et sociaux gigantesques.
- Oh la la nous n'avons pas assez d'aides publiques pour financer nos projets.
La Princesse ayant les joues en feu : Vous me faîtes peur là. Vous avez assez détruit le continent africain en pillant les ressources minières pour fabriquer du matériel destiné au calcul, au stockage de données ou à la consommation de contenu. Merci de choisir de détruire l'Europe à présent et de nous permettre de nous développer pour devenir un fleuron de la Low-Tech.
- Oh la la l'Europe va vouloir réguler au lieu de nous laisser libre d'exploiter, de mentir et de nuire.
La fée savonnière : Si l'Europe protégeait, le salaire minimum existerait, l'agriculture serait à 100 % sans pesticides et sans engrais de synthèse, la TechnoPolice serait interdite.
- Oh la la les écologistes veulent réduire les pollutions générant des maladies alors que nous avons besoin de maladies pour justifier de prendre les données personnelles sans le consentement.
Un pompier soupolé : Mon espace santé est d'ailleurs une catastrophe en termes de consentement car une partie des soupolés ne sait même pas qu'elle a donné son consentement.
La fée savonnière : Le grand vizir et ses ministres ne nous aiment pas et ne nous respectent pas. Imposer Doctolib était déjà un scandale dont nous allons payer les conséquences pendant des décennies. Et je ne parle même pas de leur malhonnêteté quand des patientes s'y retrouvent inscrites sans l'avoir autorisé ou quand la suppression des données n'a pas été respectée. Le grand Vizir n'a pas fait que précipiter l'effondrement du système de santé, il a aussi refusé de protéger les citoyens et les citoyennes en offrant leurs données personnelles au secteur privé sans expliquer les conséquences. L'ignorance est une arme.
- Oh la la, le règlement sur la protection des données européennes protègent trop les citoyens. Les systèmes d'I.A. ont besoin d'acquérir à peu de frais un nombre impressionnant de données pour espérer y trouver de la qualité dedans. Exigeons de supprimer la possibilité de demander le consentement. Exigeons de prendre gratuitement les données personnelles en embobinant le tout dans une expression style "utilisation collective" et bien sûr écrivons clairement que la CNIL doit protéger les intérêts des milieux des affaires proches du pouvoir en place.
- Oh la la il nous faut être solidaires et faire feu de tout bois pour obtenir les données du peuple. Des milliardaires doivent pouvoir prendre les données de santé gratuitement puis en devenir propriétaires une fois un service monopolistique créé et s'enrichir en faisant payer l'accès.
- Mille milliards de drones de malheur, j'espère que l'Enfer existe pour les gens comme vous !
- J'espère que ce projet, refusant de nous protéger en volant nos données, ne fera pas long feu. Il reste évident que le patriarcat, le néocolonialisme et la culture du viol connaissent un ancrage impressionnant dans les cerveaux des puissants et de certains ingénieurs.
- Alors ma Juju encore en train de te plaindre des cadres informatiques qui propagent leur vision masculiniste dans les logiciels. Oh dis donc tu as les fesses plates pour une femelle.
- Arrête de me caresser les fesses ! Le feu me monte au visage.
- Joue pas à la prude alors que t'adores ça.
- Hé les filles y a un mâle là qui veut se faire tripoter les fesses.
Six femmes enfilent un masque de zombie, s'approchent et tournent autour de lui : Alors c'est toi qui veut se faire toucher les fesses ? Le souci tu vois c'est que je n'ai pas envie. J'aime pas les hommes qui tripotent autrui sans autorisation. Ils commencent par s'octroyer le droit de posséder nos corps et ensuite ils veulent posséder nos données personnelles numériques.
- D'accord j'ai compris. Je n'ai pas envie de me faire tripoter par tout le monde mais uniquement par des femmes qui me plaisent et pas forcément en public.
Le public applaudit la prestation.
- Oh la la les entreprises innovantes sont si peu européennes. Pourtant les consommateur rices adorent les AirbnB qui privent les habitants de logement, la TechnoPolice qui réduit les Libertés fondamentales à néant et mêmes les Big Tech qui les ont tellement idiotisés que les consommateur rices ne savent pas faire le lien entre offrir leurs données personnelles et nuire à l'économie de leur pays et à leurs travailleurs.
La fée savonnière : Les systèmes d'intelligence artificielle éloignent la possibilité de vivre de manière luxueuse et épanouie car leur obsolescence programmée en font un éternel gouffre financier pour un État. Ils servent à produire des services publics dysfonctionnels et de la surveillance abusive dont tout le monde est victime quand il s'agit des impôts, de la police, de l'éducation et dont sont victimes uniquement les plus défavorisés quand il s'agit des bénéficiaires des prestations sociales.
- Oh la la les Fées veulent munir les citoyennes et les consommateur rices d'esprit critique.
- Oh la la les Fées veulent nous empêcher de forcer les gens à utiliser les dernières innovations informatiques.
La fée savonnière : Nous ne voulons forcer personne mais donner des droits. Le droit à voir certaines charges mentales minimisées comprend le droit de ne pas disposer d'ordiphone et de ne pas faire le travail d'une caissière ou d'une employée de l’État.
- Oh la la les formations en intelligence artificielle sont insuffisantes pour qu'un maximum d'habitants deviennent définitivement dépendants de cette technologie.
- Oh la la si nous refusons les révolutions technologiques états-uniennes ou chinoises nous allons devenir la Corée du nord.
L'hilarité éclate aussitôt dans les rangs du public.
- Insuffler de la peur est une arme. A force d'entendre une idée opinion, vraie ou fausse, il se crée la peur qu'elle se réalise et cette peur enferme dans un monde étanche aux opinions contraires et plus réflexives, proposant des solutions.
- La Technopolice relève aussi de cette manipulation.
La fée savonnière : Oui. Si vous gardez un savon enfermé dans une boîte pour ne pas le voir mourir, il finira quand même par se décomposer mais sans avoir vécu. Je ne me résigne pas à devenir ce savon. Oups vous vouliez parler.
Un pompier soupolé : La vie ce n'est pas accepter soit toutes les technologies, soit aucune technologie. L'idéal serait de se retrouver avec des technologies choisies et de pouvoir y renoncer quand finalement elles ne tiennent pas leurs promesses.
- Oh la la mais renoncer aux technologies choisies par les trop-riches conduira à un déclassement économique et sociétal, vu que c'est notre formule de calcul du Produit intérieur brut qui décide si nous sommes heureux. Et comme nos dirigeants sont des gestionnaires d'intérêts privés et pas des stratèges, ils nous livreraient pieds et mains liés à des puissances étrangères.
La fée savonnière : Mille merveilleuses innovations de l'E S S ! Les élections européennes ont lieu en juin 2024 et ça tombe bien il est urgent d'améliorer la qualité de vie. Conservatisme ou progressisme ? Compétences ou incompétences ? Mensonges ou projet de société ? Aucun parti ne sera parfait mais nous pouvons montrer notre volonté de stopper la machine infernale qui pourrit nos vies depuis 40 ans et dont le stigmate est le vote pour les lois sécuritaires.
- Il reste encore possible de se doter de députés motivés pour lutter contre la militarisation de nos vies et pour développer une économie fondée démocratiquement sur les exigences écologiques et sociales.
- Le métier des gendarmes et des policiers n'est pas d'aller protéger pendant UNE journée un trou dans la terre, à Sainte-Soline, devant stocker beaucoup d'eau souterraine, en faisant un bras d'honneur aux hydrogéologues. Le cycle de l'eau est suffisamment déstabilisé sans ces bassines.
- Les intérêts d'une minorité maltraitante, se cachant derrière le secret des Affaires, convergent de moins en moins vers l'intérêt général.
- Ils n'ont jamais convergé mais on n'y voyait rien parce que les signes d'effondrement des services publics étaient cachés par la presse dominante.
- Et combien reconnaissent leur responsabilité dans les services publics devenus défaillants en ayant réclamé de remplacer le personnel par de l'informatique ? En ayant réclamé le gel du point d'indice des fonctionnaires ? En continuant de parler de dégraisser le mammouth hospitalier ou de l'éducation nationale ?
- Et combien continuent de souhaiter l'effondrement du secteur public ? En voulant refiler des tâches administratives aux médecins et aux soignants parce qu'en Allemagne il y aurait moins de personnes n'ayant pas de contact avec un patient ? En faisant croire que le privé serait plus efficace alors que les missions sont différentes et que la solution est de doter le service public de ses manques ?
- Oh la la mais qu'attendons-nous de financer l'innovation par de la capitalisation qui remplacerait une partie du financement de la retraite par répartition ?
- Heuu ! Si notre fonds de retraite étatique ou si mon plan d'épargne retraite financent le capitalisme de surveillance ou les logiciels d'analyse en temps réel des caméras de surveillance ou de la reconnaissance faciale, cela revient à épargner en espérant que le secteur de la surveillance soit florissant.
Des cris d'horreur et des regards choqués s'échangent.
- Si je lutte contre et si je gagne, des entreprises Technopolice feront faillite. Est-ce que le résultat sera d'abaisser le montant de notre future pension de retraite ? Ou alors l'Etat s'engagera à emprunter pour compenser les pertes, même à taux très élevés si la période n'est pas propice ?
Des "nous ne le savons pas" s'échangent.
La Fée : Avec la retraite par répartition ce sont les travailleurs cotisant qui financent les pensions de retraite du régime général. Si la population vieillit, le nombre d'actifs diminue. Donc pour que l'ensemble soit soutenable, il faut changer de modèle économique et nous proposons d'imposer un mode de vie standard qui nécessite moins de dépenses au quotidien. Si ce projet de société avait été mis en place dans les années 1990 peu d'individus paieraient encore des factures énergétiques pour se chauffer ou climatiser. Le niveau de vie pour vivre bien serait inférieur à celui d'aujourd'hui.
- Oh la la ne l'écoutez pas. Qu'attendons-nous pour copier les États-Unis? Il faut financer les projets d'I.A. avec une BARDA/DARPA européenne et ainsi mêler personnel originaire du civil et du militaire avec une grande Liberté épurée de toute éthique. La supériorité technologique et économique européenne serait ainsi assurée.
- Oh mais Eda toi qui travaille dans l'informatique et est co-fondatrice marseillaise de la plate-forme de lutte contre la TechnoPolice peux-tu nous citer une innovation de rupture qu'aurait pu inventer une DARPA européenne ?
- Une DARPA européenne aurait pu nous inventer la mouche drone tueuse la plus performante de la planète, répondant à la définition de l'intérêt général des puissants. Les technologies militaires finissent par être récupérées par les hauts-fonctionnaires des régimes autoritaires pour mener une guerre contre le peuple, comme le montre la Technopolice; cette mouche tueuse servirait aujourd'hui à mener au pas la population qui aurait encore envie de manifester malgré toute la surveillance étatique.
- Étatique, étatique...Les images de la surveillance privée sont aussi récupérées par les représentants de l'Etat dans l'indifférence ou l'ignorance.
- Oui l’État policier est déjà là.
- Oh mais vous exagérez. La Darpa ne produit pas que des produits répressifs. Le GPS n'est pas qu'un outil de surveillance, il est aussi utile.
- Pour qui ? Il a permis d'augmenter la charge de travail des livreurs. Rien de glorieux. Circuler avec des cartes routières est autant efficace voire plus quand le GPS n'est pas à jour. En réalité il aurait du n'être utilisé que par des personnes handicapées psychiquement, par les grands rouleurs, par les grands gabarits pour éviter à un camion ou un camping car de se retrouver dans une ruelle étroite..
- Oui il existe un fait stupéfiant : trouver que les produits et services utiles aux personnes en situation de handicap soient nécessaires aux personnes sans handicaps ou sans contraintes importantes. Le GPS est un tueur de neurones.
- Oh mais je n'ai jamais su lire une carte routière alors depuis que tout le monde utilise le GPS je ne ressens plus de honte car personne ne le sait.
- Ah la honte...
- Dis-moi quelle honte tu ressens et je te dirai dans quelle communauté de quelle civilisation tu vis.
- Je ne suis pas d'accord. Tout le monde utilise le GPS donc personne ne peut être stigmatisé comme porteur d'un handicap psychique par exemple.
- D'une, la stigmatisation est un choix de société qu'il suffit de refuser. De deux, les bien portants s'approprient les outils destinés aux moins favorisés et finissent par rendre l'usage plus complexe pour ces derniers.
- Des ingénieurs amènent des capacités cognitives vers zéro en faisant passer ce processus pour de la simplification, du progrès, du confort.
- Alors que le vrai confort c'est la douche à l'italienne, ne pas courir après le temps, ne pas avoir besoin de dépenser d'argent pour se chauffer ou refroidir son intérieur, manger sainement, circuler à pied ou en mobilité lente de manière sécurisée, ne pas rentrer avec des particules fines accrochées au cuir chevelu ou dans les narines des bébés.
- Les GPS sont loin de la perfection en termes d'optimisation du trajet. Et ils empêchent la découverte, l'improvisation sauf quand ils dysfonctionnent en présence des brouilleurs de l’État par exemple.
- Et si circuler le plus vite possible empêche de lire son pays ce n'est pas un progrès mais un objet dangereux, une arme se retournant contre la république démocratique.
- Et les puissants en félicitant les ingénieurs de leur travail débilitant créent des corps de métier qui vivent avec un sentiment de supériorité ce qui a expliqué que certains cadres restent incapables de comprendre le mouvement des Gilets jaunes ou les mouvements contre les réformes de l'assurance chômage ou contre les lois immigration ou contre les lois sécuritaires annuelles.
- Ces tueurs et tueuses de neurones et synapses reçoivent des rémunérations élevées alors que les développeurs et développeuses de neurones et synapses se retrouvent ravaler au rang d'artistes de seconde zone. Inversons cette situation !
Des cris de joie détournent l'attention : Voilà Marine Turchi, Lenaig Bredoux et leurs collègues !
Plusieurs personnes se précipitent à leur rencontre, ouvrent leur sac, en sortent un livre, un mot et leur tendent.
Les fans d'Antonio Casilli fouillent leur sac et semblent consternées : Nous nous étions promises de leur offrir des livres sur la tendresse et des poèmes sur l'impact hyper positif de leur travail sur nos vies. Mais où sont ces livres ? Ah voilà j'en ai un. J'ai le deuxième ! File-moi le tien je vais leur apporter. Attends ! Il faut glisser nos mots d’encouragement. Donnez, donnez. Merci. J'y cours.
Un pompier belge : Qui sont ces célébrités ?
Un pompier soupolé : Des journalistes de Médiapart. Elles traitent depuis très très longtemps des violences sur les enfants et sur les adultes. Elles ont développé une expertise qui permet à la fois de respecter les victimes et d'informer le public. Elles brisent des tabous. Il faut un énorme courage pour s'attaquer au sujet parce que même le grand vizir défend les bourreaux à partir du moment où ils sont classés par les puissants comme des célébrités.
Les fans reviennent la mine grave et sérieuse et lancent d'une seule voix : Vous voulez savoir ? Pouvoir dire "maintenant nous le savons" ?
- Bof.
- J'peux pas j'ai piscine. Allez, à pluche tout le monde !
- Oh non j'en ai marre des mauvaises nouvelles.
- Bof. Savoir est dangereux. Savoir rend responsable.
- Ah non c'est honteux ! Elles détruisent la réputation d'hommes célèbres.
- C'est ce que vous dîtes dans votre communauté ? Citez-moi un seul nom d'homme célèbre qui se soit retrouvé sans emploi ou ruiné ?
- Si c'était vrai ce ne serait que justice car les violences subies empêchent de mener la carrière des bourreaux.
- Bof. Se rendre compte que des films ou des photographies considérées comme du Grand Art reflètent en réalité la souffrance sans fin, la douleur et la domination d'un pédocriminel ne me fait pas rêver.
- Si vous pensez à Flavie Flament, sachez que j'ai toujours lu de la douleur dans ces photographies d'enfants ou d'ado.
- Allez, dîtes que je suis une personne sans cœur ! Et puis quoi encore ! Vous ne devez pas savoir qui je suis !
- Non.
- Je suis un grand journaliste critique d'art. J'ai toujours répété ce que les artistes préférés des dominants me disaient d'écrire pour ne pas me tromper. L'ordre, l'ordre, l'ordre comme dirait le Grand Vizir permet de faire une grande carrière. Créer du désordre dans nos idées toutes faites devrait être puni car cela génère de la souffrance.
- Non mais j'hallucine ! Le mec compare la souffrance de remettre en question ses croyances violentes avec la souffrance éternelle des victimes.
- Ah tiens au fait pourquoi les ingénieurs disent que les systèmes d'intelligence artificielle hallucinent ? Parce qu'ils reflètent la société et répétent les pensées violentes des puissants ? Parce qu'ils écriraient ou diraient que la photo d'une victime d'un pédocriminel reflète le génie de l'être humain ?
- Attention analyse biscornue. Halluciner signifie que le résultat exprime une fausse ou inexacte information car pour pouvoir dire "je ne suis pas sûr de ma réponse" ou "je ne sais pas", il faut comprendre et avoir une idée de ses manques. Là un modèle d'I.A. refléterait probablement la pensée des puissants et de leurs soutiens; donc il exprimerait une vraie information selon eux mais une fausse selon les victimes et leurs soutiens.
- Ah ? Vous m'apprenez quelque chose.
- Vous n'avez tous et toutes que partiellement raison. En interagissant avec l'outil vous pouvez modifier les résultats. Si des milliers de victimes viennent rappeler que tel artiste est un pédocriminel et que ses œuvres reflètent la souffrance des victimes face à son bourreau, l'outil reflètera leur pensée et non plus celle des dominants.
- Est-ce que tous les propriétaires d'un produit informatique autoriseront cette mise à jour ou certains demanderont-ils à des travailleurs de la donnée de remettre l'opinion qui prévalait ?
- Aucune idée.
- La Technopolice c'est pareil. Les critères alertant d'un mauvais comportement s'avèrent d'autant plus stupide et dangereux s'ils sont choisis par des politiques, des policiers, des gendarmes souffrant d'un manque de culture générale et d'un manque de plasticité cérébrale les empêchant d'imaginer et de penser d'autres façons de vivre que ce qu'ils connaissent.
- Ma fille, au collège, a appris que les trucs comme Bard et ChatGPT nous disent quoi penser alors que construire une pensée nécessite de chercher et de croiser ses sources. Et elle ne comprend pas comment les générations précédentes ont pu être aussi cruelles en faisant passer la pédocriminalité pour de l'art.
- Non mais ça suffit de parler de sujets comme ça avec des adolescentes.
- Vous cassez nos rêves ! Un artiste devenu multimillionnaire est forcément un génie. Seuls les génies s'enrichissent.
- Hou les vilaines ! Dire du mal des génies...Encore des jalouses.
- C'est ça le wokisme ? Ne pas rêver de violenter des enfants pour devenir une célébrité ?
- Cessez de voir le mal partout. Soyez optimiste. Voyez la vie en rose. Bref taisez-vous.
- Non mais ça suffit de parler de sujets comme ça.
- Il a raison. Je suis venu écouter les sapeurs-pompiers, pas les allumeuses. Le sujet c'est notre future pension de retraite.
Les fans soupirent : Vous ne voulez pas savoir mais si vous changez d'avis il vous est possible de regarder ou écouter des vidéos en accès libre, celles sans besoin d'être abonnées. Un clic sur ici et vous accédez à la vidéo de la courageuse Flavie Flament. Un clic sur là et vous accédez à une courageuse vidéo. Tout est en accès libre.
- Patriarcat et culture du viol règnent au plus haut sommet de nos démocraties autoritaires.
Un pompier belge : Ce travail des journalistes est méga-utile. Nous subissons aussi les violences de ces messieurs, et même de ces dames, quand nous intervenons sur les blessures qu'ils viennent d'infliger à leur entourage. Il est important d'informer pour qu'un jour les violences intra-familiales, les violences dans les lieux d'enseignement ou sportifs, dans les transports, au travail fassent ressentir de la honte aux bourreaux et puis un autre jour deviennent tacitement impossible à envisager.
Une fan du travail du DiPLab se met à courir autour de ses camarades et hache ses phrases : Une personne qui se met à courir ne peut être qu'une délinquante pour les promoteurs de la TechnoPolice. Le logiciel au centre de sécurité urbaine a du bien biper. Ils vont peut-être nous envoyer une patrouille de police.
Le groupe de fans éclatent de rire et amène le sourire sur une majorité de visages.
- J'ai oublié de vous conseiller de rendre visite au site d'Antonio Casilli ou de le suivre sur le Fédiverse.
- Tu ne dis plus Mastodon mais Fédiverse ?
- Nous ne sommes plus entre nous sur le Fediverse depuis que Twitter a été racheté par Elon Musk puis renommé X. Des millions d'internautes ont déserté ce réseau social et se retrouvent sur les alternatives interopérables, utilisant un autre logiciel que Mastodon, alors j'essaie de parler mieux, de parler juste.
- La Quadrature du net a publié un article sur le sujet à lire ici ou là.
- Qui sait si les travailleurs du clic sont voués à disparaître parce que la machine, une fois les premières données étiquetées, apprend ensuite par elle-même ?
- Bonjour, je suis une étudiante suivant les cours d'Antonio Casilli. La machine d'I.A. générative peut apprendre de ses interactions avec les utilisateurs ce qui permettra à des organisations criminelles ou à des pays comme les États-Unis, la Chine ou la Russie d'infuser des fausses informations pour essayer de déstabiliser un pays. Et donc les travailleurs du clic devront toujours corriger pour coller au droit ou à l'ordre moral en vigueur sauf si les libertés de la machine sont beaucoup plus réduites dès sa conception .
La Princesse toussote pour montrer qu'elle veut prendre la parole : Des soupolés sous-traitent les travailleurs de la donnée à Madagascar. Regardez la chaîne de valeur et vous constaterez les inégalités.
- Mon prof a corrigé le dessin de la chaîne de valeur du rapport du gouvernement sur l'IA générative. Vous le trouverez dans son fil dans le Fediverse.
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- Comment s'appelle-t-il ?
- Antonio casilli.
- Encore lui ? Pourquoi ne parlez-vous pas des autres chercheurs ou chercheuses qui travaillent avec lui ?
- heuuu! Ben. C'est qu'il est connu dans le milieu de la recherche sur la Technopolice alors
Des "ah" "aaaah" "ah d'accord" "lui aussi" "ben ça alors" lui coupent la parole.
- Le partage de la valeur s'appuie sur des logiques post-coloniales. Les entreprises soupolées profitent d'une main d’œuvre bien formée et qui parle soupolé dans les anciennes colonies. Les salaires élevés sont réservés aux expatriés qui occupent les postes de direction ce qui nuit aux évolutions de carrière des locaux.
La Princesse : Le chercheur Jean Pradios parle de "colonial recall", la valeur économique extraite est liée au passé colonial.
La Fée : Je vous informe que le rapport sur l'I.A. du gouvernement a été piloté par l'économiste m Aghion. Il cache l'existence des travailleurs de la donnée et ne parle que de profils payés à partir de 80 000 euros par an. La présence d'ingénieurs experts ne garantit jamais la qualité d'un rapport car ils protègent leur métier consciemment ou pas.
- Monsieur Casilli nous a appris que l'informatique moderne crée de la précarisation. Elle remplace des personnes par des personnes moins protégées par leur droit du travail ce qui permet de baisser les salaires et de reverser une partie plus importante de la valeur aux investisseurs.
- Le mérite est donc absent. Si j'ai trop d'argent et que je prête mon argent inutile, l'argent utile assurant mon mode de vie actuel et futur, je ne mérite pas de récupérer plus que ma mise et surtout les travailleurs méritent d'être rémunérés à leur juste valeur et d'être reconnus comme un métier essentiel car c'est le chaos sans eux.
- Mais j'y pense les sous-traitants pourraient saboter le travail pour qu'un missile soupolé vise une autre cible ou pour que sur internet seuls les propos racistes soient mis en avant ou pour que seuls les pesticides soient valorisés ou pour que les conséquences du train de vie des milliardaires soient classées comme des propos complotistes.
- Bonjour je suis cadre dans un grand groupe. Nous avons besoin de situer les sous-traitants en bas de l'échelle de la production de valeur, pour qu'ils trouvent normal de ne pas savoir à quoi va servir l'intelligence artificielle. Nous imposons une clause de confidentialité ce qui limite les échanges entre travailleurs.
- Brouuuum !
Une voiture se gare en pétaradant sur la piste cyclable, devant le panneau "Ici les caméras vidéo-verbalisent".
La Princesse : C'est fou la puanteur qui peut sortir d'un tuyau d'échappement. La planète est devenue une boule puante géante.
Le conducteur ouvre les vitres. Le silence partiel amène le son très élevé de la radio jusqu'à Arsin.
- Bienvenue dans les meilleurs moments du jour des experts de DrahiBusiness !
- Faut-il réengager une réforme de l'assurance chômage ? Il y en a déjà eu deux tout récemment.
- Absolument. Évidemment.
- Avec notre carnet d'adresses, nous ne serons jamais concernés donc oui. Que l’État fasse des économies sur le dos des moins privilégiés que nous correspond totalement à nos valeurs.
- Même si cela va contre l'idée de mener des politiques contracycliques qui avait été un engagement pris par l'exécutif ?
- Oui bien sûr. On entend dire que réduire la durée de l'assurance chômage obligerait à prendre un travail moins qualifié, honnêtement,heu, bon c'est vrai que je ne suis pas une spécialiste et que je ne côtoie que des privilégiés mais je suis très dubitative, clairement quand on compare les pays, même si comparer des pays alors que nous n'avons pas de salaire minimum commun ou une organisation sociale comparable, bon , heu, mais en région on me parle de problème de mobilités. Or si vous refusez de bouger parce que vous trouvez ça trop pénible d'aller ailleurs, vous attendez et plus vous attendez, plus vous risquez d'avoir une offre moins bonne.
- C'est la durée de l'indemnisation et pas le montant qui en baissant est un facteur de retour à l'emploi.
- Oui. Eric Heyer défendait hier chez vous l'idée inverse. Il disait que la nouvelle réforme serait une paupérisation des salariés mais j'ai quand même pas l'impression qu'on soit dans cette dynamique.
- Eric Heyer est dans l'idée qu'on répare le toit quand il fait beau.
- Oui bon il a raison mais...
- Il y a un contre-sens qu'on fait souvent sur l'assurance chômage. On entend c'est un droit. J'ai cotisé, j'ai droit à mes 18 mois. Mais si vous êtes assuré contre l'incendie, ce n'est pas pour ça que vous allez mettre le feu régulièrement à votre maison parce que vous êtes assuré.
- Hahahaha
- Hahahaha
- Il faut bien comprendre que c'est quelque chose qui doit être limité aux gens qui ont un risque et c'est une forme de mutualisation du risque. C'est le principe de l'assurance mais si tu dois l'éviter tu dois le faire. Peut-être aussi une question d'état d'esprit.
- Oui on va avoir un accident de voiture parce qu'on est
- bien assuré, bien couvert.
- Hahahaha exactement
- Cela s'appelle l'aléa moral d'ailleurs.
- Excellente émission. Excellents invités me dit un auditeur sur X.
- J'ai une citation à caser : les idiots sont ceux qui, heu ah heu, dansent, aujourd'hui on va dire que ceux qui sont encore plus idiots regardent.
- Tiens j'apprends sur mon ordiphone que le gouvernement vient d'annoncer : le travail doit vraiment mieux payer que l'inactivité.
- Intéressant. Première fois que j'entends cette idée.
- Ce n'est pas idiot en effet.
- Idée totalement surprenante.
- Oui une idée innovante. Je ne sais pas ce que les syndicats vont en penser.
- C'est une idée forte en tout cas.
- C'est rare d'avoir un gouvernement de cette qualité.
L'automobiliste repart.
Un pompier belge se tourne vers l'assistance avec des yeux étonnés : Nous nous demandions quelle part d'incompétence et quelle part d'idéologie guident les décisions de nos gouvernements. Si ces experts reflètent les discussions des ministres ou des députés, comparer bénéficier d'une durée d'indemnisation chômage parce que la personne a cotisé, à bénéficier de l'assurance habitation s'il y a le feu au logement parce qu'elle a cotisé et laisser entendre que tout le monde attendrait la fin de la durée d'indemnisation sans inquiétude ou sans recharger ses batteries c'est
Il est interrompu par le bruit d'un avion. Les regards se tournent vers le ciel et une demi-lune apparaît.
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Autres sources.
6 avril 2023 Les pompiers à l'arc de triomphe - "On pousse le peuple à la révolution"
https://www.lemediatv.fr/emissions/2023/les-pompiers-a-larc-de-triomphe-on-pousse-le-peuple-a-la-revolution-koll14gvQUyNJZ-kejJgqw
A 43 min (...) 47 minutes. Mais si vous êtes assuré contre l'incendie, ce n'est pas pour ça que vous allez mettre le feu régulièrement à votre maison parce que vous êtes assuré. 49 minutes. Les idiots (..)
https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/les-experts/l-integrale-des-experts-du-mardi-12-mars_EN-202403120306.html
https://www.casilli.fr/2023/04/06/invite-au-senat-francais-a-loccasion-de-la-proposition-de-loi-sur-la-management-algorithmique-6-avril-2023/
https://time.com/6275995/chatgpt-facebook-african-workers-union/
https://www.heidi.news/cyber/l-ia-ne-remplacera-pas-le-travail-humain-mais-elle-l-a-deja-precarise
https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/280723/intelligence-artificielle-quels-dangers
Le lobbying de la part de la start-up française Mistral pourrait avoir joué un rôle dans la proposition française.