"Je démissionne de la présidence nationale du Parti Socialiste, et j'appelle les militants à rester à l'écart de ces funestes querelles". "Deux trains sont lancés à toute allure l'un contre l'autre, pilotés par les mêmes acteurs du détestable congrès de Rennes. Je dis aux militants : écartez-vous des voies !"
Il y a des moments de la vie où on a l’impression du déjà vu que les psy attribuent à une grande fatigue…
Il faut croire qu’en ce samedi matin un peu chagrin sur Paris je suis très très très fatiguée…
J’ouvre ce matin, comme d’habitude, les sites des grands et petits quotidiens français et la Une numérique de chacun d’eux s’ouvre sur la déclaration la veille de l’ex et future candidate à la Présidence de la République… et tous ces quotidiens de mettre en contrepoint l’annonce annoncée d’un certain Bertrand Delanoë…
Alors j’ai l’impression de revenir 13 ans en arrière à l’aube de l’ère Chirac…
Et j’entends encore cette déclaration fracassante de la député des Deux Sèvres…
Et je me souviens que ma camarade Ségolène faisait cette déclaration pour dénoncer la guerre des chefs qui s’annonçait pour la désignation par les militants du Premier Secrétaire du PS en 1995… Emmanuelli qui avait été désigné par 92,15 % des voix en novembre 1994 à Lievin se retirera de cet affrontement en octobre 1995 pour que Lionel Jospin soit élu…
13 ans plus tard le même scénario se profile… seuls les protagonistes ont changé… non pas qu’ils n’aient pas été à l’époque des cadres actifs du parti, ce qui pourrait expliquer cette redite de l’Histoire…
Alors pour éviter la collision de ces deux TGV (soyons modernes, et quittons les trains Corail pour le fleuron de l’industrie ferroviaire française…) les militants suivront-ils le bon conseil de celle qui dénonçait la division annoncée ?
C’est assez peu probable, comme ils ne l’avaient pas fait en 1995…
Delanoë, jospiniste convaincu, se retirera-t-il de la course tel l’Emmanuelli de 95, voire finalement ne se déclarera-t-il pas effrayé par une adversaire pugnace ?
Royal se souviendra-t-elle de ses propres paroles ou comme de certaines promesses de campagne nous annoncera-t-elle qu’elle a changé d’avis ? S’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, la Présidente du Poitou-Charentes doit être bigrement intelligente…
Et si il y avait au fond d’un bureau, celui que brigue nos deux compères, un socialiste qui n’avait élaboré un plan fumeux dont il est coutumier, il faut bien le dire depuis qu’il fait de la politique… autant dire depuis toujours !
Quitte à être fatiguée…
Imaginons Hollande au fond de son bureau… il ne se représentera pas… certes ! Mais il fait une contribution… il déposera une motion… (ses lieutenants discrets font déjà le tour des sections et des Fédérations pour ramasser les signatures) !
Dray est en lice, Moscovici aussi avec l’appui de Montebourg et, il l’espère d’Aubry... Valls… non Valls vise 2012 et tel le sauteur à la perche il fait l’impasse sur 2008 !
Reste les inconnus… les bruits de couloirs du PS, qui il faut bien le dire forment le plus souvent un brouhaha informe, laissent filer même le nom de Jospin… Tel la statut du Commandeur, Lionel n’en finit pas de hanter les esprits volatiles des socialistes.
Et Hollande d’attendre sagement que tout ce beau monde divise dans un premier temps les votes militants… pour ramener sur son nom, ou celui d’un disciple dijonnais ou d’un maître rhétais par exemple, la paix et le consensus mou qui éviterait un éclatement suicidaire…
En Novembre si Ségolène, Bertrand, Julien, Pierre et François présentent leur motion… il n’y aura pas de vainqueur d’emblée… il faudra tracter… négocier… discuter… et ces quinquas sociaux-démocrates plus ou moins affirmés qui se connaissent tous pour avoir fait tous leur début ensemble, sauront se mettre d’accord à un moment ou à un autre… promettant tel ou tel soutien pour la désignation fumeuse de 2012…
Depuis bientôt quinze ans nous assistons au bal des cons au PS… le jeu des chaises musicales étant le plus prisé, c’est le peuple de gauche qui trinque, condamné à se réfugier dans les bras d’un facteur ou ceux d’un borgne…
Il n’y aura pas de déchirements tragiques en novembre et à Reims sera couronné celui que tous les ténors auront choisi pour leur garder la place au Panthéon des candidats malheureux d’une Présidentielle ou d’une autre…
Alors je vais faire comme beaucoup et je vais suivre certainement l’adage d’un livre que je vous conseille… « Si vous aimez le Parti socialiste, quittez-le ! »
Isabelle - Resistance2007