David Cormand a été interviewé par deux journalistes de Mediapart. Ne le connaissant pas, je ne suis pas déçue par cet écolo-centriste. En revanche, je suis un peu déçue par les interviewers de Mediapart.
Mais revenons au papier. L'article prône l'« entente » de la gauche avec d'un « bloc central » pour gouverner avec Macron. Ce bloc irait de toute la droite macroniste (mais pas LR) à toute la gauche. Elle permettrait, selon l'interviewé, et probablement un peu les journalistes qui ont été dénicher cette figure majeure de la politique française au parlement européen, de « réorienter la politique nationale ».
Je pense qu'il faudrait que les participants à cette entrevue reviennent à un principe de réalité :
le bloc central mentionné par l'interviewé n'existe pas. Il n'y a que, d'un côté, les xénophobes antisociaux qui sont déjà au pouvoir. Ni dans leurs discours, ni dans leurs actes de gouvernement minoritaire soutenu par le RN on peut les qualifier de centristes ou d'autre chose que de droite xénophobe. Et, et de l'autre côté, la droite du PS, qui a profité du NFP pour garder des sièges à l'assemblée et se torcher avec le programme commun dès les élections passées. Ce sont des notables ne cherchant que plus de pouvoir et des porte-feuilles ministériels. Ils n'ont aucune légitimité démocratique pour rejoindre la droite raciste de Macron et ne sont guère plus recommandables sur l'éthique républicaine. Voici donc le « bloc central » imaginaire avec lequel la gauche devrait gouverner.
Prétendre que les macronistes et consorts feraient partie d'un possible bloc central n'est rien d'autre que de la propagande mensongère. Ils n'ont rien de central, ils sont de la droite dure, méprisante et raciste comme leur alliés du RN. Comme eux, ils bafouent les principes républicains et la démocratie. Que l'interviewé veuille s'allier avec de pareils énergumènes en dit long sur la longueur de ses dents et l'épaisseur de ses principes.
Question des journalistes :
« Vous parlez de postures, mais les désaccords sont profonds. Ne serait-ce que sur l’international, l’Ukraine en particulier, cela nous [sic] vous pose-t-il pas de problème de vous allier à un mouvement dont le leader estime que pour arrêter la guerre, il faut que Zelensky quitte le pouvoir ?»
Il y a un pendant plus important à cette question orientée, et qui n'a bien-sûr pas été posé :
« Les désaccords sont profonds. Ne serait-ce que sur l’international, le génocide à Gaza en particulier, cela [ne] vous pose-t-il pas de problème de vous allier à des gens qui depuis presque deux ans soutiennent diplomatiquement, médiatiquement, politiquement et économiquement un État génocidaire et qui veulent que rien ne soit fait pour tenter de l'arrêter ? »
Ou alors en faites vous aussi partie ? Cela ne vous dérange-t-il pas de vous allier avec des palestinophobes, qui ne veulent surtout que rien ne soit fait pour arrêter le génocide des palestiniens de Gaza.
Navrée de devoir rappeler que ma question est autrement plus importante que celle posée par les journalistes. Mais de Gaza aucun mot dans le papier.
Et puis le chapô...
« réorienter la politique nationale » i.e. faire alliance avec la droite xénophobe et antisociale macroniste pour « contrer le risque de plus en plus prégnant de l’extrême droite »
Quelle perspective !
L'extrême droite est déjà au pouvoir et gouverne grâce au RN comme le reconnaît l'interviewé lui-même.
Isola, ignorée Mediapart.
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