Un préfet interdit donc les casseroles, comme dispositif sonore portatif. Il ne faudrait plus que le président et les membres du gouvernement entendent les manifestants.
Décision incroyable ! Selon Hugues MOUTOUH, préfet de l’Hérault, les manifestants n'auraient même plus droit de se faire entendre. C'est en tout cas ce que la presse (y compris Mediapart) rapporte. On a lu aussi que les préfets essayaient d'interdire les manifestations (nocturnes à Paris, trop près des ministres en province, ...). Darmanin ayant même déclaré illicite les manifestations non déclarées (c'est faux comme le conseil d'état a dû le rappeler au ministre).
Ces tentatives de faire taire la contestation sociale en ignorant la liberté fondamentale de manifester sont la continuation de la volonté d'invisibiliser les manifestations. Si le mouvement de fond date sans doute du G8 de Gènes, les grands raouts internationaux suivants s'étant de plus en plus déroulés dans des villes vidées au préalable, les représentants du gouvernement dans leur empressement à suivre cette logique ont sans doute atteint le point du ridicule sans s'en rendre compte. Interdire les casseroles pour qu'on n'entende pas la contestation est une disposition kafkaïenne qui fait rire le monde entier et qui fait rire jaune les défenseurs de la liberté d'expression.
Invisibiliser et faire taire d'une part et intimider et interdire d'autre part semblent être les deux (ou quatre) mamelles de l'"apaisement" voulu par Macron. On se disait bien que c'était de la novlangue pure jus. Macron "apaise" comme la France "pacifiait" l’Algérie coloniale, violemment.
La mobilisation contre la réforme des retraites devient de plus en plus un mouvement pour les libertés fondamentales d'expression, d'opposition et de manifestation. Le gouvernement essaie de bâillonner, réprimer, intimider les contestataires au mépris de la loi et des grands principes démocratiques. Dans le même temps il ment, manipule et détourne les procédures pour faire adopter la réforme.
La mobilisation devient aussi une lutte pour la démocratie à laquelle nos gouvernants font de plus en plus de doigts d'honneur.
Alors tous à nos casseroles demain lundi 24 avril 20h devant les mairies et ailleurs et après aussi.
Un peu de pub pour l'appel d'Attac me semblait à propos.
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