Dans le cadre de sa dernière campagne de communication destinée à « améliorer l’ambiance » à bord des bus (« Partageons plus, partageons le bus »), la RATP place ceux qui voyagent avec des enfants en poussette dans la catégorie des usagers irrespectueux des autres - aux côtés de ceux qui hurlent dans leur téléphone portable ou qui ne cèdent pas leur place assise aux personnes âgées.
Le slogan : "On a beau adorer les bébés, avec les poussettes il ne faut pas pousser."
Le lien pour voir la campagne sur le site de la RATP
La campagne, qui se veut "humoristique", propose de plier la poussette et de s’installer avec son bébé dans les bras. Du bon sens ! Mais arrive-t-il aux dirigeants de la RATP de prendre les transports en commun avec un bébé ? Savent-ils que sortir un bébé (parfois endormi) d’une poussette ou d’un landau (donc en général le réveiller), replier le matériel, monter dans le bus (en général bondé) avec son sac et son enfant dans les bras (et parfois en en tenant un autre par la main), poser la poussette dans un coin, trouver une place … alors que le bus a en général redémarré, c’est irréaliste - et dangereux.
Pour couronner le tout, la RATP affirme que sa campagne (réalisée par l’agence "Extreme Corporate") est basée sur des témoignages de voyageurs ! Belle stratégie, qui consiste à monter les usagers du service public les un contre les autres.
Dans d’autres pays, les bébés ne sont pas les ennemis : à Stockholm, en Suède, les enfants voyageant en poussette ne paient pas, ni leur accompagnateur. La même chose pour les personnes qui accompagnent des personnes en fauteuil roulant. Et l’intervalle entre deux bus excède rarement trois minutes.
Pour Europe Ecologie Les Verts 11, la priorité, c’est d’augmenter l’offre de transport en commun pour offrir un service de transport public fiable, rapide, sûr, qui accueille aussi bien les adultes « valides » que les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et handicapées. Une ville vivable – avec moins de bruit et de pollution - est à ce prix.
Pour les écologistes, l’argent –public - consacré à cette campagne de communication déplacée aurait été mieux dépensé en augmentant la fréquence des bus, notoirement insuffisante à Paris et dans sa banlieue.
Alice Le Roy (porte-parole du groupe Europe Ecologie Les Verts Paris 11e)