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Billet de blog 21 décembre 2015

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7 idées reçues graves sur la démocratie corse

"Souvent conquise, jamais soumise", la Corse est la cible de nombreuses critiques dont des clichés repris en boucle. Voilà une jolie tribune permettant de sortir de la caricature." [Michèle Rivasi, députée Européenne]

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Par Marlene Schiappa,

Présidente de Maman travaille, adjointe au Maire du Mans à l'égalité

7 idées reçues graves sur la démocratie corse

En Corse, on bourre les urnes, on fait voter les morts et les femmes cachent des Vendetta dans leurs bas. Voilà, maintenant qu'on a évacué les clichés qui ne manqueront pas de déclencher rires gras et jeux de mots, si l'on en sortait?

Affligée par certains articles ou commentaires de responsables politiques sur les dernières élections en Corse, j'ai désiré partager quelques informations encore méconnues sur ce territoire profondément politique, l'un de ceux qui s'est le plus battu pour défendre sa démocratie.

1/ La Corse n'est pas démocratique

La Corse est au contraire l'un des endroits du monde les plus attachés à la démocratie, à une structure d'organisation du pouvoir. La Corse n'est pas anarchiste, elle aspire au contraire à des règles précises (code d'honneur, mais ça serait un raccourci de la réduire à cela).

La Corse a été le premier territoire du monde à se doter d'une constitution écrite, en 1755 sous l'impulsion de Pascal Paoli, constitution qui a d'ailleurs très clairement inspiré la Constitution Américaine, dont de nombreux passages sont identiques. Cela fait de la Corse la 1ère République démocratique d'Europe, basée sur le Suffrage universel et la séparation des pouvoirs.

"La Corse se donne une constitution basée sur la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. Le pouvoir législatif reste confié aux consultes. L'exécutif est assuré par un Conseil d'État présidé par le Général et subdivisé en trois sections : politique, économique et militaire. Le pouvoir judiciaire est donné, suivant l'importance des délits, à des tribunaux situés au niveau de la paroisse, de la pieve, de la province ou de la Nation (Rota civile et Conseil d'État)".

2/ En Corse, les hommes décident, les femmes se taisent

Les femmes Corses ont au contraire toujours joué un rôle politique primordial. La 1ère femme conseillère municipale de France n'était ni à Paris ni à Marseille, elle siégeait à Ajaccio, avant même le droit de vote ou d'éligibilité des femmes !

Il s'agit de la résistante Renée Pages, sœur de Danielle Casanova, notamment dirigeante des Comités Clandestins de Femmes.
Plus généralement, concernant les droits des femmes, la Corse est la région où l'on compte le moins d'agressions sexuelles vs autres crimes.
"En Corse il y a moins de viols que d'homicides par balles", soulignait Jean-Marc Ayrault alors Premier ministre. C'est l'un des seuls endroits de France où les jeunes femmes peuvent sortir dans la rue dans n'importe quelle tenue sans se faire harceler, le respect des femmes étant érigé en valeur suprême. Et une phrase de boutade en dit long: "N'essayez pas de draguer les Ajacciennes. Même nous, on n'y arrive pas."

Au demeurant, quand il y aura autant de femmes que d'hommes dans les sommets internationaux, la Corse (berceau de Colomba et terre où les chefs de famille sont les femmes) sera prête à entendre des leçons de féminisme du monde entier.

La suite : http://www.huffingtonpost.fr/marlene-schiappa-bruguiere/7-idees-recues-graves-sur-la-democratie-corse_b_8851788.html

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