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Areva plébiscité par les élus de Bourgogne

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Le 07 février 2011 par Ludovic Dupin

Quotidien des Usines, Bourgogne, Areva NP, Saint-Marcel (71380)

Anne Lauvergeon était en visite aujourd'hui, lundi, dans l'usine de Chalons/Saint-Marcel d'Areva. Une visite suivie de près par des personnalités politiques de la région, inquiètes de l'avenir du site. EDF pourrait s'en écarter au profit de sous-traitants étrangers. L'Usine Nouvelle était du déplacement.

Le lancement d'un nouveau procédé de soudage innovant appliqué pour le nucléaire, telle était la raison officielle de la visite de la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, à Châlons/Saint-Marcel, en Bourgogne. Mais, ce n'est pas la nouvelle technologie qui a attiré sur place maires, députés, sénateurs et présidents de conseil. C'est pour soutenir Areva face à EDF.

L'usine Chalon/Saint-Marcel est en effet en attente d'une décision d'EDF. L'électricien a lancé un appel d'offres concernant le remplacement de 44 générateurs de vapeur pour ses réacteurs 1300 MW. Des pièces essentielles de plusieurs centaines de tonnes.
Salariés et élus s'inquiètent que le contrat puisse échoir dans les mains de concurrents qu'EDF a souhaité voir concourir : Mitsubishi et Toshiba-Westinghouse. Une décision devrait être prise sur le sujet avant l'été.

Le site industriel vit encore avec le spectre de la fin des années 90. A l'époque, en manque de travail, l'usine, spécialisée dans la fabrication des grosses pièces nucléaires, est quasi-vide. La fermeture semble imminente. 10 ans plus tard, grâce à des contrats à l'international, le nombre de salariés a été multiplié par deux (1100 personnes) et les chaînes de production tournent à plein régime. L'usine a par exemple construit les quatre générateurs de vapeur désormais installés sur l'EPR finlandais en construction à Olkiluoto.

« Aujourd'hui, nous souhaitons que la confiance à Areva soit renouvelée en France » lance Anne Lauvergeon. Elle ajoute « Nous attendons beaucoup de cet appel d'offres. Nous avons investi dans nos usines de Saint-Marcel et du Creusot pour fournir les centrales actuelles et à venir… comme l'a demandé le président de la république. » La présidente d'Areva est farouchement soutenue par les élus présents. Des élus qui se sont fendus pour l'occasion d'un communiqué appelant EDF à confier les 44 générateurs de vapeur à Areva afin de préserver et renforcer l'industrie française.

=>>> « C'est un devoir patriotique d'EDF d'aider Areva » lance Arnaud de Montebourg à l'Usine Nouvelle, député PS et président du conseil général de Saône-et-Loire. « Je soutiens Anne Lauvergeon, c'est une patriote de l'industrie. ». Dans les rangs de l'UMP, le député Jean-Paul Anciaux nous livre le même discours : « La préférence doit être donnée à Areva car le groupe possède l'expérience, la qualité. Au Japon, il ne serait pas autorisé d'employer du matériel étranger ». Et de conclure : « Je milite pour qu'Anne Lauvergeon se succède à elle-même. Il ne faut pas oublier qu'elle a bâti, sur les ruines de Framatome, le premier groupe électronucléaire au monde. »

Pour l'histoire, Anne Lauvergeon a quand même bien symboliquement lancé une soudure sur le prototype industriel testé dans l'usine. Il s'agit d'une technologie hybride mêlant laser et arc électrique. Couramment utilisé pour la soudure de tôle mince, son utilisation est une première dans le nucléaire pour des pièces épaisses jusqu'à 100 millimètres. Cette technologie permettrait de gagner en productivité en accélérant de trois à quatre fois les vitesses de soudure. « Le procédé pourrait être industrialisé dans l'usine d'Areva d'ici trois à 4 ans » affirme Gilles Perrault, directeur du centre technique France d'Areva.

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