Lettre ouverte d’un belge aux lecteurs de Médiapart:
J’entends régulièrement des journalistes et politiciens français qui véhiculent des propos dégradants concernant la commune de Molenbeek. Je me souviens pourtant, de l’indignation de la France quand, après les attentats de novembre, les médias américains montraient une vision fausse de certaines communes en France. Il semble que la maladie soit contagieuse. Ce n’est pas une maladie, malheureusement car on pourrait rechercher un remède, c’est de la paresse intellectuelle. L’intelligent paresseux trouve facilement ses arguments, son feuilleté d’arguments. Si je ne trompe, c’est Descartes qui avait écrit:" l’intelligence est la chose la mieux répartie chez l’Homme. Vu qu il s’en sert pour juger, il a toujours l’impression d’en avoir assez". Et c’est Coluche qui avait ajouté:"Il est là, le piège à con".
Une autre vision de Molenbeek, est-elle impossible? Ne peut-on imaginer qu’un pays où la Liberté est grande, un pays où l’Égalité est vécue serait l’endroit idéal pour que des terroristes puissent se cacher? Ne m’attaquez pas tout de suite avec du feuilleté d’arguments Parlons Liberté, il nous faut accepter que la Liberté a un prix à payer, celui du danger et la sécurité est un étouffoir à la liberté. L’Égalité n’est pas la ressemblance mais le droit à la différence, tant que cette dernière se cadre dans ses actes dans le respect. Alors, oui la Belgique est libre, on y vit en Liberté avec l’envie de protéger l’Égalité. Nous en payons le prix aujourd’hui, comme nos arrières grand-pères en ont payé le prix dans les tranchées.
Suivez les débats en Belgique depuis quelques jours et vous verrez que nous ne nous épargnons aucune révélation embarrassante, ni aucune recherche des disfonctionnements. Maintenir nos lois sans tomber dans un état d’urgence, nous oblige à l’auto-critique et nous pouvons nous passer des lâchetés hors frontières, nous cherchons les nôtres. Aujourd’hui, nous cherchons nos erreurs au lieu de pondre des lois, sans oublier que nos morts sont encore chauds, alors ne les refroidissez pas.
Merci d’avance aux hommes de bonne volonté.