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Billet de blog 17 juillet 2023

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Dictature, mode d'emploi (1)

Pour la dictature, c'est comme pour la pâtisserie, il faut un certain nombre d'ingrédients : députés(es), police, justice, médias.

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On entend sans cesse ces mêmes litanies : "nous sommes un pays de liberté", "on peut dire ce qu'on veut", "je n'ai rien à me reprocher", "nous ne sommes pas en dictature, et en France c'est pas possible".

On peut alors se poser la question : quels sont les ingrédients pour une dictature ?

* Une assemblée aux ordres pour garder une illusion de démocratie, dont on peut éventuellement se passer.

* Une police au service non pas du peuple mais du pouvoir.

* Une presse aux mains de milliardaires proches du pouvoir pour imbiber les cerveaux du petit peuple qu'il faut maintenir dans la peur du chômage et la perte de ses moyens de subsistance, dont l'étranger serait responsable.

* Une justice qui est au service de quelques-uns (es) ou qui ne peut plus exercer sa mission.

 Il convient de s'intéresser à la situation de notre pays, qui n'a bien sûr rien à voir avec les éléments ci-dessus évoqués. Voyons les deux premiers "ingrédients"

* Avec une majorité très relative, et en comptant sur l'appui de quelques forces d'extrême-droite ou de droite (en particulier au Sénat) il est possible de faire voter un certain nombre de lois qui n'ont pas, c'est le moins qu'on puisse dire, l'assentiment populaire. Si par hasard cela n'est pas possible, l'article 49-3 est toujours là pour clore le débat, sachant qu'une motion de censure ne serait appuyée ni par les alliés Républicains ni par Horizons.

* Concernant ce que les médias ont coutume d'appeler le maintien de l'ordre, la France a adopté des méthodes très particulières. Les responsables des syndicats viennent très fréquemment, souvent plusieurs jours consécutifs, pour expliquer à la population la gestion du maintien de l'ordre, se substituant ainsi aux responsables du ministère de l'Intérieur.

Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas encore visionné, le documentaire Complément d'enquête qui suit :

"Complément d'enquête". Police : quand les syndicats font la loi

"Complément d'enquête". Police : quand les syndicats font la loi

Quelque 70% des 150 000 policiers français sont syndiqués, un record dans la fonction publique. Et autant dire q...

vous en dira plus et mieux que moi sur la manière dont les syndicats majoritaires tiennent leur ministre sous leur coupe. Le responsable syndical Alexandre Langlois avait écrit dans sa lettre de démission : " En pareille situation, peut-on encore parler d’une police républicaine ou ne s’agit-il plus que d’une milice au service de votre autoritarisme ? "

Vous trouverez l'intégralité de sa lettre de démission avec ce lien : Violences policières : Alexandre Langlois démissionne et quitte la police

Violences policières : Alexandre Langlois démissionne et quitte la police

Ce ministre de l'Intérieur cherche visiblement l'affrontement et utilise la provocation à l'égard des manifestants. Il suffit de sz rappeler ses "prédictions" dans les jours qui ont précédé la manifestation de Sainte-Soline. On se souvient que l'ère Castaner avait été marquée par le bilan de 25 éborgnés, 5 mains arrachées et de très nombreux blessés parmi les Gilets Jaunes. Pour Sainte-Soline, en une seule journée, 200 blessés, dont deux entre la vie et la mort  avec empêchement d'accès des secours selon la Ligue des Droits de l'Homme, dont le rapport paru le lundi 10 juillet a été piétiné par le ministre et la préfète des Deux-Sèvres. Le média bolloréen Cnews, qui avait déjà relaté de manière totalement dévoyée la manifestation en question. n'a pas été en reste.

Voici le lien pour ce rapport de la LDH très circonstancié sur Sainte-Soline  : https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2023/07/Rapport-final-10.07.23_DEF.pdf  (sans-doute un document de l'ultra-gauche écoterroriste islamo-gauchiste !!!!!)

Depuis peu, le problème des manifestations se règle différemment : par une interdiction pure et simple !

Les craintes de Alexandre Langlois concernant l'utilisation de la police à des fins politiques se concrétisent par la réforme de structure de la police judiciaire, placée maintenant directement sous les ordres des préfets, c'est-à-dire du ministre de l'Intérieur. Cela ne pourrait-il pas permettre d' "oublier" certaines affaires particulièrement gênantes ?

Le média Blast a très bien décortiqué cette réforme dans son enquête sur Darmanin :

UN HOMME SANS LIMITE : LE VRAI VISAGE DE G. DARMANIN

UN HOMME SANS LIMITE : LE VRAI VISAGE DE G. DARMANIN

J'en resterai là pour aujourd'hui ; nous verrons dans un prochain billet d'humeur les 2 derniers points cités au début :

* comment les médias sont aux ordres

* comment la justice est empêchée, parfois complice.

Bonne réflexion et à bientôt (sauf si mes écrits vous importunent, auquel cas il faut absolument me le signaler !)

Jacky Texier

PS : * je vous conseille la lecture d'un livre de MEDIAPART paru au Seuil : la HAINE ORDINAIRE, qui dans plusieurs chapitres conforte mon propos.

* N'oubliez pas d'aller voir le film de Pierre Jolivet LES ALGUES VERTES, un film à la fois militant et d'une sensibilité extraordinaire qui a obtenu le prix Anticor 2021. (pour info l'association Anticor a perdu son agrément il y a quelques semaines, ce qui permet d'ouvrir ainsi largement la porte à la corruption). Merci à Pierre Jolivet pour ce chef-d'oeuvre et à Inès Léraud et Morgan Large pour les risques qu'elles ont pris pour que leur combat aboutisse à ce beau résultat. (Si vous êtes intéressé(e), vous pouvez retrouver un condensé très succinct de leur lutte sur mon blog : Journaliste en Bretagne : un métier à haut risque !

Journaliste en Bretagne : un métier à haut risque !

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