Alors comment ça va, les heureux veinards qui voyez 2022 et retrouvez Macronique, celle qui vous a tellement manquée que les dix jours d'absence vous ont semblés une éternité ? Vous avez survécu à la COVID et même au je-sais-pas-combien-tième discours de Saint-Emmanuel-les mains-jointes... Putain ! Vous avez la peau dure, mesdames et mes Sioux. Non, vraiment c'est du solide. Blé effe haine et ces niouses vous avaient tellement voués à l'apocalypse que le seul fait d'avoir survolé les flammes de l'enfer avec une telle aisance, presque désinvolte parfois même, pauvres fous, sans la quatrième dose, que l'on peut présager objectivement que vous ne mourrez pas ou alors dans tellement longtemps que vous ne vous souviendrez pas qu'un banquier de pacotille avait prétendu présider la France et que surtout, quelques millions de connards le lui avaient permis.
Et le foie ? il va comment le foie ? Moi cette année ce n'était que du canard gras et en bloc. Pas du Fauchon, plutôt du fauché, mais comme je vous le dis souvent, qu'est ce qu'on se sent bien sans pognon. Avec les poches vides, c'est plus facile d'avancer. On peut même, avec deux pas d'élan, s'envoler vers de jolis rêves : Bali, la piscine chauffée, la Tesla et le petit loft à Courche... Non je déconne, oui je sais j'en abuse, mais c'est ça ou le suicide. Et à mourir, j'aime autant que ce soit de déconnade, madame la Duchesse su cul coincé. A moins que, comme vous, je ne devienne éternel.
Je pensais à la foi et c'est bête j'ai dérapé sur le foie gras. Parce que peut-être tout me ramène à la panse. Et c'est compliqué de bien penser quand elle est trop pleine. Et puis tout écolo que je suis - sympathisant depuis fort longtemps mais difficilement activiste, surtout depuis que je connais Alice Coffin et ses coquines - je ne supporte pas que l'on s'en prenne à ces braves palmipèdes qui, de magrets en confits et de foie poêlés ou cuits au torchon en gésiers, se décarcassent pour nos offrir le meilleur d'eux-mêmes. Enfin l'ingratitude hein...
Voilà, sinon la foi, il faut la garder. Aussi bonne que possible. C'est un peu comme le cholestérol. Parce qu'il y a aussi la mauvaise et celle-là elle peut faire de sacrés dégâts. Foi en Dieu si vous ne pouvez vraiment vous en passer ou faire autrement, foi en ce que vous voulez, comme le soutient avec une infinie justesse ma copine Lolo. Foi en la justice, en la nature, en la confiture maison... oui je sais, foi en l'homme c'est autrement plus compliqué.
Si vous voulez savoir, moi je ne l'ai pas perdue. Elle me guide... Elle prend les formes diverses qui épousent les circonstances et certaines apparaissent embryonnaires ou déjà bien potelées. La pêche à la truite et le travail du bois ne sont pas au terme de leur gestation, mais à la musique, la cuisine, la nature et l'écriture, vient s'ajouter par exemple, la lecture. Certes je débute, j'apprends à lire. Pragmatique j'ai choisi la facilité : Balzac, Céline, Flaubert... Et même si j'ânonne et tâtonne encore un peu, accrochant sur quelques vocables improbables, j'avance page après page. Ce qui aurait été bien plus compliqué si d'entrée, je m'étais confronté à Lévy, Musso ou tous ces grands auteurs contemporains dont les pavés, pourraient guider à travers la gueule des élites, une véritable révolution littéraire.
Je ne sais pas bien si vous m'avez suivi, il faut de l'entraînement. Comme pour dévorer "Et ton livre d'éternité ?" Son bel auteur m'a conseillé : "ne le lis pas, ouvre-le et picore." Ma parole je rêve ou il me prend pour un pigeon ? Non mais sans rire, n'étant pas un assez fin lecteur, Moi-Lui-Je commence un bouquin à la première page et quelques mois plus tard le referme à la dernière. Son livre d'éternité en compte 666 ! Heureusement qu'il vous reste aussi des siècles à subsister pour attendre Macronique qui Je-Moi-Lui sera consacrée.
Il est tellement dense, tendre, intense, subtil, humain, consciencieux et différent, que je me demande bien comment son auteur a pu trouver un éditeur. Les gros éditeurs - les gras, les repus, les ripoux - se moquent bien de toutes ces belles choses qui ne s'arrêtent pas au yeux, au cortex, dans le meilleur des cas. Les Cahiers de l’Égaré ne vendent pas des livres, ils envoient des signaux, passent des idées, franchissent des mots et des merveilles... Il y a quelques décennies maintenant lorsque j'avais éprouvé les premières illusions d'écrire, j'aurais aimé m'égarer au Revest et peut-être découvrir des trésors qui auraient changé la face, ou au moins la préface, de mon propre manuscrit...
Où que ce soit et quand (?) je ne sais pas - peut-être lorsque JC descendra de ma croix -, je vous en donnerai des nouvelles....
Pour les Impatients :
Et ton livre d'éternité de Jean-Claude Grosse - Éditions Les Cahiers de l'Égaré. 666 pages - 26 euros qui vous rendront heureux.
Commandes :
669 route du Colombier 83200 Le Revest-les-Eaux
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site : https://cahiersegare.over-blog.com/2021/07/alors-ton-livre-d-eternite-tu-le-rends-quand.html