Ne me dites rien ! J’étais sûr que vous l’attendiez, cette chronique roulée dans un tapis blanc, cent pour cent pur coton. Loin de Palestine, loin d’Ukraine, loin de tout envahisseur – enfin on y compte ! -, si ce n’est quelques randonneurs armés de bâtons – devenus obligatoires depuis que se sont imposés les gouroux de la marche et la pub Décathlon ! -
Alors comme je suis honnête – vous le savez que je suis honnête, hein ? - je vais pas vous raconter que nous avons des hauteurs phénoménales. On n'a pas deux mètres comme à La Bérarde dans le massif des Ecrins à plus de 2000 mètres. Mais avec ce qu’il est tombé de flotte par quatre, trois, deux et même un degré, depuis quasiment un mois, je puis vous affirmer qu’il y a de cela ne serait-ce que trente ans en arrière – avant que Easyjet vous envoie passer le week-end à Lisbonne pour 90 € et recouvre l’atmosphère de pétrole brute – on en aurait pas été loin des deux mètres. Si, si ! Le Puy de Gudette (1427 m) se fait plus humble et harmonieux que les arêtes prétentieuses de la Meije, mais il les a portés, jadis, lui aussi, ses deux mètres et encore, en sifflotant !
Mais ne me faites pas mettre en colère, sans quoi on va encore se retrouver à Dubaï et là, pour la COP, ça ne tarderait pas à déraper… Non, simplement je voulais vous donner des nouvelles des vaches les plus heureuses de la terre, boulottant du foin fleuri, goûteux et odorant dans ce décor irradié (même si vous le savez, je suis farouchement opposé au nucléaire) de lumière. Un bref mais vigoureux vent du nord nous a donné à admirer les premières congères que l’on ne parviendra pourtant pas à gérer longtemps, puisque stratégiquement, le général Hiver devrait battre momentanément en retraite dans la semaine.
Toutefois, s’il devait y avoir contre-ordre de l’état-major céleste, je ne manquerais pas de vous en tenir informer. Sinon, pour les avis météorologiques et les grands photo-reporters éclairés, vous avez aussi fesse bouc, X (pour les adultes), am-stram-gram (pour les enfants) ainsi que le fameux ouate-sape des familles.
Premières congères, pas impressionnantes mais toujours délicates
Les vaches rustiques d'Aubrac savourent les premiers frimas
Un peu plus loin, la chaîne des Puys d'Auvergne
Sur le torrent de Nasbinals, un barrage de glace
Le cotoneaster bien nommé lui aussi se marie très bien à la neige.
Par moins onze degrés le matin, les randonneurs se font plus rares...