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Billet de blog 5 févr. 2023

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Quand le baril baisse et que la pompe monte !

Y a des jours, quand je vois le prix des patates et du gazoline, je me demande où qui sont, les gilets jaunes ! Bon, d’un côté et n’ayant absolument aucune légitimité à délivrer des leçons de courage, je les comprends !

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Ils en ont tellement pris sur la cafetière ! Et si la tendance  se confirme et que la police gouvernementale s’en prend désormais aux parties intimes des contestataires, tout de suite,  ça calme. D’autant que parmi eux, y en a peut être qui préfèrent encore perdre un œil qu’une couille. On dit toujours que sa peau coûte très cher…

Non, finalement ils sont bien dans les défilés. J'en ai reconnu. Avec une veste bleu, un anorak beige ça passe tout seul et c’est tout de même un peu plus élégant qu'un vêtement de la DDE. Juste un petit conseil pour la prochaine manif : évitez aussi le vert. Je ne sais pourquoi Macron, qui a pourtant la fibre écolo sincère et profonde - lui qui a donné  jour à la Convention citoyenne pour le climat et créé un ministère de la transition énergétique - s’obstine à  maltraiter ces militants.

Je me demandais où étaient passé les gilets jaunes, parce que je me souviens qu’il y a quatre ans,  ils avaient tout bloqué avec un litre de gasoil à 1,60 et un kilos de patates à 0,9 €. A présent l’un a pris encore 30 %, lorsque l’autre à carrément doublé ! Naturellement si on épluche tous les légumes et que l’on compte les pâtes, le prix du gigot et du merlan, c’est la même chose. Tous les prix ont explosé. Intrigué par la hausse vertigineuse du carburant je m’en suis allé voir comme un grand, où qu’il en était le baril. Pour qu’à la pompe, le litre flirte derechef à deux euros et que l’on nous promette des jours « meilleurs » encore, je l’imaginais grimpant allègrement vers des records que l’on situera pour arrondir - au point où on en est -, à 150 dollars du tonneau ! Et ben pas du tout ! Il est même en dessous des 80 ! France Info, une antenne du groupe Radio France dont on disait qu’il était globalement à gauche, s’est mis à rouler à fond les manettes (malgré la hausse à la pompe) pour la Macronie. Et alors il faut lire cette analyse hallucinante sur leur site pour analyser cette nouvelle inflation : « Sur les marchés, les prix ont monté en flèche. Le baril de Brent est passé de 72,30 euros le 11 janvier à 79,30 euros le 27 janvier."  Voyez un peu cette montée en flèche et cette analyse clairvoyante !

Comme peu d’entre vous ont fréquenté les grandes écoles et qu’une partie parvient même difficilement à compter jusqu’à cent, je me garderai bien de vous abrutir avec une multitude de chiffres. Toutefois si vous voulez bien rester concentrés une quinzaine de secondes , je vais vous livrer un comparatif éclairant et à votre portée. Je m’adresse là plus particulièrement aux gilets jaunes (non, non ne cassez rien, je plaisante…) 

En 2008 avant la crise des subprimes, le fameux baril avait franchi une hauteur qui aurait même fait pâlir Bubka (c’était un Russe plus doué à la perche qu’aux échecs). 147 $ ! Joli bond, non ! En plus, c’était un 14 juillet, ça aurait mérité quelques coups de pétards supplémentaires. Et bien le prix moyen du gasoil, cette année-là, n’avait pas dépassé 1,45 €. Donc, malgré vos lacunes, je vous laisse faire la ratio et je résume : il y a 14 ans le baril atteignait 147 dollars (125 dollars en moyenne sur l’année) et le litre était vendu à la pompe 1,45 €. Aujourd’hui le baril se situe en dessous des 80 dollars et le voici à près de deux euros, bientôt beaucoup plus, si l’on en accepte le triste augure.

Est-il seulement utile d’ajouter à cette démonstration que l’État est le premier racketteur en l’espèce, faisant peser sur les usagers une fiscalité de folie. Plus de la moitié du prix de l’essence part directement dans ses caisses. Grâce à quoi Macron et sa bande peuvent faire les jolis coeurs auprès de leurs amis richissimes, en roucoulant des « CICE », des « quoi qu’il en coûte » et tout ce qui les engraisse un peu plus, tandis que le peuple tire la langue… Lorsque la COVID met en péril le patron, on lui renfloue vite fait le compte, mais lorsque le pauvre bougre ne peut plus faire le plein, on lui jette un chèque de 100 balles qui ne couvre quasiment rien, mais pour lequel il doit se montrer reconnaissant.

Face à la crise en Ukraine, à l’appétit insatiable des raffineurs et des actionnaires-spéculateurs, il n'existe que deux solutions équitables : baisser la TVA sur l’essence - et la supprimer sur les patates, le riz et le jambon – et surtaxer les profits où qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. Cela devrait tomber sous le sens, venir d’eux même, sans que l’on soit contraint de descendre indéfiniment dans la rue.

Mais enfin comme on n'en prend pas vraiment le chemin, ne vous déchaussez pas, va encore falloir s’y coller ! Et cette fois, au lieu d’abandonner aux premiers effluves de lacrymogènes, redoubler d’énergie et recruter autour de soi. Car même les plus obtus finiront bien par admettre qu’avec Macron, un seul mot tient la rime désormais : Révolution. C’est d’ailleurs lui-même qui l’annonçait lors de sa campagne hallucinée en 2017.

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