La France est sur le point de s’effondrer au point qu’il ne reste plus qu’un « bon » conflit mondial pour étouffer l’immense incurie dont a été coupable celui qui se présentait sous les traits du guide éclairé, de l’invincible conquistador. Même les analystes de Moody’s ou Standard & Poor’s, dont je n’ai à vrai dire jamais saisi le sens de leurs notations, se font plus que discrets, plutôt que d’avoir à dégrader leur idole Macron.
Ce pays va mal, parce qu’après avoir distribué des sommes inouïes aux copains pour qu’ils ne licencient pas trop - avant les présidentielles - et continuent de s’en mettre plein les poches, la dette publique de la France s’élève à 3000 "petits" milliards, tandis que depuis la crise sanitaire, les plus riches de la planète gagnent à eux seuls 1000 milliards par an. Que les bénéfices des entreprises de l’alimentaire et de l'énergie, ont doublé en trois ans.
Ce pays va mal, car plutôt que d’en tirer les conclusions irréfragables, faire montre de compréhension si ce n’est de componction et changer de voie - et de ton -, Macron s’obstine à ne pas regarder par la fenêtre, les mouvements de rues, de places et de villages même.
Ce pays va mal et les plus dignes, face à ces flics placés partout en embuscade, les rodomontades d’Attal, Berger, Darmanin et de toute cette engeance de petits marquis, ce sont les manifestants qui s’installent dans un rituel parfois inconfortable, mais opiniâtre et résolu. Où que l’on aille, on mesure ce sentiment partagé de calme, mais de détermination et de solidarité. Je trouve en réalité que c’est dans la rue que l’on trouve le plus de dignité et de respect de l’autre, alors que cela devrait être, me semble-t-il, l’inverse.
Avec nos amis André et Michèle, nous sommes descendus – non sans mal ni dommages – jusqu’à Mende et nous avons pu toucher du doigt ce que nous constations déjà à travers les images et les propos recueillis dans des médias, au demeurant bien embarrassés depuis qu’ils se situent résolument du côté du manche. Des syndicats mobilisés et exceptionnellement solidaires. Si bien que l’État qui a toujours joué la division des corps intermédiaires pour s’offrir une paix certes relative mais à bon marché, se retrouve pris à son propre piège. Comme au siècle dernier, on voit enfin s’entremêler dans le ciel clair des revendications intangibles, les bannières de la CGT, CFDT, FO et tous les autres, parfois moins fournis, mais bien présents. Phénomène inouïe, un drapeau du syndicat policier ALLIANCE vint caresser ceux du SNUIP et de SUD !
De la musique, quelques pétards et de beaux slogans. « Borne out », « la grève jusqu’à la retraite », « métro, boulot, caveau », « Faut pas pousser mémé… à travailler » « Tu nous mets 64, on te re-mai 68 », partout les gaulois réfractaires font l’humour, pas la guerre ! A Mende, nous en avons relevé quelques uns de mignons - celui que je préfère est celui du chat qui dort...- Nous n’étions peut-être que 500 (2500 partout en Lozère), mais on ressentait que nous n’étions pas au bout de l’histoire et que s’il fallait mobiliser autour de soi, s’il devenait même indispensable de hausser le ton, tous y étaient préparés et résolus. Samedi le défilé promet d'atteindre de nouveaux records ! Même selon le cabinet macronisé « Occurrence » !!!
La balle est évidemment dans le camp de ceux qui généralement provoquent la violence pour disqualifier un mouvement social. Pas dit que ça marche surtout si, pour une fois, l’opinion publique maintient sa position et son opposition. On verra bien alors qui, du pouvoir ou de la rue, l’emportera. Mais en principe dans la bonne société, c’est à celui qui a foutu la merde, de la nettoyer..