J’écrivais hier que je n’aimais pas bien être traité, à tout bout de champ, d’antisémite. D’autant que dans mon cas, cela relève de la diffamation. Mais je n’apprécie pas davantage d’être taxé d’extrémiste. Y compris lorsque cela émane du camp d’un président - souvent du Président lui-même – qui se conduit depuis ses piaillements hystériques de la campagne de 2017, comme un histrion, un autocrate prêt-à-tout, jusque-boutiste. Vous vous souvenez ? « Parce que c’est notre projet » s’égosillait-il comme un enfant gâté trépignant d’impatience devant un jouet convoité…
On s’est évidemment demandé - lorsque je dis « on », ce sont les oppositions et singulièrement la nôtre - ce que pouvait bien être ce projet alors pour le moins sibyllin, émanant qui plus est d’une tête d’oeuf (certes fort jeune et sans défaut de capillarité) sortie des grandes écoles puis de chez Rothschild et enfin carrément de la cuisse de Jupiter ! Il ne nous a pas fallu bien longtemps, cependant, pour en saisir les contours. Son projet consisterait à taper sur les humbles, d’abord par la violence des mots, puis des décisions - la diminution des APL pour les étudiants fut la plus emblématique - et enfin des actes avec la répression sanglante des Gilets jaunes.
La mise au pas d’une population apeurée ensuite, avec le fameux « pass sanitaire », les humiliations toujours : « j’ai très envie de les emmerder »…
Puis assez vite derrière, tout un train de mesures anti-sociales, dont le fameux report de deux ans de l’âge de la retraite - pour lequel il prétendait honteusement avoir été réélu -, la mise au ban des chômeurs avec la réduction incessante de leurs droits autant que de leur dignité, l’instrumentalisation du conflit Russo-Ukrainien et tout à l’avenant. Le tout accompagné d’une répression sauvage de toutes formes de manifestations, avec quelques points d’orgue à destination des écologiques, lourdement frappés autour des méga-bassines de Sainte-Soline et de l’autoroute de la honte entre Toulouse et Castres.
C’est déjà lourd, non, comme passif ? Mais ce n’est pas tout. Car Saint-Emmanuel-les-mains-jointes et ses affidés - Attal en premier - laissent infuser l’idée - quand ils ne la diffusent pas eux-mêmes - que tout irait bien mieux en France s’il n’y avait pas tous ces étrangers ! Haro sur le communautarisme fauteur de tous les troubles. Et pourquoi pas le grand remplacement tant que nous y sommes ? Il y eut le coup médiatique de l’abaya, lequel suscita la jouissance éjaculatoire des partisans de Bardella-Le Pen ; l’annonce de restrictions drastiques des régularisations de sans-papiers avec une surveillance de nos frontières quasi-paranoïaque et la reconduction massive - autant que discrète – de pauvre malheureux vers leurs pays, après avoir souvent tout sacrifié pour tenter d’améliorer leur existence. Le racisme ainsi légitimé par un État dit démocratique.
Sans la moindre pudeur, le camp présidentiel s’est ainsi rallié aux idées les plus spécieuses car mensongères et les plus lamentables, insupportables, offensantes au regard d’un comportement simplement humain. Et le voici, feignant la surprise et l’indignation qui, écoutant sans doute quelques conseillers de la finance, probablement surtout son ego disproportionné, livre le peuple français aux héritiers de Pétain et de Laval, aux xénophobes et nationalistes revendiqués et pour le moins décomplexés.
J’ai lu, à propos de cette décision hallucinante digne d’un junkie surdosé, que le calcul le plus probable consisterait à démissionner de l’Elysée lorsque le FN serait au gouvernement, laissant le président du Sénat assurer l’intérim. Et comme il y aurait rupture dans le deuxième mandat de Macron, la Constitution ne lui interdirait pas de se représenter pour un troisième à la Présidence… Je ne sais pas si vous m’avez suivi. Et c’est tellement diabolique, cela lui ressemble tellement, que ce n’est sûrement pas impossible. La question consisterait à savoir ce qui le pousse, je dirais le contraint, à vouloir se maintenir au pouvoir par tous les moyens, les plus lourds et tortueux ? Et, autre question lancinante, qui pourrait encore re-re-voter pour ce sinistre individu ?
Et c’est ce Monsieur, ses amis mais aussi ceux de Ciotti, Glucksmann, qui nous traitent d'extrémistes. Qui agitent sans cesse le portrait hideux d’un Mélenchon qui osait vouloir augmenter les impôts des riches, pour améliorer la condition des pauvres ! Ce sont aussi les médias aux ordres de l’Elysée et de la world compagny, qui dénoncent, ostracisent et excluent la gauche, en présentant finalement le macronisme comme le seul parti de gouvernement ! On se demande même parfois : " à quoi bon aller voter ? "
Mais en attendant, il faut se battre. Tous. A fond. Parler. Convaincre même ceux qui ne semblent pas aptes à comprendre. Le Front Populaire, Ruffin, l’humain. D’abord l’humain.
On n’a plus le choix !
Voir cette émission réconfortante pour la gauche en cours de réunification sur Médiapart
https://www.mediapart.fr/journal/politique/110624/emission-speciale-contre-l-extreme-droite-l-indispensable-sursaut?utm_source=alerte-20240612-143635&utm_medium=email&utm_campaign=ALERTE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ALERTE]-alerte-20240612-143635%20%20&M_BT=2050139366443
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