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Billet de blog 15 mai 2024

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Le tribunal coupe l'appétit de Falco

C'est sans peine, mais sans haine, que je viens commenter la fin de la carrière politique d'Hubert Falco. Enfin je l'espère ! D'abord pour la moralité publique, certes essentiellement une vue de l'esprit en ce bas-monde, mais qui prend tout de même vaguement forme lorsqu'une juridiction se conduit, digne et intraitable. Raide comme la justice.

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Aujourd'hui âgé de 77 ans (bon anniversaire tout de même Hubert !) on se demande bien ce que ce type-là peut encore bien prétendre faire en politique et à la tête d'une des dix plus grandes agglomérations de France ! Certes, rallié à la Macronie en bon ultra-libéral qu'il a toujours été, il fut l'un de ceux qui se levèrent avec la force du Mistral en faveur du rallongement du temps de travail. Le sien n'étant pas bien pénible. Mais enfin on a dit 64, par 77 !
Et puis, sur quel critère osait-il encore légitimer son occupation du siège de président de Toulon - Provence - Méditerrannée ? Pas sur la compétence tout de même ? Doué d'un égo que je qualifierai d'épouvantable, comme ils le sont quasiment tous décuplés sur les bords de la mer, Falco a d'abord brillé par un formidable opportunisme. À son niveau, cela s'appelle un culot monstre. Jeune militant prétendument de gauche à Pignans (Var), il s'épanouit au berceau de cette droite libérale inscrite dans la lignée des Pinay, Giscard, Léotard, puis Sarkozy qui lui offrit ses plus hauts insignes gouvernementaux. Fut élu député en 1987, adoubé par le parrain Maurice Arreckx - qui l'installa dans la carrière – grâce au retrait, en sa faveur, du candidat du Front National. Ce qui ne l'empêcha pas, huit ans plus tard, de se présenter à la mairie de Toulon en premier adversaire de... l'extrême droite !
Champion du clientélisme et des arrangements minables, il s'est constitué une cour de petites gens aux grandes ambitions qui se sont incrustées, sans valeur ni références, dans la vie politique locale. Faisant de Toulon comme depuis toujours - et en l'occurrence Marius Escartefigue - un bastion de la magouille dans le plus parfait entre-soi. Il est évidemment cocasse d'observer que l'un des archétypes de la vieille politique pourrie, est devenu un inconditionnel de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, qui lui-même, s'est fait élire en affirmant vouloir en finir avec cet ancien -monde !!!
Mais ne l'oublions pas et ne le retranchons pas à son talent, il sut aussi surjouer l'empathie, la bonhommie, la connivence et le compromis. Avec ce petit cheveu sur la langue, cette voix traînante et cet air de ne jamais trop savoir ce qu'il va dire, beaucoup le surnommèrent Ugolin. D'ailleurs avec ses voisins Estrosi et Muselier (tous ralliés à la Macronie, c'est extraordinaire !) il reconstitua un trio d'acteurs tristement comiques, vingt ans après d'autres grands voyous de la République : Arreckx, Médecin et Defferre. Du coup je n'ai nullement été surpris des effusions idolâtres avec ce Charles Berling lui déclamant sa flamme. Entre comédiens... 
En résumé et comme déjà dit, parce que j'ai même eu l'occasion de le fréquenter sur le terrain de notre passion commune pour le rugby et de le trouver fort agréable, je n'éprouve aucun ressentiment à son endroit. Qu'il ait « gamellé » - comme ils aiment dire dans le Var - pendant des années dans les cuisines du Conseil départemental au détriment des contribuables, cela ne me semble pas bien différent de ce que font les trois-quarts des politiciens, bien plus souvent préoccupés par leur estomac et leurs avantages, que par le bien-être de leurs électeurs. 
Pour autant et essentiellement, je n'oublie pas que le cuisinier du CD83, qui avait eu le courage de dénoncer les détournements de biens publics dont Falco a outrageusement et si longtemps bénéficié, a fini par se suicider après avoir subi pressions, harcèlement et menaces. Dans ce sud-est de la France où les traditions mafieuses ont la peau (et la dent) dure, la délinquance politique tue encore ! 
Et c'est toujours le corps de Laurent Defraize - père de famille de 49 ans - que je vois se balancer au bout d'une corde... 
Lire le compte-rendu du jugement sur Mediapart


https://www.mediapart.fr /journal/france/140524/hubert-falco-condamne-18-mois-de-prison-avec-sursis-et-5-ans-d-ineligibilite-en-appel?utm_source=quotidienne-20240514-181640&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content =&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-quotidienne-20240514-181640%20%20&M_BT=2050139366443 


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