Oh ! pas comme les blacks-blocs et les robokops de Darmanin (t’as vu mon pote, j’ai pas écrit dégénérés !), non, à l’action pacifique, un peu comme à Prague en 68 ou sur la place Tian'anmen. Seulement en France, même si Macron et ses sbires en rêvent, on ne tire pas encore sur les foules comme en Tchécoslovaquie ou en Chine, on n'enferme pas les déviants. Cela ne se fait pas. Pas correct. On voudrait bien, hein (?) mais on peut pas. Et du coup, ça énerve.
Surtout que là, nous le peuple Républicain, on vient de s’offrir une putain de gaufre ! Il faut bien la garder en bouche et la faire tourner avant de l’avaler, dans l’espoir d’en obtenir d’autres. Le monarque de l’Élysée devait se palucher grave à l’idée de recevoir son alter ego – ah ! comme ça lui va bien, surtout ego, parce que côté alter il doit pas en faire souvent, car il est du genre freluquet –. Mais enfin bon, Charles III ne viendra pas. On ne sait qui des deux a eu le plus la trouille. La présidence fait savoir qu’elle renonce à recevoir son Altesse de mes fesses, mais ce seraient bien les services secrets britishs qui auraient refroidi l’autre enclume à grandes oreilles. Cela va sûrement créer un manque aux lecteurs de Jour de France et de Pure people, mais il y a peu de danger que cela gâche la journée des futurs retraités à 64 ans et des smicards condamnés à bouffer des patates, tandis que le petit banquier et le vieil héritier de la couronne se seraient repus de caviar.
Tiens, au fait, je n’ai pas regardé si Charleston avait réservé au Ritz pour sa visite à Paris et si par exemple, il avait pu obtenir la chambre de Diana, la princesse d'Al-Fayed. Ni s’il avait prévu d’aller déposer un petit bouquet sous le pont de l’Alma. Ce qui semble hautement improbable, c’est qu’il se soit risqué à faire du go fast, à une heure du mat’, avec un chauffeur bourré sur les quais de Seine ! C’est que les rues de Paris sont incertaines pour "ses majestés" de la couronne Britannique… Mais enfin on peut-être raisonnablement optimiste sur le fait que notre pays parviendra à se passer de cette visite et même à s’en consoler.
Charles III quant à lui - car il ne faut pas penser qu’à nous – doit l’être, bougrement déçu. Je suis sûr qu’il aurait aimé voir comment nos forces armées, parviennent avec un extraordinaire brio, une classe folle aussi - disons princière ! - à mettre au pas et parfois à humilier, des manifestants désarmés et dans leur écrasante majorité totalement pacifistes. J’ai vu hier la façon dont les fonctionnaires se sont comportés avec les contestataires de la loi Macron, au dépôt pétrolier de Frontignan. Il y avait là des gens très calmes, seulement armés de leur colère, mais pas encore au bord de la résignation tant attendue par le pouvoir. Présent aussi, un conseil départemental ceint de son écharpe tricolore. Et bien cela n'a pas refroidi les cowboys de Darmanin de bousculer tout ce monde, d’user et d’abuser des bombes lacrymogènes afin de neutraliser en les asphyxiant, ces pauvres gens. J’entends l’un des manifestants leur demander s’ils arrivaient à se regarder dans la glace le matin. Chez ces gens-là, Monsieur, il n’y a pas de miroir. Pas de face. Que la force. La force fait loi. Circulez. Vive la République, vive la France.
Remarquez, il n’est pas dit que le Charlot en eut été particulièrement ému, ni impressionné. Car sa maman était bien aux commandes des pires colonialistes de l’univers, lorsque sa protégée - une sorcière du nom de Margareth Tathcher - faisait tirer sur les 120 000 grévistes des mines de charbon faisant 9 morts, 20.000 blessés, 11.300 arrestations, dont plus de 200 incarcérations. Rendez-vous compte que ces gens avaient l’outrecuidance de demander du travail ! Nous étions en 1985 et un petit détail m’a fait mal aux tripes. La championne du libéralisme, qui formait avec Reagan aux États-Unis un duo libéral - infernal - qui gangréna le monde pour un demi-siècle au moins et que l’on paie donc cash avec des Macron, Biden et Van der Leyen, procurait aux non-grévistes, des fourgons blindés. Ainsi quelques centaines de « jaunes » cassaient le mouvement de dizaine de milliers de travailleurs, sans rougir. J’y ai pensé, avec une certaine amertume en voyant tous ces camions - forcément pilotés par des hommes – sortir triomphalement du dépôt de Frontignan que la police venait de libérer par la force. Il faut dire que les chauffeurs routiers ont un régime spécial et les malins du gouvernement leur ont promis qu’ils n’y toucheraient pas.
Chez les chauffeurs routiers non plus, il ne doit pas y avoir beaucoup de miroirs...