C’est vrai, parfois, j’ai bien envie d’envoyer tout péter, de me foutre de tout - et pas que du PS hollandisé et ravagé - puisqu’aussi bien, je ne suis pour rien dans le dérèglement climatique et les injustices qui frappent les pauvres gens ici et ailleurs, à des degrés divers. Même si par 50 sous abri et au-dessus de zéro, c’est bien pire en Afrique que dans la banlieue de Mulhouse...
Je le disais encore cet après-midi dans une intéressante discussion avec Christian - on va l’appeler ainsi pour ne pas le compromettre -, un type que je ne connaissais que de très loin, bien que voisin et qui, par miracle semble écolo et donc, de gauche. Oui j'ai bien écrit miracle ! Quand tu tombes en Aubrac, sur un mec de gauche - enfin vous voyez ce que j’entends par là, pas un disciple de Hollande ! - tu as intérêt à aller vite remplir une grille de loto. Et tandis qu’il rejetait la faute sur les "politiques" et notamment sur les incartades de Mélenchon, je soutenais moi, que c’était tout de même les électeurs, - le « peuple » dans tout ce qu’il recèle ici de péjoratif -, les premiers responsables. Incapables qu’ils sont, de faire le tri entre les propositions des marquis de « Renaissance » ou d’« Horizon » dont l'obsession est de protéger les nantis en affamant les pauvres et en les faisant bosser plus longtemps et ceux qui, au nom d’une gauche plus radicale, veulent au contraire piller les riches, pour augmenter sensiblement les petits salaires et diminuer leur temps de travail.
Enfin, on s’est mis d’accord, même si Mélenchon demeurait à mon sens un peu trop sa cible, vu que c’est malgré tout lui qui, depuis plus de quinze ans, maintient la flamme d’un courant puissant d’opposition au libéralisme Macronien, même s’il est de fait encore insuffisant. Et là, avec Christian, comme avec tant d’autres, nous nous sommes accordés sur un nom : Ruffin. Et nos yeux se sont enflammés et notre poul, discrètement mais effectivement, à battre plus fort. Et voyez, on va encore nous dire qu’il est incontournable, qu’il régente tout et garde son pouvoir de nuisance, mais c’est Mélenchon lui-même qui à lâché le morceau en évoquant Ruffin : " j'ai un faible pour lui ". Voilà qui tombe bien, nous aussi ! Et même si sans doute, ce sont les événements et la gifle de Quatennens, qui ont orienté sa position. Qu’importe le chemin, pourvu que la destination soit bonne.
Assidu au propos de Méluche - qui selon moi n’est pas seulement comme on l’y réduit souvent, un tribun d’exception, c’est aussi une grande pointure intellectuelle où là, il s’avère extraordinairement séduisant, tout en érudition et en finesse – j’avais bien noté dans l’une de ses interventions, ce message aux prétendants à sa succession : « Voilà ma consigne : faites-vous aimer. Celui ou celle qui sera le plus aimé, il sera naturel qu’on lui dise, allez vas-y ! " A priori il n’aura donc pas fallu très longtemps pour découvrir celui qui était le plus aimé.
C’est que Ruffin n’a pas attendu non plus la course à la succession, pour donner de la voix et de sa personne. Journaliste et responsable d’un fanzine picard, il s’est lancé dans la lutte sociale - et un peu des classes aussi, même s’il ne peut trop le concéder-.. Défenseur des opprimés, pourfendeur des fortunés, il s’est attiré les foudres des puissants et notamment du sordide Bernard Arnault, lequel n’avait pas hésité à payer une fortune, un barbouze de Sarkozy, pour l’espionner et tenter de le maîtriser. Cela nous a donnés un légendaire "Merci patron !" Et avec "J’veux du soleil" - en hommage aux gilets jaunes et "Debout les femmes" -en soutien des opprimées de la société du mâle, le député de la Somme - qui ne percevait que l'équivalent du SMIC lors de sa première législature-, est probablement le type de personnage dont nous avons besoin pour rétablir la connexion entre le plus gros des gens de ce pays et la sphère politique. Capable entre-autre, mais c'est essentiel, de sortir les "innocents" des griffes du Rassemblement National.
Même si c’est, à mon sens, bien trop tôt, l’émergence d’une personnalité aussi remarquable par son engagement auprès des humbles, constitue une nouvelle rafraîchissante et exaltante. D’autant que, de ce qu’il reste des vrais socialistes, aux écologistes éparpillés, en passant par les cocos de Roussel, peut-être même les amis de Besancenot et Poutou, celui-là ne sera pas loin de faire l’unanimité. Bien trop tôt, disais-je car car il va devoir résister quatre ans durant, au pilonnage des socio-libéraux, de la droite et des nationalistes, d’autant plus sauvage, qu’il sera un dangereux prétendant à l’Élysée. Sans compter que l'avenir immédiat, la grande bataille sociale des retraites contre la brutalité libérale, reste confus, flou et posslblement agité. Et le nouveau leader potentiel de cette famille politique subira un test de fiabilité et de solidité dans la fermeté.
Ce qui me comblerait, c’est que dans le même esprit, le candidat unique de la vraie gauche soit désigné non pas par un appareil constitué de politiciens professionnels et plus ou moins compromis, mais par la base des Français comme avait si joliment tenté de l'imposer la primaire populaire. Ruffin était d’ailleurs celui que j’avais soutenu - avec Clémentine Autain et Christiane Taubira –. Arrivé second, loin devant de Mélenchon, il avait choisi de renoncer à la compétition finale par loyauté -et obligation- envers le candidat Insoumis depuis longtemps auto-proclamé et refusant ce jeu pourtant démocratique.
Mais ne remuons pas le passé, d’autant que l’avenir semble enfin sourire à l’union populaire , écologique et sociale.
Amen !