J’adore aller boire mon café au village (comme disent les Corses en traînant sur le a) et ce matin c’était chouette puisque cela se passait sous la neige (vous savez ce truc blanc, beau et froid qui tombait généralement en hiver). Mais à peine avais-je salué quelques-uns de mes amis au comptoir, que mon regard fut happé par l‘écran suspendu au mur où Berdella prenait des selfies à la pelle avec ses fans du Salon de l’agriculture. Et voilà comment un type qui fuit la télé comme la peste (brune en l’occurrence) se retrouve plongé dans tout ce qu’il rejette systématiquement ! Et en plus ce n’était pas le célèbre Cnews fascisant, mais le fameux Bfm qui mange à tous les râteliers à condition qu’il soit de droite. Non mais je le dis, dès fois que vous tiendriez un bar vous aussi, si vraiment vous ne pouvez pas vous passer de TV – et j‘en suis terriblement désolé pour vous – soyez gentils de mettre la 5, arte ou National Géographic, à la rigueur Rire et Chanson, mais pas une chaîne info par pitié, ni d’ailleurs aucune de celles financées par l’État, Arnault, Bolloré ou Niel pour conditionner la bergerie. Le café du Commerce est déjà largement propice aux diatribes idiotes, pas la peine d’en rajouter, merde !
Et donc Bardella, une sorte de premier de la classe bien propre sur lui, la raie droite, assez grandet, plutôt giron. Pas une lumière puisqu’il n’a fait ni HEC, ni l’ENA et faut pas croire non plus que, malgré son amour démesuré pour la paysannerie, il soit titulaire d’un BTSA ! Le type est né à Drancy et était plutôt du genre - avant de rencontrer Le Pen, d’entendre les voix de la Walkirie et du coup de tomber amoureux raide des paysans - à confondre un cheval de trait et une moissonneuse.
Oui je te jure, j’ai beau savoir que les agriculteurs que j’aime tant pour de bon, sont souvent peu à l’aise sur le triangle cognitif, le fait de voir ces gens réputés sains et pragmatiques se jeter dans les bras du monstre, me glace les sangs bien au-delà des température ressenties en ce dimanche sur l’Aubrac. Alors comme je le disais, il a le physique et il n’en faut pas plus pour circonvenir quelques fermières à la pelle facile. On sait bien de quoi est faite la nature humaine, de chair notamment. Et l’on a bien vu beaucoup de pécheresses se laisser aller pendant la guerre à trouver quelque avantage à l’occupant, d’autant que l’uniforme s’accordait impeccablement avec la coiffure blonde et les yeux clairs !
Mais enfin tout de même ! Amis de nos campagnes, ressaisissez-vous ! Il a beau vous adresser ses plus belles risettes et faire fureur dans les rangs nationalistes, il a beau s’appeler Jordy, ce n’est pas un bisounours celui-ci. Faut quand même pas déconner, vous êtes grands maintenant vous allez pas vous laisser berner par ce loup déguisé en mère-grand ! Pas plus qu’ils ne défendraient les humbles et les ouvriers, les nationalistes ne se soucieraient en aucun cas des cours de la betterave, de la grippe aviaire et du gel des abricotiers. Leur seul idéal est le repli sur leurs valeurs judéo-chrétiennes, l’intolérance à tout ce qui n’entre pas dans le moule de leur normalité à eux, la négation de l'écologie (peut-être un point commun ?), le refus de toute différence et la haine de l’étranger. Cela n’a rien d’un manifeste pour une agriculture épanouie !
Certes, on le constate à travers les sondages, de plus en plus de pauvres gens - et d’esprit - se réfugient dans les bras grands ouverts de l’extrême droite, comme l’ont fait et sont incroyablement capables de le refaire, les Américains. C’est pourquoi, vous les amis dans vos campagnes, comme les autres dans les villes et notamment ceux des classes moyennes et inférieures, vous devez expliquer à ce trop grand nombre de malheureux, qu’ils font fausse route et qu’ils nous entraînent sans le vouloir, sans en avoir conscience, vers des heures sombres et désastreuses pour notre France pourtant si belle et, quand il le faut, rebelle !
Faites-le, faisons-le ! Car il ne faut pas compter sur les bo-bos de Macron pour nous débarrasser des Le Pen. Ce sont même eux qui, depuis sept ans, collaborent et participent largement à leur terrible ascension...
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Sans haine mais pas sans Naïm
Pour rester en marge du conditionnement télévisuel, je vous propose ce petit bijou d'humour caustique et engagé. Voilà un type que je ne connaissais pasn mais qui me fait beaucoup rire et que je vais suivre de plus près.
https://www.youtube.com/watch?v=DeJzgrFVeP0
A propos d'avocat
" Bien sûr, moi aussi je boycotte les produits d'Israël, dattes et clémentines notamment. Pendant des années, je me suis passé de patates douces : alors qu'on peut les cultiver en France et pas que dans nos départements tropicaux lointains, on n'en trouvait que venant d'Israël ou des USA ! Un jour, j'en ai trouvé à Fonsorbes, près de Toulouse, venant d'Espagne. Et j'en ai re-mangé. Pour (contre) Israël, il n'y a pas que la soumission du peuple palestinien et le massacre en cours, il y a l'assêchement progressif de la mer Morte. Pour arroser les fruits et légumes dont ils nous inondent, ils pompent sur les nappes et le Jourdain ne débite plus grand chose. S'ils nous fournissaient des figues de Barbarie, adaptées à leur climat, leurs voisins et l'environnement n'en souffriraient guère. Mais il leur faut des vergers et des champs avides d'eau ! Au fait, ne t'en prive pas, l'Aubrac a largement ce qu'il lui faut en réserves dans ses coulées de lave et en surface, rivières et tourbières..."
Claude R du 13.
" Il y a une phrase qui m'interpelle dans ta chronique de ce dimanche matin:
"... Le foie, le cœur notamment et il a un effet rassasiant qui m’empêche de gonfler du bide comme les trois quarts de mes copains"
Comme toi, je me fais bien deux avocats par semaine, mais je ne constate pas le même effet sur mon bide que sur le tien. Du coup, j'ai la tristesse de constater que je me sens bien faire partie des fameux "trois quarts".. Mais à y réfléchir c'est peut-être parce que je suis plus écolo que toi, et que je paie ma taxe carbone pour compenser le voyage des avocats, en investissant (trop?) dans les fromages d'Auvergne. Il y a même qui, mélangés avec des pommes de terre, un peu d'ail et quelques autres "divers petits compléments", donnent un met que j'apprécie particulièrement depuis que je l'ai découvert en Aubrac il y aura bientôt un demi-siècle... et qui me donne à la fois bonne et mauvaise conscience."
Daniel G du 23