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Billet de blog 25 juin 2024

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Si, si ! On les a déjà essayés

L’une des principales antiennes censées justifier le vote qui amènerait l’extrême droite au pouvoir : "Eux, on ne les as pas encore essayés", relève déjà d’une énorme contrevérité. Il faut être bien jeune, peu documenté et perspicace, frappé de cécité et de surdité, pour avancer une telle absurdité.

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 Il y a quatre-vingt-quatre ans nous en avons fait la cruelle expérience et fûmes non loin de ne plus jamais vraiment nous en remettre. « Oui, mais alors c’était il y a longtemps ! » argumenteront en chœur, manipulateurs et manipulés. Et ça c’est exact. Car ce fut tellement douloureux, hideux, calamiteux que nos parents d’abord, nous ensuite et nos enfants jusqu’ici, se sont bien gardés de jouer avec ces Croix de feu. Ces Cagoules. Ces Francisques...
Créé  par Jean-Marie Le Pen -tortionnaire en Algérie - et Pierre Bousquet - ancien de la Waffen SS - en 1972, le Front National peina longtemps à se faire une place honorable dans la société française, reconstruite sur les valeurs du Conseil National de la Résistance et ou aussi bien grâce à la vigilance des Gaullistes que l’opposition efficiente du bloc de gauche, il ne fut jamais admis. On n’éludera pas la part prise par François Mitterrand dans la montée du FN, lequel profita de l’affaissement électoral du Parti communiste pour prospérer dans le monde ouvrier. Ni le jeu trouble de Chirac réélu avec 80 % des voix face à Le Pen et quasiment 100 % de la gauche. Après avoir évoqué la création d’un gouvernement d’union nationale, il préféra se recroqueviller sur sa droite et préparer ainsi le terrain pour  Sarkozy. C’est à partir d’icelui que les idées nauséabondes de la Walkyrie se répandirent en France et que le racisme, tout comme ses valeurs obsolètes « Travail, Famille, Patrie » se propagèrent sans complexe et affectèrent quasiment tous les milieux sociaux. Si bien que ces gens bien comme il faut, tenant des propos rassurants, voire même valorisants pour le bon populo aussi bien que le parfait petit bourgeois, s’installèrent avec d’autant plus de force et de légitimité, que Macron et les siens, pour mieux maîtriser la situation - enfin c’est ce qu’ils avaient réussi jusque-là - en avait fait leurs adversaires privilégiés...
Les portes enfoncées au petit matin, les violences de la Milice, les juifs et les communistes dénoncés par de  braves voisins patriotes, le Vél’ d’hiv, ces enfants arrachés à leurs parents, les familles détruites, les Résistants fusillés, les wagons plombés entrant dans les camps d'Auschwitz, Treblinka, Sobibor et ces déportés gazés, brûlés torturés par millions… Vous les avez oublié ? Vous n’en savez rien ? Ils n’ont pas existé ? Sont-ce des détails de l’histoire comme on le raconte en se tapant sur le ventre chez les le Pen ? Remarquez, vous auriez presque des excuses, depuis que Serge Klarsfeld - ancien chasseur de Nazis – et son rejeton Arno, les trouvent très bien, nos fachos ? Pourvu qu’ils ne se mettent pas à leur tour, à nier l’existence des chambres à gaz !!!
Demain, si les héritiers de Darlan, Laval et Maurras accèdent au pouvoir, il n’y aura peut-être pas de camp d’extermination, mais c’est la fraternité, l’universalité, en un mot l’Humanité qui se trouveront en grand péril. Comme le multiculturalisme - évidemment -, la diversité de la société, la liberté d’expression, de création, les grands combats pour la sauvegarde de la nature et du bien être collectif, la pluralité dans son sens le plus large, même s’il faut convenir que le pouvoir actuel a déjà bien entamé le travail, notamment par sa prise en main des médias. Qui peut vouloir de cette régression sociale, sociétale et civilisationnelle ?
Depuis quelque temps déjà et cela s’est fortement accéléré ces jours-ci, Macron et les siens diffusent et infusent même l’idée que finalement, l’extrême-droite n’est pas pire que la gauche, qu’ils accompagnent du préfixe extrême pour bien marquer l’équivalence dans les esprits.
Je n’ai hélas que peu de pouvoir - même si j’aurai pris ma part avec mes moyens, dans ce combat - pour clamer et claironner aux gens, un peu endormis du cervelet, que non, ce n’est pas pareil. Et qu’il n’est pas vrai que l’on ait  tout essayé. Au moins pas depuis 1936 ! On n’a jamais élu une coalition beaucoup plus orientée vers une vraie gauche sociale et radicale. On n’a jamais oeuvré pour  faire en sorte que, dans les banlieues, les petites villes laborieuses et les zone rurales sacrifiées, tous les hommes et femmes, les foyers avec leurs enfants, aient de quoi se nourrir correctement, puissent se chauffer et s'offrir de menus plaisirs, un voyage en train, une sortie  au cinéma, au restaurant ou, soyons fous, les deux...  On a tout simplement jamais essayé cette solidarité consistant à ce que ceux qui vivent un peu au-dessus de la moyenne participent symboliquement  au partage et que ceux qui sont très au-dessus, y contribuent beaucoup...
Bien sûr, ce serait à ces gens de peu, toujours en difficulté avec leur quotidien, qu'il incomberait de se mobiliser d’aller mettre le bon bulletin dans l’urne, cela semble tellement sensé mais hélas, tous ne le font pas. Alors c'est à nous qu’il revient de s’investir pour eux, d’exercer notre générosité, notre solidarité, notre humanité, de nous grandir en choisissant la seule coalition réellement déterminée à améliorer la vie de nos compatriotes et non de voter systématiquement dans l'intérêt des deux pour cent les plus riches, ainsi que des privilégiées qui écrasent les autres comme au temps des féodalités.
Ce que commet la Macronie aujourd’hui est insupportable. Je les maudis et nous devrions tous les maudire. Macron lui-même, Attal, Le Maire, Darmanin et toute cette peste libérale qui ose comparer l'extrême droite et le Nouveau Front Populaire en ayant le culot de l’assimiler à l'extrême gauche avec la seule intention d’effrayer les gentils moutons libéraux. C'est de la basse politique aux remugles fétides. D’une laideur irréelle et sans pareil alors qu’ils savent évidemment - et cela rejoint un peu Chirac en 2002 - que s'ils ont pris un pouvoir qu'ils exercent d’ailleurs si mal, c'est grâce aux électeurs de gauche qui se sont dévoués en votant pour eux, bien souvent sans en éprouver la moindre envie. Voilà comment Macron et les siens les traite, sans conscience, sans amour propre, juste pour s'accrocher à cette omnipotence qu’ils perdront malgré tout.
Pas un être humain lucide et sain ne devrait soutenir cette droite libérale et cette droite nationaliste et xénophobe, qui savent si bien s'entendre pour égarer les esprits, pervertir le vote, détourner la Démocratie.
 


Julian, enfin libre !

Parmi les choses qui ont énormément bousculé ma conscience d'homme libre ces dernières années, il y avait - tout comme le sort de Navalny - l'insupportable incarcération en exil de Julian Assange. Son seul tort rappelons-le, fut de divulguer des documents secrets mettant en cause les malversations, les mensonges mais aussi les crimes d'États-Unis  concernant essentiellement les guerres en Irak, en Afghanistan, mais également  lors de la campagne d'Hillary Clinton. Condamné à  174 ans de prisons, sa peine à été ramenée à 62 mois par le truchement miraculeux du plaider-coupable  - qui avait également sauvé la mise à Strauss-Kahn  ! - Étant donné qu'il a déjà passé des années dans les geôles suédoises et anglaises, Assange est libre de rentrer chez lui en Australie. On lui souhaite un beau retour à la liberté. Ce qui ne sera hélas pas le cas de son "collègue" Alexeï Navalny. 

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Adieu Charline, on t'aimait tant tu sais...

Je suis un peu long aujourd'hui et vous prie de m'en excuser surtout si, comme moi, vous aviez prévu d'aller aux champignons. 

J'ai assisté,  le cœur gros - euphémisme - et la tristesse au bord des yeux - re -, aux adieux de cette superbe émission de France-Inter, rebaptisée Le grand dimanche soir (ex : Si tu reviens, j'annule tout ; Par Jupiter ! ; C'est encore nous.) Peu importait les noms, c'était la bande à Charline Vanhoenacker. De joyeux drilles, insolents et surtout  rafraîchissants dans un monde médiatique désormais aseptisé, mais surtout aux ordres d'un pouvoir économique et politique sans partage. 

Et sans humour. Sans tolérance. Il y a bien longtemps que les petits valets du pouvoir en poste sur la radio nationale, cherchaient à avoir la peau de cette bande de rebelles insolents. Guillaume Meurice avec le "Nazi sans prépuce" leur a donc donné le baton pour les battre, puis les abattre. Interdit de faire une blague sur le boucher Israélien, même si les tribunaux français, puis internationaux n'y trouvent rien à redire. Bien au contraire, dans le cas du TPI, qui a même lancé un mandat d'arrêt contre le génocidaire de Tel Aviv.   

Bref, ils sont partis et ne  reviendront (sans doute) pas. Il resteront dans nos coeurs, nos souvenirs, nos archives. Les symboles d'une Démocratie vivace puis, tout à coup, vacillante pour ne pas dire fascisante... 

Voyez ou écoutez la dernière émission en intégralité du 23 juin. Et si vous n'avez que trois minutes allez directement à 1 h 18' 18" écouter la chronique de Waly Dia, elle vous fera sûrement du bien, même si moi elle m'a surtout fait chialer...

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-dimanche-soir/le-grand-dimanche-soir-du-dimanche-23-juin-2024-1047528
 

Et puis quand même la der de Charline

https://youtu.be/Z-8qRori7m8
 

Enfin un remarquable papier de Télérama sur le même sujet 

https://www.telerama.fr/radio/cette-fois-c-est-vraiment-la-derniere-final-en-beaute-et-en-resistance-pour-la-bande-du-grand-dimanche-soir-7021001.php
 

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