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Billet de blog 26 janv. 2023

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Drogue de Pellerin !

Après Laurent Bigorne, l'ultra-libéral consommateur de cocaïne et dragueur-drogueur, c'est un autre baron de la Macronie qui est pris le nez dans la farine. Une fâcheuse habitude qui n'est hélas pas l'apanage des amis du président. Tous les milieux d'affaires, du sport, du show biz et naturellement de la politique sont concernés. Et c'est la loi du silence

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Bon, vous avez tous lu les révélations divulguées par les derniers journaux plus ou moins de gauche, concernant les affaires de drogue touchant un député «  Renaissance ». J’ai toujours du mal à écrire ou prononcer le nom de ce parti. Car dans mes vieilles références historiques, on entrait dans la Renaissance en sortant du Moyen-Âge. Alors que là, avec Macron, j’ai vraiment l’impression du contraire Je ne parle évidemment pas de la 5G ou de la multiplication des startups licornes, mais de la façon dont on traite les gens ordinaires, socialement et humainement...

Et j’ai du mal aussi avec ce genre de stigmatisation. Je ne dirai pas «  pauvre Emmanuel Pellegrin »  - qui porte, circonstance aggravante, le même prénom à la con que son idole – mais presque. Cela m’ennuie, me choque - comme une injustice de plus –, que l’on voue aux gémonies, que l’on fasse passer sous les fourches caudines et que l’on cloue au pilori - beau triptyque n’est-ce-pas ?- un député, certes de haut vol, avocat vinaigré de son état, pour consommation de cocaïne. Stupéfiant, lorsqu’on sait qu’une bonne dose des milieux politique, sportif, artistique et financier est infestée par cette saloperie. Il me revient d’ailleurs en mémoire, l’histoire incroyable de Laurent Bigorne, chef de file des extrémistes libéraux, directeur de l’Institut Montaigne, ami personnel de Macron. Pour justifier d’avoir drogué un fille - sans doute dans la seule intention de lui offrir des fleurs – il se défendit en expliquant qu’il avait un peu trop abusé de cocaïne !!!

Le cas de Pellerin me rappelle, en d’autres circonstances, celui de Virenque. Je connaissais vaguement le cycliste londais par voisinage et en aucun cas par copinage – je veux dire qu’il ne m’a jamais rien fourni -. Mais lui aussi s’est retrouvé accablé de toutes les turpitudes, alors que la moitié du peloton consommait tout un tas de saloperies semblables, parfaitement interdites, mais soigneusement cachées et scrupuleusement non-détectées. Le Tour sans dopage n’existerait pas et exclure les dopés reviendrait à supprimer le Tour. Ce serait bien dommage pour les beaufs qui polluent les routes estivales, mais bien plus encore pour tous ceux qui se gavent littéralement, à commencer par France Télévisions, évidemment. Alors si Virenque s’est fait piquer – désolé, c’était trop tentant – c’est surtout parce qu’en terme de bêtise, il était tout de même l’incontestable maillot jaune. Largement devant Armstrong qui, bien qu’ayant organisé le dopage, connut une gloire intacte et ne fut déchu qu’une fois terminé sa grande escroquerie.

Les témoignages, sous le manteau, de l’intoxication à la cocaïne dans le milieu de la politique, du sport et du show-biz, sont connus de tous ceux qui y gravitent. Des chanteurs, des journalistes se sont tellement poudrés toute leur vie que certains en sont morts. Quant à moi, dans le milieu que j’ai le plus fréquenté, le sport et singulièrement le rugby, je ne compte plus le nombre de confidences concordantes et accablantes. Naturellement, je ne citerai personne. Pas plus les consommateurs célèbres que mes sources (à plus forte raison). D’ailleurs nous sommes dans un pays où la justice va si bien, que l’on tombe plus facilement pour diffamation que pour consommation - et même trafic - de drogue. C’est que dans certains milieux, on va dire parisiens parce que c’est facile - mais on peut l‘étendre à toutes les villes et bleds de l’hexagone -, on est peu ou prou sur la même ligne ou pour les partisans du train, de rail.

Alors si vous êtes restés à l’abri de ce terrible fléau – d’autant qu’il faut quand même avoir du pognon ! - vous ignorez peut-être pourquoi nos élites – toutes spécialités confondues et parfois très, très, très haut, avec le drapeau français flottant sur la marmite, si vous voyez ce que je veux dire -, foutent le nez dedans. C’est que ces hommes d’affaires, ces « artistes » et autres politiciens, doivent pour gérer leur finances et leurs carrière, rester sur le qui-vive jour et nuit. Et plus enivrant et efficace que la cortisone, indéniablement, il y a la « coke ». Pour les sportifs c’est la même chose. Avec là en plus l’avantage de relever des défis inouïs et de les accomplir, y compris contre nature. J’ai vu des joueurs de rugby de taille très modeste, foncer dans des murs comme des chars d’assauts et réussir la performance de les franchir. Des coureurs, évidemment, supporter des douleurs insoutenables et ne même plus les ressentir du tout, grâce à la poudre magique. Et ça, quoi que vous vouliez faire, c’est infaillible. S’il vous venait l’envie de battre un record quelconque, je vous le conseille. Et pour les sportifs en chambre, une ligne de coke, plus vingt milligrammes de Cialis et vous êtes sur le podium… ou au funérarium !.

L’INSEE estime à quatre milliards d’euros dépensés par les français, chaque année, pour leur drogue personnelle. Inutile de vous dire qu’il y a fort peu de bouseux et de petits employés dans le tas. Il n’y a certes pas que la cocaïne, bien entendu. Le cannabis fait aussi un tabac - si j’ose dire – mais là, c’est plutôt pour les vacances de ces messieurs, lorsqu’ils coupent leur téléphone en bord de piscine et associent leur pétard, au rosé de Provence et au chant des cigales.

Enfin voilà quoi. C’est ce que j’avais envie d’exprimer, non pour sa défense ou pour son honneur, mais pour relativiser l'opprobre que l’on jette sur le fameux Pellerin. Et le plus cynique, dans son cas, c’est que tous les autres consommateurs compulsifs, dont on parierait que certains sont aussi complices des trafiquants, sont totalement blanchis. Même si pour ce qui est de la cocaïne, cela demeure dans une certaine logique ..

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Mon journal préféré - Médiapart donc - nous apprend qu'Emmanuel Pellerin aurait été directement prévenu par la Chancellerie de la procédure dont il faisait l'objet. C'est un ami politique proche -Thierry Solère, conseiller de Macron et de Dupont- qui lui aurait rendu ce petit service. Un usage probablement naturel à ses yeux, puisqu'il en avait bénéficié aussi lorsqu'il se trouvait en délicatesse avec la même justice. C'était alors, ni plus ni moins, le garde des sceaux macroniste JJ Urvoas, qui avait organisé la fuite. Que des gens bien, on vous dit !

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