Car si j'évoque en titre la possibilité d'un choix, c'est que nous avons besoin, tous autant que nous sommes, lui le futur candidat et nous les citoyens en attente d'un changement de République et de société, de remettre de la démocratie directe, de l'assentiment à toute forme de décisions. Nous sommes en train de vivre depuis six ans, la plus insupportable des tyrannies qui ait été depuis l'abolition de la monarchie et des privilèges (non, l'abolition des privilèges c'est une blague, ils n'ont jamais été aussi insolents que maintenant). Un autocrate dirige le pays sur décision de la finance internationale, des médias qui leur sont consubstantiels et avec la double complicité de classes aisées et supérieures, votant unilatéralement en sa faveur et d'un peuple déclassé, perdu dans l'abstention.
La seule manière de construire un bloc homogène et puissant consiste donc à désigner à la base, par la base et pour la base, une personne capable de porter sur son nom et au nôtre, les valeurs auxquelles la gauche - au sens large - croit toujours . Ce ne sont pas l'honneur, le travail, la patrie comme sous Pétain, mais l'égalité, la fraternité et l'humanité du CNR. C'est pourquoi, il me semble que l'on doit sortir des cases traditionnelles que constituer les partis. Et si c'est pour les pires raisons et les résultats les plus révoltants, c'est tout de même ce que Macron à réussi, en rassemblant le camp libéral sous un faux-semblant centriste, allant des démocrates sociaux de Hollande à la droite Sarkozyste .
Il devrait y avoir, en théorie au moins, une bien moindre amplitude entre les socialistes restés à gauche et le nouveau parti anticapitaliste, en passant par les cocos et les écolos, le problème consistant, pour ces derniers, à une ligne par trop fluctuante.
Qui peut incarner la gauche dans sa grande diversité étant entendu que Mélenchon aura finalement échoué, malgré la diabolisation dont il n'a cessé d'être la cible, de bien peu ? A cette question, je le sais, nous sommes désormais une majorité à penser que c'est Ruffin. Mais avec Bompart à sa gauche, Roussel à sa droite et éventuellement un.e écologiste, si le François en question s'auto-proclamait candidat naturel pour 2027, ne serait-il pas vite soumis aux pressions et au procès en permis, par tous les ambitieux qui tournent entre deux eaux, dans ce marigot politique.
Il y aura bientôt deux ans, je m'étais avec quelques copains de Macronique, beaucoup investi dans la fameuse primaire de la gauche, qui se proposait d'organiser la désignation d'un candidat unique. Nous n'avions ménagé ni nos mails, ni nos actions, ni notre pognon pour soutenir le projet de Mathilde Imer et Samuel Grzybowski. On connaît le triste dénouement de ce qui avait pourtant été un succès innovant. François Ruffin, arrivé second, renonça à se laisser adouber, puisque le « chef » Mélenchon avait une nouvelle fois refusé ces règles de BA BA démocratique et Christiane Taubira plébiscitée par la base, mais snobée par les partis de gauche, dut jeter l'éponge . Tous les observateurs, certes discrets, sont tout de même tombés d'accord pour convenir qu'un candidat unique sorti d'une primaire populaire,
Un grand gâchis. Mais peut-être aussi une ébauche de ce qui pourrait constituer, cette fois, un tremplin populaire à une candidature unique et incontestable. Car la force de cette consultation, en plus d'une élection, c'est aussi d'inviter toutes les parties suggérées à élaborer un socle idéologique commun. Oui parce que, excusez messieurs-dames, l'idéologie n'est pas un gros mot. Seules les politiques injustes et autoritaires sont vulgaires !
Et le programme à quelques nuances près, il n'a peut-être pas changé depuis l'été 2021 : réduire les inégalités, qu'elles soient sociales, salariales, de genres et de territoires ; remettre l'humain au cœur de toutes considérations et devenir la nation phare dans le monde, du changement de mode vie totalement recentré sur l'écologie, le partage, la modération dans la consommation, le respect de la biodiversité. En somme, la sauvegarde de notre espèce sur la planète.
Si nous étions, demain matin, gens de gauche capables de nous entendre sur un tel programme et si dans la foulée nous désignions un homme sincère, encore neuf et plutôt éloquent pour le porter, dites moi quel jeune, quelle personne appartenant aux classes inférieures et moyen, quel intellectuel, quel humaniste, pourrait s'en détourner ? Je vous le dis avec la plus profonde conviction. Choisir un projet de société, de République aussi et une personnalité forte pour l'incarner, doit conduire à réenchanter notre avenir. J'invite tous ceux qui s'accordent sur ce point, à la défendre bec et ongle, auprès de ceux qui se sont trompés, aussi bien que de ceux qui ne croient plus en rien.
Ceux qui peuvent aider matériellement ces initiatives doivent le faire sans hésiter et ceux qui n'ont rien, et même tiens ! ce qui ne sont rien, doivent également agir par tous leurs moyens. Tenez, en repensant à mes idoles de toujours : les Résistants, je vais être grandiloquent : Camarades, nous avons un grand destin à accomplir ! Pas pour nous les vieux, qui ont déjà un pied dans la tombe, mais pour nos gamins - pas ceux qui ont quarante ans et qui, par leurs comportements et leurs votes ont tout fait périr ! - mais pour leurs enfants et ceux à venir… Car il en viendra n'est-ce pas ?
Et surtout n'attendons pas ! Celui qui va conduire la gauche au combat de 2027, il faut le désigner sans tarder. Car derrière, viendra un grand travail de vulgarisation, d'explications, d'incitation. Marine Le Pen, les disciples de Macron - qui certes vont s'écharper – sont déjà prêts. Face à eux, dressons notre montagne !
Je mènerai, s'il le faut, ce combat ardu mais exaltant. Et moi concernant, s'il devait encore échouer, je crois bien que ce serait le dernier !

Martine, militante jusqu'au sacrifice
Vous ai-je déjà parlé de Martine ? Oui ! merci d'avoir suivi...
Absorbé par ma vie professionnelle, priorisant la famille de la génération d'avant, puis de celle d'après et encore d'après, je n'ai jamais finalement été de cette France chantée par Ferrat : " du journal que l'on vend le dimanche, à l'affiche qu'on colle au mur du lendemain..." Ce n'est pas que j'en nourrisse de réels complexes, mais de vifs regrets. Maintenant que voulez-vous, je n'abdique pas devant la vieillesse, je peux encore jouer de la casserole, tenir un siège devant une préfecture, mais enfin comme dirait Nadau " cartouches plus longues que le fusil ! "
Ou donc j'ai rencontré, grâce au blog que je tiens sur Médiapart - j'espère que vous y êtes tous sur Médiapart ! - une vraie militante. Capable de ne dormir que quelques heures, d'assister à deux réunions dans la même journée, de parcourir une cage d'escalier pour convaincre les habitants des quartiers, et de m'envoyer le soir un long commentaire vif et enthousiaste. Et le tout en travaillant encore pour subsister vaille que vaille, jusqu'à ... 67 ans ! Elle n'est pas belle la vie de militante ?
Bref je l'ai déjà écrit et je lui redis, mieux que mon admiration, ma reconnaissance. Pour l'espèce humaine. Et pour lui rendre hommage, avec son autorisation, je vous donne à lire, son dernier courriel ou elle se lâche un peu. Et tu as raison "Titine", faut se lâcher, sans quoi on en pète ! D'ailleurs il était aussi temps que tu te poses un peu avant l'implosion.
Je ne suis pas obligé en total accord avec tout ce qu'elle m'écrit et que vous allez partager. Mais je m'en fous, il y a une âme, une généreuse, une disposition remarquable à l'humanité et c'est sur ce socle là que ne nous désunirons jamais !
« Jaco, je suis d'accord avec toi, la montée du fascisme en France et de l'extrême droite est un fléau....Notre groupe (Martine milite à LFI dans un bassin entre Marseille et l'étang de Berre) se bat contre cela depuis de nombreuses années et c'est bien pour cela que nous sommes tant attaqués, autant sur les réseaux sociaux que sur les chaînes capitalistes (voir racistes) comme CNews, BFM et LCI... De tout temps on le sait
, faire monter la pauvreté fait monter le fascisme, "c'est fait pour..." comme disait Fernand Reynaud.
Sortir les gens de la pauvreté devrait être le premier combat de la vraie gauche, et c'est ce que j'explique sans cesse à LFI, car bien souvent ils multiplient les combats et l'on s'égare. Beaucoup de personnes sont venues se greffer chez nous et chacun souhaite que le sien - de combat - passe en tête… Et moi je me prends sans cesse la tête avec eux car je leur explique que lorsque la pauvreté disparaîtra, les choses s'arrangeront et que ça fera "boule de neige" sur les autres sujets, et qu'il y a urgence à régler ce problème d'inégalités sociales et de partage des richesses… Les gens ne demandent pas à être riches, ils souhaitent juste vivre dignement et ne pas avoir à mendier leur survie....
Mais chez nous aussi on a des "bobos" qui ne veulent rien entendre, qui méprisent ce discours. Il y en a un qui souhaite ne parler que d'écologie car sa situation lui permet de vivre confortablement et son seul souci c'est comment respireront ses enfants dans 30 ans… Mais que les gens n'arrivent pas à manger aujourd'hui ils s'en fout (d'ailleurs on l'a bien vu pendant les gilets jaunes...les bobos écolos ont lancé leur mouvement " la marche du siècle" pour contrer notre combat de gilets jaunes. Ils ont osé dire " Fin du mois , Fin du monde, même combat"...alors qu'ils n'en pensaient pas un mot et crachaient pendant leurs manifs sur les gilets jaunes. Je l'
Il ne faut pas se mentir, les écolos ont craché sur les classes populaires pendant 40 ans, et aujourd'hui alors que pendant toutes ces années on leur expliquait qu'ils se trompaient et que c'était les richesses qui polluaient, ils ont changé leurs discours ces derniers temps, pour gagner des voix électorales car ils plafonnaient à 2% ! Mais le fond de leur pensée est restée la même, méprisante.
Donc pour en revenir aux combats de gauche, on a un grand fouilli, défense féministes, des LGBT, des migrants, de l'écologie, défense des animaux, etc, etc. Et de ce grand fouilli et bien rien ne sort ! Comme je leur dis " continuez comme çà, les gens sont dégoutés et partent chez la famille Le Pen et même chez Zemmour qui eux ne s'encombrent pas de tous ces problèmes sociétaux...( ne pas oublier que c'était déjà à l 'époque ce qu'on reprochait aux socialistes, appelés à raison "la fausse gauche" qui se gargarisaient pendant des années du mariage pour tous, dont les Français n'avaient rien à faire. )
A fois je leur dis " Mais vous ne comprenez pas que les gens s'en foutent de vos discours sur ces sujets ! Vous voulez que les gens votent pour vous ? Parlez de la pauvreté, des inégalités sociales, de comment on va régler ça avec quelques lois bien pensées dès les 6 premiers mois si on gagne… C'est tout ce qui les intéresse ! L'écologie c'est pas leur souci immédiat comme je l'ai entendu dans des manifs : "Si les écolos s'en foutent que nos enfants "meurent" de faim aujourd'hui....et bien nous on s'en fout que les leurs meurent dans 20 ans de ne plus pouvoir respirer...."
fois Marine récupère sans rien faire leurs voix car ils sont tellement dégoûtés qu'ils vont voter pour celle qui ne leur prend pas la tête toute la journée avec ces problèmes sociétaux.....
Les gens sont fatigués de survivre et de plus en plus nombreux, et tu viens leur parler du temps qu'il fera dans 40 ans !!! des 20 taureaux qui meurent dans l'arène chaque année, de la cuisine végane, de L214, etc, etc… Mais ils n'ont pas envie d'entendre ça ! ils veulent qu'on parle d'eux et de leurs problèmes d'argent, et comment les sortir leur merdier.
Lorsque j'ai connu Myriam devenue mon amie (elle est végane, L214, féministe, écolo, et .......prof !!!) je lui ai répété ça tous les jours et finalement elle m'a dit "tu as raison Martine, c'est toi qui a raison, nous les profs (en couple) avec 5000 € par mois, on est parti tête baissée dans "nos combats" et on n'a pas compris ce que vivaient les autres en dessous. Elle me soutient tout le temps dans les réunions, car beaucoup à LFI sont des profs, bornés et imbus de leur personne, çà barde à LFI car ils sont en train de détruire le mouvement… Ils sont devenus de vrais macronistes dans leur façon de dire et de faire...
Beaucoup (comme moi) ne font pas valoir leurs droits, car dès que tu fais cette démarche tu deviens "non assisté" qui doit rendre des comptes et qui est "surveillé et contrôlé" comme le pire des criminels en France. Ce que je n'ai jamais accepté, alors comme on dit à Marseille, et comme beaucoup le font : " on se débrouille " ! Et si les élites étaient aussi débrouillards que nous et prouvé preuve d'autant d'imagination que nous pour survivre et boucler les fins de mois… mais tout leur est facile. Ils touchent un pognon de dingue et en plus ils ne paient rien. Donc ils se permettent de nous critiquer. Mais de quoi seraient-ils capables à notre place ? Bref tout cela, tout le monde le sait, mais c'est tellement plus facile, surtout lorsqu'on a une cervelle de moineau (et malheureusement c' est le cas de beaucoup de français ) de trouver un coupable sur qui taper plus facilement. Tiens ! au hasard l'arabe du coin ou ta voisine, la pauvre femme qui demande de l'aide... Ça me dégoute cette mentalité, mais tout cela est diffusé toute la journée sur les médias aux ordres qui s'en donnent à coeur joie .
Mais ne t'inquiète pas, çà bouge beaucoup à gauche, depuis longtemps et chez les jeunes le RAP et les rappeurs nous aident beaucoup à lutter contre l'extrême droite, moi c'est mon combat depuis toujours, mon ex-mari était Kabyle et mon fils est moitié-moitié. Je me suis toujours battue contre le racisme, dans les années 80 on montait à Paris dans les manifs " touche pas à mon pote" de SOS racisme, j'y avais d'ailleurs rencontré Coluche qui détestait l'extrême-droite et les fachos (et dire que les fachos ne parlent que de lui sur les réseaux sociaux, il doit se retourner dans sa tombe !) juste un peu avant qu'il crée les Restos du coeur. Comme il m'avait dit à l'époque : " il faut arrêter de dire...il faut faire..." J'ai compris plus tard ce qu'il voulait dire...