Bell Pottinger a été exclue pour cinq ans de l’Association pour la communication et les relations publiques et ne pourra demander sa réintégration qu’au bout de cinq ans. C’est la plus lourde sanction jamais infligée par l’industrie de la communication britannique.
« Bell Pottinger a jeté le discrédit sur l’industrie de la communications et des relations publiques et l’agence a reçu la plus sévères des sanctions possibles. C’est la première fois qu’une telle décision est prise, a précisé le directeur de l’Association. L’agence a été reconnue coupable d’avoir violé quatre clauses de la charte éthique de la profession.
http://www.biznews.com/interviews/2017/09/05/prca-dg-francis-ingham-explains-bell-pottinger-expulsion/?utm_source=BizNews.com&utm_campaign=27838d2470-dailyinsider&utm_medium=email&utm_term=0_d5e2e8a496-27838d2470-100994945
L’agence Bell Pottinger avait accepté de faire une campagne pour les frères Gupta, les présentant comme de vaillants soldats au service de la population noire en dénonçant l’économie de l’apartheid et les dégâts du « capital monopoliste blanc ». Cette vision des choses a été jugée « susceptible d’enflammer la discorde raciale en Afrique du Sud » et de faire diversion sur la main mise des frères Guptas et de leurs amis sur l’état sud-africain, dénoncé dans le rapport de la médiatrice de la république State of the Capture .
Bell Pottinger en manipulant une idée, « le capitalisme monopoliste » élaboré au temps de la lutte contre l’apartheid, en utilisant les réseaux sociaux d’une manière frauduleuse, en émettant quelques 5000 tweets et 4000 posts sur Facebook et en cliquant 215 000 fois sur like, « le capital monopoliste blanc » est devenu une vérité virale à connotation raciale. Bell Pottinger n’a pas non plus lésiné sur les fausses nouvelles, comme l’agence l’avait déjà fait en diffusant de fausses vidéos d’Al Qaeda pour le Pentagone.
Ce qui a fait dire à l’organisation Save SA, particulièrement dégoutée par cette campagne qui jouait sur les crêtes périlleuses de la haine raciale que « Bell Pottinger devrait baisser la tête de honte ». L’organisation veut aussi que toute la lumière soit faite sur les liens entre Bell Pottinger , Duduzane Zuma, le fils de Jacob Zuma, et toute l’activité de l’agence en Afrique du Sud. « Ce n’est qu’en déroulant les fils du labyrinthe de mensonges, désinformation et de haine fabriqués par Bell Pottinger, qui a travaillé main dans la main avec Duduzane et les Guptas, que nous connaîtrons la vérité ».
Cette sanction semble être le coup de grâce pour l’agence qui avait été fondée par le conseiller en communication de Margaret Thatcher dans les années 1980. Bell Pottinger emploie plus de 240 personnes dans plusieurs pays du monde. Ces clients sont des entreprises multinationales, des gouvernements et des personnalités. La plupart ont déjà mis fin à toute relation avec l’agence. Son fondateur Sir Bell n’est guère optimiste sur son avenir « C’est probablement la fin. On peut essayer de la sauver mais il n’ y a guère de chance de réussir ».
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