Jacqueline Fraysse (avatar)

Jacqueline Fraysse

Abonné·e de Mediapart

32 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 février 2015

Jacqueline Fraysse (avatar)

Jacqueline Fraysse

Abonné·e de Mediapart

Les travaux d’Hercule

Jacqueline Fraysse (avatar)

Jacqueline Fraysse

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La victoire de Syriza en Grèce est une formidable bouffée d’air frais dans une Europe sclérosée par les suicidaires politiques d’austérité. Elle va faire accéder au pouvoir une nouvelle génération d’élus, porter une autre façon de faire de la politique, moins soucieuse des intérêts de la finance que de ceux du peuple, et promouvoir une autre idée de l’Europe.
Cette victoire est à la fois celle du peuple et du réalisme. Car la question n’était plus de savoir quand ou comment la Grèce allait rembourser sa dette, mais jusqu’à quand les grecs allaient devoir payer l’incurie de leurs dirigeants avant que l’on reconnaisse l’impossibilité de rembourser une dette en menant une politique qui a asséché l’économie du pays (-25% de PIB en cinq ans).
Pour autant, il faut prendre garde de ne pas attendre de Syriza plus qu’il ne peut donner. Son programme, a répété Alexis Tsipras, n’est pas révolutionnaire : il vise juste à infléchir la mainmise des dirigeants allemands sur la construction européenne en faisant valoir d’autres intérêts que ceux de la finance. C’était, peu ou prou, le programme du candidat Hollande en 2012, hélas rapidement abandonné. On peut compter sur les forces attachées au statu quo pour ne pas faire de cadeau à la Grèce, « vilain petit canard » et dangereux exemple de possibles sur la voie d’une réforme démocratique de l’Europe qu’ils vont s’employer, par tous les moyens, à étouffer.  
Cependant, je ne vais pas bouder mon plaisir devant ce résultat qui est l’évènement électoral le plus important pour l’Europe depuis le rejet par la France du traité constitutionnel européen en 2005. Or, cette victoire du « non » n’a pas débouché sur une remise en cause de l’Europe libérale, du fait de la résistance et de l’inertie de ses tenants, mais également - il ne faut pas se le cacher - de l’impossibilité des partisans d’une autre Europe à donner une suite politique à cette campagne unitaire.
L’Europe libérale n’est forte que parce que ses adversaires sont faibles. Plus que jamais, passés les applaudissements et les communiqués de victoire, il est nécessaire de construire une force politique large et citoyenne qui intègre les partis politiques et bien au-delà, comme on sut le faire, chacun à leur façon, Syrizas en Grèce et Podemos en Espagne.
Jacqueline Fraysse

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.