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Billet de blog 3 avril 2015

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Un Parti Sourd (et aveugle)

C’est une gifle mémorable qu’a reçue le gouvernement à l’occasion de ces élections départementales. Le verdict est sans appel, n’en déplaise à ceux qui, après le premier tour, ont cru possible d’en minimiser la portée. Et ce qui a été sanctionné, c’est bien la trahison des promesses électorales de 2012, au profit d’une politique libérale dictée par le MEDEF.

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C’est une gifle mémorable qu’a reçue le gouvernement à l’occasion de ces élections départementales. Le verdict est sans appel, n’en déplaise à ceux qui, après le premier tour, ont cru possible d’en minimiser la portée. Et ce qui a été sanctionné, c’est bien la trahison des promesses électorales de 2012, au profit d’une politique libérale dictée par le MEDEF.
Le gouvernement a-t-il entendu le message ?
Est-il prêt, lui qui évoque à longueur de discours le « pacte de responsabilité », à assumer les siennes et à réorienter sa politique vers plus de justice sociale?
Il est, hélas, permis d’en douter, quand on entend le Premier ministre, dimanche soir, tenter d’incriminer la division de la gauche pour expliquer cette déroute.
Mais le rassemblement de la gauche ne se décrète pas : pour qu’il ait lieu, il faut y travailler avec tous les acteurs concernés, le contraire de ce que fait le gouvernement qui s’obstine dans sa politique ultra-libérale, réduisant chaque jour davantage sa majorité, au point de devoir recourir au 49-3 pour faire adopter le projet de loi Macron.
Le gouvernement tiendra-t-il compte de cette sanction ?
Il est permis d’en douter, au regard du programme législatif qu’il a concocté pour les prochains mois.
Fin mai – début juin devrait venir en discussion au Parlement, tout d’abord, un projet de loi dit de « modernisation du dialogue social ». Ce texte entend accorder davantage de souplesse aux entreprises en leur permettant d’imposer à leurs salariés des baisses de salaires et/ou des aménagements de leur temps de travail, sans aucune contrepartie sinon la vague promesse de ne pas les licencier. C’est à ce genre de mesure que l’on juge de la modernisation du dialogue social…
« Dialogue social » encore, fin juin, avec l’examen en seconde lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi Macron qui affaiblit la protection des salariés, facilite les licenciements collectifs et ouvre la voie à la généralisation du travail dominical, en soirée ou de nuit.
Enfin, last but not least, un projet de loi “Macron 2” est annoncé pour l’été ou la rentrée de septembre, qui prévoit notamment un nouveau contrat de travail, réclamé par le patronat, permettant aux employeurs de licencier des salariés si les résultats économiques de leur entreprise ne sont pas à la hauteur des prévisions.
Décidemment, pour ce gouvernement, le dialogue social s’apparente plutôt à un monologue patronal.
Récemment, le ministre de l’économie Emmanuel Macron, ancien banquier d’affaire de la banque Rothschild, a avoué sur la BBC son admiration pour Margaret Thatcher, dans les pas de laquelle il inscrit son action. Il fut un temps où le Parti socialiste recrutait dans d’autres catégories sociales et avait d’autres modèles. Il faisait également meilleure figure lors des élections…
Jacqueline Fraysse

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