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Billet de blog 11 juillet 2014

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Le changement reporté à une date ultérieure

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Instaurée depuis 3 ans, la conférence sociale censée symboliser la promotion du dialogue social voulu par François Hollande connait quelques ratés. Ainsi, quatre organisations syndicales – la CGT, Solidaires, FO et la FSU – ont finalement boycotté la seconde journée de cette conférence, organisée les 7 et 8 juillet dernier.

Par leur boycott, ces syndicats entendaient protester contre l’annonce par le gouvernement du report à 2016 du compte pénibilité, de sa volonté de réviser le dispositif sur le temps partiel ou de relever les seuils sociaux d’effectifs dans les entreprises, qui déterminent l’élection de délégués du personnel ou la mise en place d’un comité d’entreprise. Ces annonces faites par le gouvernement en dehors de toute concertation et avant même l’ouverture de cette conférence sociale concrétisent surtout  les renoncements du gouvernement, incapable de résister aux injonctions du Medef et de respecter la parole donnée. En effet, c’est bien en s’appuyant sur le compte pénibilité que François Hollande a « vendu » sa réforme des retraites – et l’allongement de la durée de cotisation – comme « une grande réforme de gauche ».

Le mouvement qui peu à peu a éloigné François Hollande de son programme, de ceux qui y ont cru et qui ont voté pour lui, atteint aujourd’hui un point de non-retour. De déceptions en couleuvres, les salariés n’attendent plus grand-chose du gouvernement, quand le Medef n’a qu’à demander pour obtenir sans délais des exonérations fiscales et sociales, des subventions, des crédits d’impôt, le détricotage du code du travail au détriment des salariés, et même le report de dispositions pourtant votées par le Parlement, et j’en passe tant la liste est longue : quand on aime, on ne compte pas. Il ne reste plus qu’à espérer, pour le Président de la République, que ses nouveaux amis – le Medef et la finance - lui soient reconnaissants lors des prochaines élections, ce dont on peut douter, car il ne pourra plus guère compter sur ses anciens soutiens.

La fracture qui se creuse avec le monde du travail traverse également la majorité, puisque 35 députés socialistes dits « frondeurs » et 14 députés écologistes ont refusé d’approuver le pacte de responsabilité et ses 41 milliards d’argent public offerts aux entreprises sans aucune contrepartie.

Certes, si au lieu de s’abstenir, ils étaient allés au bout de leurs convictions et avaient voté avec nous contre ce texte, celui-ci n’aurait pas pu être adopté.

Cependant, par ce geste, il s’agit moins de leur part d’une fronde, que de la fidélité au programme sur lequel ils ont été élus, et de ce point de vue, ces prises de position sont encourageantes pour construire une convergence de celles et ceux qui, à gauche, par-delà leurs sensibilités et leurs parcours, doivent impérativement se rassembler s’ils veulent promouvoir une autre politique que celle de ce gouvernement.

Ils ne pourront le faire qu’Ensemble.

Jacqueline Fraysse

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