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Billet de blog 18 septembre 2014

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Les associations, premières victimes de l’austérité

Avec le gouvernement « Valls 2 », le Président de la république maintient contre vents et marées, et pluie aussi, le cap de l’austérité.Si les entreprises sont épargnées, et même gâtées, les associations quant à elles subissent de plein fouet cette réduction de la dépense publique.

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Avec le gouvernement « Valls 2 », le Président de la république maintient contre vents et marées, et pluie aussi, le cap de l’austérité.

Si les entreprises sont épargnées, et même gâtées, les associations quant à elles subissent de plein fouet cette réduction de la dépense publique.

Les conséquences de cette politique d’austérité risquent d’être catastrophiques en termes d’emplois, le Collectif des associations citoyennes évaluant à 265 000 le nombre d’emplois associatifs menacés d’ici 2017.

Sous nos yeux, le gouvernement socialiste est donc en train de démanteler silencieusement le tissu associatif de notre pays. Pourtant, les associations, auxquelles l’Etat depuis des années a délégué une part toujours plus importante de ses missions, remplissent un rôle essentiel. Pourtant, le coût en termes d’argent public d’un emploi associatif est deux fois moins élevé que le résultat estimé des exonérations de cotisations sociales ou du Pacte de responsabilité. En effet, les associations sont financées en moyenne à 47% par des subventions publiques et le salaire moyen y est de 1,2 fois le SMIC (27 000 euros par an avec les cotisations sociales), soit un financement public de 12 690 euros par an et par emploi. Pour comparer, les exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires coutent chaque année environ 20 Mds d’euros pour entre 400 000 et 800 000 emplois créés ou sauvegardés, soit au mieux 25000 euros par an et par emploi.

L’explosion du nombre de demandes de subvention dans le cadre de la réserve parlementaire témoigne également de la situation financière très difficile des associations. Dans un contexte certes différent, puisque d’une part le système de la réserve parlementaire est aujourd’hui bien plus transparent, et d’autre part, j’ai cette année directement sollicité les associations de Nanterre et Suresnes, j’ai reçu plus d’une cinquantaine de demandes, pour moins d’une dizaine l’an dernier.

J’ai transmis ces dossiers à un jury citoyen tiré au sort sur les listes électorales à qui j’ai confié le soin de répartir la réserve qui m’est allouée. Il en délibérera le 20 septembre prochain. Il ne sera malheureusement pas possible de satisfaire toutes les demandes, loin s’en faut.

Mais en tout état de cause, la réserve parlementaire ne saurait pallier la baisse des subventions. Nous en débattrons au Parlement cet automne, lors de l’examen du projet de loi de finance pour 2015 dont le contenu pèsera lourd sur l’avenir des associations. D’ici là, le mouvement associatif, victime de sa dispersion, gagnerait à s’unir pour faire entendre sa voix.

Jacqueline Fraysse

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