Le 28 novembre prochain, l’Assemblée nationale débattra de la proposition de résolution du groupe socialiste invitant le gouvernement français à reconnaitre l’Etat de Palestine. Ce débat interviendra quelques jours avant l’examen par les sénateurs, le 11 décembre, d’une proposition de résolution du groupe Front de gauche au Sénat visant également à faire pression sur le gouvernement français pour qu’il reconnaisse la Palestine.
Ces initiatives parlementaires s’inscrivent dans un contexte de forte mobilisation internationale. Le 13 octobre, le Parlement britannique a ainsi adopté un texte similaire, suivi par le parlement espagnol le 18 novembre, et le 30 octobre, la Suède a reconnu officiellement l’Etat palestinien, comme 134 pays l’avaient fait avant elle, dont 7 membres de l’Union européenne.
En préambule à une journée nationale d’actions pour la Palestine, j’ai interpelé le 14 octobre dernier le ministre des affaires étrangères sur la nécessité d’une reconnaissance rapide de la Palestine par la France. Je suis convaincue que cette reconnaissance est le préalable à une paix durable et contribuera à la sécurité d’Israël en accordant les mêmes droits et les mêmes devoirs aux deux États au sein de la communauté internationale. Par ailleurs, le 12 novembre, le groupe Front de gauche a organisé une table ronde avec la coalition des ONG en territoires occupés (B’Tselem, Al Haq, Yesh Din, EWASH, Médecins du Monde, Première Urgence – Aide Médicale Internationale, Norwegian Refugee Council).
Mais si la paix est souhaitée par l’immense majorité des peuples israéliens et palestiniens, elle dérange ceux qui ne vivent que par la guerre. Dans le deux camps, les fanatiques existent. Ils ne veulent surtout pas d’une paix qui menacerait leur position de pouvoir. Poursuite de la colonisation israélienne, roquettes tirées en direction d’Israël, auxquelles répondent les bombardements disproportionnés sur Gaza, auxquels répondent les attentats aveugles contre les synagogues, auxquels risque de répondre, hélas, une nouvelle offensive contre les populations civiles palestiniennes : les moyens ne manquent pas pour maintenir l’engrenage de la violence. Aucun n’est justifiable ni légitime.
Ces actes qui s’inscrivent dans une logique désespérément prévisible ne doivent en aucun cas contrecarrer l’exigence de paix. Bien au contraire : répondre à la violence par la violence, comme l’a fait Israël en bombardant Gaza, c’est faire le jeu des bellicistes contre les forces de paix qui existent dans ce pays comme en Palestine. C’est, derrière les rodomontades de façade, leur donner raison et les pérenniser.
Jacqueline Fraysse
Billet de blog 24 novembre 2014
Des provocations contre la paix
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