Le rassemblement en débat

Les journées parlementaires du Front de Gauche se sont déroulé les 24 et 25 septembre à Oissel, dans un contexte politique où les forces de gauche, divisées, peinent à se faire entendre. Les conséquences en sont notamment une grande lassitude chez nos concitoyens qui se traduit par une abstention galopante et la culture du vote blanc. Pourtant, cette défiance à l’égard des urnes ne signifie pas que le peuple se désintéresse de la politique. Au contraire, son exigence et son désir d’implication directe dans la vie publique en est d’autant plus grande, mais dans des formes nouvelles qui transcendent les clivages et les intérêts particuliers des partis.
Ainsi, l’urgence - qu’exigent de nous nos concitoyens – est bien de réussir à se rassembler pour, non seulement, faire front efficacement contre les dérives ultra-libérales du gouvernement socialiste mais également pour faire vivre dans le débat public les valeurs de solidarité, de progrès social et écologique. Cela ne veut pas dire gommer nos différences, nos parcours singuliers, notre identité, mais les surmonter afin que nos convergences – bien plus nombreuses que nos divergences - deviennent audibles et se traduisent dans des actes concrets.
C’est le sens de l’appel à la création d’un nouveau groupe parlementaire « rouge- rose – vert » que j’ai lancé avec les députés écologistes Isabelle Attard et Sergio Coronado, et le député Philippe Noguès ex-PS. Je me réjouis que cette idée chemine dans l’ensemble des groupes politiques.
Notre responsabilité, en tant que parlementaires, est bien de créer les conditions d’un rassemblement des forces de gauche aujourd’hui trop éparpillées pour peser concrètement et fortement dans les prochains débats budgétaires, ou le projet de loi portant sur la simplification du code de travail – autant de sujets emblématiques des valeurs de gauche, et qui auront un impact réel ainsi que durable sur le quotidien de nos concitoyens.
C’est pour ces raisons que le rassemblement ne peut plus attendre. Il doit être notre priorité partout où nous sommes en mesure d’intervenir : dans les villes, dans les régions, dans les communes, au Parlement etc. pour construire ensemble et avec les citoyens, des propositions alternatives.
Jacqueline Fraysse