Et si le score final de la France Insoumise, et sa capacité nouvelle à pouvoir capter un certain vote ouvrier qui s'était tourné peu à peu vers le Fn ( faute surtout de parti de gauche capable encore de le représenter efficacement après l'effondrement progressif du PCF), n'étaient pas en train de créer, en partie, une crise au FN?
C'est la ligne Phillipot qui serait en cause (lire ici même l'article de Marine Turchi: Le FN est en ébullition); ligne jugée par beaucoup dans le Parti "trop à gauche"...et, du coup, le discours tenu par la Le Pen en venant à reprendre un certain nombre d'idées choisies chez Mélenchon, dont l'histoire du "Peuple et de l'Oligarchie". Comme le disait récemment un membre FN responsable (et désolé) de la campagne des présidentielles, "avec cette communication, on nous traite de mélenchonnistes".
Ainsi, voilà comment le FN, sans s'en rendre compte tout de suite, a peut-être "fait le jeu" de la France Insoumise (le bien pratique "faire le jeu de " changerait-il de camp?), en tenant un vague discours de classe, au point de brouiller son identité d'extrême droite, et au grand dam de la Marion Maréchal-Le Pen.
Qui regretterait ce phénomène salutaire, qui pourrait, d'ailleurs, continuer à se développer, hormis les gens de mauvaise foi, dont ceux qui estiment que Mélenchon et Le Pen, c'est pareil?
Mélenchon et son équipe n'ont pourtant pas été beaucoup félicités pour ce petit exploit: ramener dans le giron de la gauche républicaine des électeurs perdus... On a préféré laisser entendre que Mélenchon était trop ceci, trop cela, voire antisémite. Mieux vaut, en effet, plutôt que de faire travailler les neurones de chacun, agiter la peur: celle du risque d'un régime "vénézuelio-poutinien" d'un côté; et celle d'un "danger fasciste" de l'autre .
Cela marche à tous les coups, et permet de faire élire n'importe qui.