Sauf divine surprise à la Podemos, il ne serait pas impertinent de se dire qu'en 2017 un candidat commun de la gauche antiaustérité serait non seulement une bonne chose mais indispensable.
Dans la lignée des poussées antiaustérité qui commencent à secouer l'Europe libérale, poussons aussi.
En dehors de mobilisations que nous guettons/espérons/^préparons plus ou moins tous, ce terrain là aussi est un espace de combat qui peut, doit nous rassembler autour de l'essentiel partagé.
> Pour susciter une convergence face à la droite si elle est élue et un contrepoids au FN et aux bandes fascistes qu'un bon score Le Pen ne manquera pas d'encourager.
> Pour ne pas laisser une marge au PS par un éparpillement de la "gauche de la gauche".
> Pour donner aux luttes cette bouffée d'espérance et de confiance en elles que serait une gauche combative un peu unie qui soit reconnue et soutenue par un large courant d'électeurs.
Je lis déjà la diatribe sentencieuse de JMB au secours de son candidat infinitésimal "anticapitaliste et révolutionnaire" d'ores et déjà verrouilé ce WE je suppose au congrès du NPA. Je sens venir les sixièmards mélenchonâtres bondissants : tope là, nous avons le bon homme. On peut sans mal supposer que le PCF va manigancer pour tenter de lancer un de ses bureaucrates laborieusement radical ou une potiche cache sexe. Puis quelques petits dentiers vont cliqueter pour dire "et moi et moi" du côté de telle porte parole d'Ensemble par exemple. (LO campée pour l'éternité dans l'immuable superbe politique qu'elle cultive de scission en scission (une tous les dix ans en gros, ça va venir) aura sa candidate à répétition).
Alors que les choses soient claires.
Ni Poutou, ni Besancenot (qui serait néanmoins excellent), ni Mélenchon, ni une créature de l'appareil post stalinien, ni Clémentine Autain... ni même une Verte récemment en voie de recyclage à gauche.
On nous l'a déjà servi après les collectifs unitaires avec les résultats que l'on sait.
Telle voix des anticapitaliste peut être excellente (à mes oreilles), tel cacique politicien mitterrandiste et nourri depuis trente ans par la république peut s'estimer être "disponible" c'est à dire indispensable, les bureaucrates peuvent laisser entendre qu'ils ont un appareil, des élus, une histoire et tout ce qu'ils voudront, la Verte qu'elle est d'un vert tout remis à neuf etc etc
C'est non.
Non, non et non.
S'il doit y avoir un/e candidat unitaire contre l'austérité, sur une plateforme restreinte mais percutante, et il faudrait, il faudra, et c'est mal barré vu l'encombrement qui se dessine, il ne saurait être question qu'il ou elle soit issue d'une écurie, d'une école, d'un appareil, d'une appartenance partidaire ni d'un passé marqué à défaut d'être remarquable d'une longue trajectoire de politicien professionnel, encore moins d'un gouvernement PS.
Ce doit être quelqu'un/e issu/e d'un mouvement large, d'une lutte syndicale ou sociale, dont on ne puisse soupçonner qu'il puisse servir de cache sexe à un courant politique particulier ni être habité d'un appel du destin quelconque. Il nous faut quelqu'un, à défaut d'avoir connu un processus à la Podemos ou à la Syriza, quelqu'un qui incarne notre diversité depuis le seul point qui puisse être rassembleur et incontestable : une insertion dans les mobilisations, les luttes, la résistance sociale.
Il nous faut un/e candidat/e réellement "normal" cette fois, issu des mobilisations, susceptible de s'y référer plutôt qu'à de ronflantes digressions patriotardes ou historiques, en prise sur le quotidien que nous vivons et pas de tel ou tel cénacle, quelqu'un qui fasse envie et pas qui divise.
Y'a du boulot !
Compris les "disponibles" pour 2017 ?