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Billet de blog 2 avril 2014

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Où va (encore) le NPA ? et… LO !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A la suite des élections municipales, il apparaît plus que jamais que la « gauche de la gauche » piétine. Elle est prise en étau entre l’appareil du PCF qui n’a plus pour orientation que sa seule survie, les rodomontades de Mélenchon trop souvent égotistes, et une gauche post-trotskyste crispée sur des ankyloses identitaires ou des postures velléitaires.

Pour l’heure la destruction systématique du mouvement ouvrier et de ses conquêtes passée, la dislocation des repères et des structures de classe, comme le suicide des partis socialistes, orchestrés par la pensée néo-libérale et son marché, nous entraînent nous-mêmes vers le fond sans que nous sachions commencer à occuper la béance ouverte par l'effondrement du PS.

Il faut un sursaut de tous pour tenter de « conjurer » ce qui est désastre en cours avec la montée des droites extrêmes, de l’extrême misère et du désarroi idéologique qui gangrène tout à tous les niveaux de la société.

L'enjeu ? Commencer enfin à construire une gauche indépendante de la social-démocratie, dessiner les contours d’un socle programmatique de résistance au tout libéral effréné et aux catastrophes annoncées (guerrières, sanitaires, écologiques), reprendre le fil historique d’une alternative au capitalisme qui est à refonder « sans rien lâcher » mais en osant tout repenser.

Quelle autre solution que de tenter de conjuguer nos différences, de les confronter pour agir ensemble, d’offrir enfin l’alternative à gauche d’une gauche à la fois en débat et coalisée ?

N’y a-t-il pas quelque chose de terriblement régressif dans le repli sur soi, acritique, de LO qui après avoir, grosso modo tout perdu des gains des années Arlette, a tout oublié du possible qu’elle s’était ouvert et n’a rien appris de son échec  quant à ses réflexes d’autopréservation boutiquière ?

Dans le Fg chacun ménage son souffle pour le moment du grand marchandage qui approche : on veut des postes d'élu/es ! Le PCF veut au moins autant d'élus sinon plus, ses satellites unitaires quémandent, le PG trépigne, et dans la farce en cours le troisième larron se voit déjà dindon.

Au NPA, après le reflux, les arapèdes sectaires rêvent de s’en accaparer les restes et les disputent à une équipe largement démembrée par la scission absurde de la GA partie au FG porter la chandelle aux amants terribles.

La majorité du NPA qui gère les restes avec l’espoir d’un renouveau et la parole toujours écoutée de Besancenot, affiche que l'union aux européennes ça serait bien mais organise son solo sans vergogne. Certains caciques en son sein donnent le la dans l'entre soi du (petit) cercle directionnel. Hors d'époque, ils sont accrochés à leur rancœur envers le FG habillée de fortes sentences politiques. Leur trouille d’une dilution leur fait préfèrer le lent (a)néantissement orgueilleux. Ils mènent leur parti vers le naufrage final de projets politiques qu’ils sont incapables de renouveler, campés sur leur postures de vieux faiseurs de majo bancales où l’essentiel se passe dans l’entre soi des « sachants » (et finit dans l'explosion comme ce fut le cas avec la GA).

Aujourd’hui il faudrait que le NPA exige haut et fort du FG et de LO (et de quelques autres) qu’il soit répondu ensemble à la situation calamiteuse des forces populaires dans ce pays. On ne peut pas continuer dans le chacun pour soi face au désarroi dans lequel le PS a plongé un peuple salarié et un mouvement ouvrier qui ont trop et trop longtemps cru en lui comme recours insatisfaisant mais nécessaire contre la droite et l’extrême droite. Or la montée du FN et de l'arrogance patronale sont proportionnelles aux reculs et à la veulerie carriériste de cette pseudo gauche, pyromane se faisant passer pour pompier.

Il faut que la gauche de la gauche se ressaisissent.

Une coalition ce n’est ni un mariage, ni une fusion. Un cadre commun est possible autour de la sortie des traités, de l’arrêt immédiat des politiques de rigueur, et de quelques mesures en faveur des salaires, des retraites, de la jeunesse, des femmes et des migrants.

Chacun gardant sa libre parole.

C'est une question de salut public face aux périls qui enflent, et pour que la gauche de la gauche commence à paraître utile en ne ratant pas ce coche par pusillanimité.

Ultime geignement faux cul : ni LO, ni le PG, ni le PC ne veulent.

Et alors ?

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