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Billet de blog 7 décembre 2011

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Présidentielle, PS, PCF, Front de Gauche : le déni démocratique

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Le système des parrainages pour la présidentielle est un système inique. Prévu pour écarter les candidatures farfelues (les empêche-t-il ?), il l'était en réalité pour barrer la voie (et la voix) à l'expression des courants minoritaires. Et la gauche au gouvernement l'a maintenu. En réalité c'est un système consanguin, endogame par lequel les élus déjà élus décident entre notables de qui sera notabilisable (puisque c'est ainsi qu'ils pensent) bref, de ceux à qui les moyens de la république seront accessibles pour s'exprimer dans ce moment politique. Evidemment ces moyens, ils se les distribuent à eux-mêmes de préférence aux autres, ah les sortilèges de la préférence !

Et la gauche si emphatique sur la démocratie est celle de Hollande exigeant publiquement qu'aucune signature n'aille au candidat de la LCR à la précédente présidentielle, sans que ça fasse scandale, et sans qu'aucun des bons esprits encartés au PS ne s'en indigne au nom de la plus élémentaire démocratie, voire d'une forme de proportionnelle au sein de la gauche. Rien pas une protestation, pas un seul épris de ce minimum de justice. De la sorte il ne s'agit plus de la fable inventée des parrainages démocratiques qui fut l'esprit de cette loi scandaleuse, mais de parrainages de soutien, d'écrémage, d'accaparement par les mêmes des moyens publics et du droit d'y accéder puisqu'ils s'en sont donné la clé.
Et cela est vrai du PCF, du Front de gauche, du PS. Et l'on entendit en 2007, la droite se draper dans le souci démocratique puis assurer, dit-elle, à des courants d'idées les moyens de les faire entendre par des parrainages venus directement au conseil constitutionnel !Et aucune honte à gauche !

Le stalinisme nous avait habitué à décider manu militari qui avait le droit de tracter devant les usines, de participer à un cortège politique, d'être adhérent à la CGT. On aurait pu espérer que ces pratiques auraient vacciné le mouvement ouvrier. Même pas. Et cette gauche responsable du 21 avril pour avoir été incapable après avoir gouverné ensemble pendant cinq ans sans moufter, de proposer un candidat commun à son électorat, prétendra qu'elle refuse le parrainage démocratique pour en éviter un second.

En vérité cela participe d'un air du temps terrible qui relègue la démocratie aux trémolos spectaculaires (au sens debordien) des tribunes politiciennes, et avalise l'étouffement de celle-ci sous les traités, les directives, les coups d'état boursier et les peurs savamment distillées par des propagandistes sans le moindre scrupule.

Alors elle prend d'autres voies la démocratie, celle des indignations espagnoles, des émeutes grecques, des occupy étatsuniens, mais aussi des "dégage !" arabes. Mais c'est une grande honte que de voir la gauche de ce pays comme l'avare serrant sa cassette, thésauriserr ses parrainages, tenir ses élus en laisse, traiter la plus élémentaire démocratie en vaurienne, crispée sur une mesquinerie de nantis qui ne veulent pas entendre parler les gueux.

Et encore, il parait que la maladie s'étend même à des élus de la gauche de la gauche, des élus issus de l'extrême gauche soi disant unitaires, qui gratteraient le cuir de leurs convictions soudain moins épais, en se demandant si après tout il serait bien utile (sic), bien séant pour leurs nouvelles alliances et dans leurs nouvelles fonctions, de faire ce geste d'un parrainage démocratique à défaut de leur solidarité militante.

Les temps sont tristes, mais l'indignation se répand.

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