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Billet de blog 9 octobre 2014

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Le Congrès du NPA est annoncé, 2. une démission

L’ancien candidat NPA à la présidentielle a donc démissionné de la direction du parti (de l'exécutif, non du "parlement" et il continue toutes ses activités dont la représentation du NPA dans les luttes) avec des arguments tout à fait recevables entre autres sur l'absence du collectif. On peut regretter simplement qu’il n’appelle à rien de collectif et se cantonne dans un acte… individuel (une tendance s'était constitué au congrès précédent tentant à sa façon de poser ces questions, décriée et vite effacée).

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L’ancien candidat NPA à la présidentielle a donc démissionné de la direction du parti (de l'exécutif, non du "parlement" et il continue toutes ses activités dont la représentation du NPA dans les luttes) avec des arguments tout à fait recevables entre autres sur l'absence du collectif. On peut regretter simplement qu’il n’appelle à rien de collectif et se cantonne dans un acte… individuel (une tendance s'était constitué au congrès précédent tentant à sa façon de poser ces questions, décriée et vite effacée). On peut aussi penser qu’il a oublié les conditions peu démocratiques dans lesquelles il accepta d’être porté à la candidature comme la façon très individuelle dont il a conduit la campagne présidentielle dans la première partie (calamiteuse) de celle-ci même si sur les dernières semaines il a su sinon sauver la mise du moins l’honneur.

Mais bon, il est vrai que le NPA n’échappe pas à la sidérante dislocation politique en cours dans quasiment tous les partis en France alors que, franchement, le taux de sincérité, d'honnêteté, d'engagement global de ses militant/es ne le mérite pas. Mais les temps sont cruels alors autant essayer d'en tirer un peu de lucidité.

Il y a dans cette dislocation une part de responsabilité aux modes de vie interne quelque peu à l’opposé des principes affirmés : Philippe a raison de souligner cette vieille maladie qu’on ne saurait prendre part à une instance si l’on n’est pas parisien. Et que, du coup, les choses se savent, se diffusent, se décident, se négocient dans des cénacles opaques entre parisiens puis affidés des dits cénacles. Pour savoir il faut s'affilier, pour décider il faut être cacique. Un jour, brutalement, tout explose à la face du parti, ce fut le cas avec la scission de la GA (dont la direction a pleinement participé de ces dérives), à la stupéfaction d’un parti tenu de fait dans l’ignorance.

Cela fait longtemps qu’on aurait dû prendre des mesure radicales pour déparisianiser les instances car cela aurait été les démocratiser autrement que par des statuts ou des mesures formelles, mais voilà…

Il y a les caciques qui, en dépit des principes de rotation, de promotion des jeunes, des femmes, des salariés, peuvent, qu’ils viennent de LO ou de la LCR ou de courants dits sud américains être tranquillement des « professionnels de la profession de caciques » politiques voire des permanents à vie puis des retraités indispensables. Ils habitent les couloirs, manient le chuchotement, téléphonent, bégaye leurs dada « théoriques » avec componction ou emphase etc. Sans vergogne et sans effort pratiques pour promouvoir d’autres générations ni vraiment travailler à construire, autrement que par la supposée magie politique de leur verbe, ce parti dont ils vivent. (Le plus versé dans ces pratiques est aujourd’hui dirigeant de la GU). Y allant de leur texte, de leur place automatique dans les équipes à élire, au nom de leur soi disant sensibilité et donc de leur droit à leur petit poste. S'y ajoutent de plus des nouveaux entrants tel (ex)jeune carrément hyper cacique, se rêvant quasiment ouvertement un destin. (Il y a une tradition : Dray par exemple et quelques autres).

Il y a heureusement, noyés dans ce fatras mais tentant de surnager, des exemples de camarades anciens, solides ayant logiquement laissé la place lors de la fondation du NPA dans les instances dirigeantes, et sachant allier une activité professionnelle « normale » de salarié à une contribution militante et théorique (O. Sabado est un des rares, il en est d’autres, discrets et acharnés à tenter de sauver ce qui peut l’être). Le geste de Besancenot refusant d’être candidat à vie fut à l’époque motivé justement par ces principes que bien peu des caciques respectent quand ils ne les critiquent pas via leur désappointement d'avoir vu la « rente Besancenot » se tarir. La rotation des mandats, la limitation dans le temps, la promotion des régionaux, des jeunes, des femmes, des salariés c’est surtout pour les textes comme le crédo l’est le dimanche à la messe.

On arguera qu’un petit courant politique a peu de « dirigeants » aguerris, formés, expérimentés. C’est vrai, mais ce petit courant a drainé quand même de multiples militant/es de bonne volonté plutôt talentueux vite pris dans une atmosphère où l’envie de faire peut devenir envie de... devenir pour peu que les cacicats et la vie en mini réseaux d’influence les y invitent. Lorsque s’y ajoutent l’intrusion de sectes et de doctrinaires acharnés non à tenter loyalement l’expérience d’orientations votées (plutôt) démocratiquement en congrès, mais à les saper, contredire et contester sans cesse…

Et qu’enfin la conjoncture loin d’être propulsive et stimulante tourne à l’aigre…

Il devrait être bientôt temps d’appeler à autre chose, sur d’autres principes, d’autres valeurs mais surtout d'autres pratiques avec une génération autrement sourcilleuse, coupeuse sinon sinon de tête de caciques du moins de parole et de poste… (de la mienne acerbe au passage) mais aussi surtout et sans aucun doute une autre conjoncture plus porteuse.

En attendant le NPA est tout ce que nous avons en magasin. Changeons-le autant que possible.

NB. Je m'estime comme "relevant du NPA" pour autant, hors toute instance, connivence, cotterie et comité, je ne présente que mes délires, mes indignations et mes espérances, ma liberté de dire en toute indépendance après avoir un peu fait (dont du pire sans doute sinon du meilleur) au cours de ma vie. Et, dans mon impatience, je n'ai pas coutume de mâcher mes mots.

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