La décision du FG de ne pas donner suite à l’appel du NPA est une très mauvaise nouvelle… pour le Front de Gauche.
AUJOURD'HUI : ENSEMBLE ME SIGNALE UN COURRIER ENVOYE AU NPA PREVOYANT UNE RENCONTRE LA SEMAINE PROCHAINE; LE NIET EMANAIT DONC DU SEUL LAURENT ?
Certes, le NPA s’est décidé fort tard (et sur le fil, avec une majorité minime). Mais les réticences en son sein, de divers ordres, étaient telles que cette décision est une petite révolution. Certains diront une volte face, ce qui n’est pas exact. Il y a une différence entre appeler ensemble à une manif nationale, à se coaliser lors d’échéances électorales, et se voir, sous un même toit assumer (ou se démarquer sans rompre) les rodomontades de Mélenchon (voire ses dérapages) et l’obsession égocentrée de sa survie qui sert de ligne politique à l’appareil du PCF.
Lorsque le Fg argue de la décision tardive du NPA, on peut lui rétorquer que lui-même… et pour des raisons qui n’ont pas grand chose de vraiment politique, toujours l’obsession post stalinienne de la survie à tout prix qui contredit la musique lyrique de l’unité et de ses vertus.
Mélenchon, de son côté, affiche une proximité nouvelle avec Besancenot. Le cher homme lorgne dans le dos du leader anticapitaliste, bien plutôt vers EELV, et vers cette gauche du PS qui, historiquement sait si bien, aux moments cruciaux, se montrer… introuvable.
Bref le FG n’échappe pas au petit jeu de dupe, de trompe l’œil pour ne pas dire trompe couillon qui est le propre de la politicaille installée. Il faut dire qu’avec un ex sénateur mitterrandien et un post stalinisme sans boussole, le terreau est fertile et cela n’est pas la moindre raison du sur place impuissant que fait le FG alors même que le PS laisse béante une place immense à sa gauche. Ce FG n’apparaît ni être un front unitaire ni être si nouvellement à gauche que ça, ni si résolu à être l’un comme l’autre...
Bref, c’est une erreur de refuser de prendre en considération l’appel du NPA, même si ce dernier manque de troupe et de voix (quoique celle de son traditionnel porte-voix n’est pas négligeable dans le jeu politique). Une erreur et une mauvaise action car on ne peut pas se vouloir Front et de Gauche, jouer sur la corde unitaire, sur l’opposition aux politiques gouvernementales, et à la proposition du NPA répondre « non c’est trop tard » (na !).
« Non » pusillanime et quasi infantile au regard des enjeux sociaux comme des orages politiques qui s’annoncent avec le FN. Un "non" profondément sectaire pour le coup.
Sauf si le projet du FG, dès le départ, avait été entaché d’une volonté non dite alors : casser l’envol d’un petit parti résolument anticapitaliste. Empêcher qu’il vienne perturber le jeu institutionnel traditionnel, mettre en danger des appareils et des carrières en difficulté, depuis longtemps rôdés à vivre des moyens de l’état, des postes et des prébendes attachés aux institutions.
Crainte qu’il renouvelle une gauche de la gauche jusque-là cantonnée (grassement) à jouer les utilités pour les dominants lors des coups de fièvre sociaux, et les Patou (chiens de garde apparemment bonasses) qui, au prétexte de défendre le troupeau, en réalité le modèrent.
Voici donc une mauvaise décision qui ne semble plus rattrapable même si Ensemble promet qu'on va encore discuter. Un coup porté à la gauche de la gauche, un déni d’union pourtant si nécessaire contre les politiques SarkHollandaises, un écœurement mortifère de plus qui n’arrangera rien au désarroi populaire rageur qui ouvre la porte au pire.
Quant à Ensemble ? Mais que diable ont-ils à faire dans cette galère…