Jacques Fortin (avatar)

Jacques Fortin

retraité, après mille et un boulots

Abonné·e de Mediapart

312 Billets

1 Éditions

Billet de blog 10 septembre 2020

Jacques Fortin (avatar)

Jacques Fortin

retraité, après mille et un boulots

Abonné·e de Mediapart

NPA Jean-Marc B ou l'esprit sectaire...

Jacques Fortin (avatar)

Jacques Fortin

retraité, après mille et un boulots

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce qui est rigolo, si on peut dire, avec l'esprit sectaire c'est sa mécanique qui depuis ma jeunesse avec les mao-stal ou les pseudo trotskiste de l'OCI, n'a pas varié d'un iota.

Par exemple la caractérisation la plus honteuse et qui clôt les débats c'est "tu es devenu réformiste".

On pourrait discuter sur les réformes, toute réforme qui apporte un peu de bien-être et de soulagement aux exploités/opprimé/es est bonne à prendre, non ?

Réformiste renvoie à une stratégie : imaginer abattre le capitalisme par petits bouts etc.... Si tactiquement on dit "après tout, voter Merluchon qui pourrait être en passe d'être au second tour, mérite discussion. Simplement parce que déjà ce serait un sacré encouragement à tous ceux qui pensent que toute gauche et résistance politiques sont mortes dans ce pays. Ensuite parce qu'imaginons, accident de l'Histoire, qu'il soit au second tour et élu, ça bousculerait le champ politique européen ! On a certes l'exemple de Syriza, ben justement puisqu'on l'a, on peut peut-être s'appuyer dessus pour empêcher la même fatalité... etc..."

C'est de la tactique, c'est surtout de la politique : l'analyse des rapports de force et la recherche de ce qui peut les faire bouger en notre faveur.

Il n'est pas question là de prise du pouvoir et de renversement du capitalisme par le biais de Merluchon mais de débloquer par une secousse politique des rapports de forces entre classes qui nous sont défavorables.

Mais non ! Il faut une candidature clairement révolutionnaire avec un programme révolutionnaire et une campagne révolutionnaire, peu importent les rapports de force et le champ politique bourgeois, ça ne nous concerne pas.

Alors, discuter tactique serait réformiste ?

Second classique de l'attaque de l'esprit de secte : ton non-dit.

En fait tu ne dis pas le fond de ta pensée, ce qui prouve que tu es réformiste d'ailleurs, car tu l'es aufond de toi mais tu n'oses pas le formuler, tu biaises, tu t'en défends, tu tergiverses, mais en réalité, je le sais te dira l'esprit sectaire qui doit bénéficier d'une forte intuition quasi spirite, oui tu as une autre idée : le réformisme, alors avoue nom de nom de nom.

Ce sont des imputations typique et glaçantes car sous cette méthode il y a la pente fatale de l'aveu forcé, du renégat à faire craquer voire de la cinquième colonne à qui il importe de faire cracher le morceau... suivez mon regard.

Ce non-dit est en plus d'être glaçant, bien pratique. Car l'esprit de secte à partir du moment où il a bien décelé avec sa fin intuition que tu ne dis pas le fond de ta pensée et que ce fond de ta pensée il l'a en fait dévoilée, alors il se donne un boulevard /

Il ne débat plus avec tes arguments, mais avec ceux qu'il t'impose, la conception qu'il te suppose, les réponses qu'il te dicte. Puisqu'il sait que tu es réformiste alors... il déploie ses anathèmes sur le réformisme et ton compte est bon.

Troisième argument très en vogue ; alors que tu croyais donner ton avis, argumenter voire dénoncer, suggérer, proposer, d'abord tu ne proposes rien (c'est un classique aussi) ensuite tu donnes des leçons.

Lui pas, il argumente, te donne les bonnes réponses, te dévoile, t'anathémises, mais toi tu donnes des leçons.

Conclusion puisque tu es un donneur de leçon qui par dessus le marché cache le fond de sa pensée, tu ferais bien mieux de te taire et on passe à l'ultime argument :

Si tu n'en es pas tu la fermes.

Je croyais qu'un des rôles des révolutionnaires entre autres avec des tracts et des rencontres sur les marchés, à la porte des entreprises, dans les organisations ouvrières, parmie les autres militants politiques, avec tout le monde en bref, était de débattre justement avec tous ceux-là qui n'en sont pas (de leur parti, de leur stratégie politique).

Ben non pas toi.

Oui mais tu portes un péché terrible "en avoir été et n'en être plus". Il pourrait dès lors être intéressant de comprendre pourquoi, d'argumenter sur les raisons qu'il y aurait d'en être, sur ce qui y serait possible, bref sur l'utilité concrète même à un sexagénaire qui a beaucoup milité sur bien des terrains et toujours dans la même "aire" politique (en gros la IV depuis 1969).

Ben non, en gros tu es un relaps, un renégat, comme on disait dans les années 70 tu nous quittes et tu verras ce sera la dérive.

Par charité révolutionnaire, je passe sur l'argument final qui est que la vieillesse est un naufrage... réformiste.

D'une grande délicatesse !

NB. Et en plus JMB n'est pas le pire, de loin !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.